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Les Grecs vous empapaoutent bien

Par Rodolphe Vialles

rodolphe vialles

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Les Grecs ont inventé la Tragédie au Vème siècle avant J.C. et ils viennent de remettre brutalement au goût du jour ce genre théâtral au XXIème.

Alors qu'un accord a été trouvé au forceps il y a moins d'une semaine par les dirigeants de la zone euro pour tenter de sortir le pays de sa crise d'endettement, voilà que le premier ministre grec, Georges Papandréou, dégaine par surprise l'arme du référendum.

Il choisi donc de soumettre au peuple le choix d'accepter ou non l'accord européen de sauvetage entériné il y a quelques jours, faisant peser un énorme risque à la zone euro. En effet, à l'heure actuelle la population serait très largement hostile à l'accord. Elle n'en comprend pas les termes mais la situation de récession en Grèce et la cure d'austérité à mis le peuple à bout et il y a fort à parier qu'il votera contre ses dirigeants.

Dès lors, tous les scénarios catastrophe sont sur la table et on peine à imaginer comment la Grèce va éviter le défaut de paiement. L'accord européen, échafaudé de longue lutte avec Nicolas Sarkozy et Angela Merkel est de fait caduc. Il était pourtant généreux avec un effacement de 50% des dettes souveraines détenues par les banques ainsi qu'une recapitalisation des banques du pays et une poursuite des aides financières.

Papandréou se suicide t'il en direct ? joue il une sortie en beauté ? Tente il une ultime pression pour en avoir un peu plus ? Dur à dire tellement l'incompréhension est totale chez les dirigeants européens et les instances internationales.

Si les grecs sont exaspérés, les citoyens de la zone euro le deviennent de plus en plus et le raz le bol vis à vis de ce minuscule pays commencent à se faire sentir de plus en plus lourdement. La galère grecque commence à coûter très cher à tout le monde.

Voilà un pays qui n'aurait pas du rentrer dans la zone euro, qui a trafiqué ses comptes pour y parvenir, qui a reçu des injections massives de fonds européens (payés par nos impôts au passage) pour se développer, et qui n'a eu de cesse de détourner, de mentir et de tricher. Il n'y a eu aucun développement économique tangible, uniquement du clientélisme et une inflation démentielle de la fonction publique, totalement inutile et corrompue. Un pays qui veut vivre avec des standards de pays riches aux économies solides et diversifiées mais qui n'a pas cela et qui finance tout par endettement massif.

Aujourd'hui le gouvernement grec adresse un nouveau bras d'honneur à ses partenaires européens, la relation s'est toujours faite à sens unique et cela continue.

Comment imaginer maintenant que les banques, les créanciers du pays ou les autres pays de l'eurozone acceptent un nouvel accord ? Un jour il faudra jeter l'éponge et il semble que le gouvernement grec n'apprécie pas bien son avenir dans une telle situation.

Retour au Drachme avec la sortie de la zone euro ? Si la population hellène est excédée autant dire qu'elle n'a encore rien vu ! Une dévaluation massive pour exporter et remonter la pente ? Oui mais quand on a rien à vendre ça ne sert pas à grand chose, il n'y a aucune économie en Grèce à part un tourisme chancelant. Des dettes qui vont continuer à courir et qui seront mécaniquement multipliées par deux, des créanciers qui vont mettre une énorme pression, des sanctions européennes à envisager, un chômage de masse et un pouvoir d'achat qui va fondre comme neige au soleil du fait du renchérissement des importations. Un beau programme !

Papandréou présente ce référendum comme une défense de la souveraineté de la Grèce. Et bien là aussi c'est plutôt le contraire qui va se produire. Une mise sous tutelle du pays, une braderie des actifs nationaux, etc. Autant de mesures qui seront rendues obligatoires si une faillite du pays se dessine.

En outre le dernier train d'aide (à fonds perdus) de 8 milliards d'euros n'a pas encore été versé par le FMI (et il ne le sera pas dans la situation actuelle) et on se demande comment la Grèce va tenir jusqu'en févier 2012 et son référendum sans injections de fonds. Il risque d'y avoir pas mal d'impayées dans la fonction publique.

Depuis 30 ans, la Grèce se moque de ses partenaires européens elle vient de nous adresser ce jour son ultime défi, fragilisant en outre tout le système euro. Elle en paiera un prix certain et il sera très élevé.


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