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Construire un bon portefeuille boursier.

Par Claude Mathy;

sacha pouget

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En novembre 2010 l’idée m’est venue de construire un portefeuille long terme capable de profiter de la hausse évidement, mais aussi et surtout apte à résister aux périodes plus troublées comme celle que nous aurons bientôt à affronter après la douce euphorie que nous connaissons en ce moment.

J’ai surnommé ce portefeuille le « Portefeuille 100 % permanent » en hommage à Harry Browne dont je parle en fin de message. Certains m’ont traité de fou parce que je lançais la construction de celui-ci après 20 mois de hausse, d’une certaine façon il était évident que la prise de risque était tardive, mais d’un autre côté j’avais confiance en mon approche et je vais tenter de vous en expliquer en grande partie le contenu.

Nous parlerons pour que les choses soient bien claires et précises d’un portefeuille d’investissement long terme et non pas de trading, c’est subtil, mais la différence est utile à préciser.

Aujourd’hui, ce portefeuille vient de dépasser les 10 % contre 6.41 % pour son benchmark (indice de référence) le MSCI World. Ce n’est certes pas encore énorme j’en conviens, mais seuls 5 à 10 % des gérants arrivent à faire mieux que leur benchmark sur du long terme.

Voici grossièrement la composition actuelle du portefeuille 100 % permanent :



Il faut souligner que c’est seulement au bout de 5 mois que le portefeuille commence à donner ce qu’il a réellement dans le ventre, la construction de celui-ci arrive seulement à maturité.

Comme vous pouvez le découvrir, le rendement obtenu n’est pas encore extraordinaire, mais si vous en observez la composition d’actifs vous découvrirez que j’ai obtenu ce return avec presque 20 % de liquidité et une couverture contre la baisse de plus ou moins 5 %, et cela, depuis sa création.

Le portefeuille a également subi son premier « black Swan » avec les évènements du Japon. J’avais à l’époque des positions sur ce pays et sur une minière uranium, je vous laisse imaginer les dégâts, heureusement la diversification a joué son rôle pleinement.

Les années de recherche et de contre coup m’ont appris que si nous voulons faire mieux que la moyenne en restant investit en permanence il faut jongler avec les actifs au bon moment, penser à diversifier et rééquilibrer au moins une fois par an et croyez bien qu’il m’aura fallu plusieurs années pour le comprendre, il faut avoir connu au moins deux marchés baissiers pour s’en rendre vraiment compte

Le secret de la résilience d’un portefeuille

Une chose que j’ai découverte et que beaucoup négligent c’est qu’un bon portefeuille n’est pas tant de super bien performer en temps de hausse (ça, on en est presque tous capables), mais c’est sa capacité de résilience en période de baisse prolongée et c’est là qu’on peut réellement juger de la qualité d’un gérant.

Partant de là, je reste convaincu qu’il faut trouver le bon mix entre les différentes composantes de son portefeuille et ce n’est pas parce que les obligations sont dans une mauvaise passe qu’il faut pour autant s’en séparer complètement bien au contraire il faudra en tenir compte dans quelques mois lors de du rééquilibrage. Pour l’or, ce n’est pas comme un investissement pur et dur qu’il faut le considérer, mais, plutôt comme une assurance contre le risque systémique.

La méthode sur le long terme en image

Je sais que ce genre de message est parfois difficile à admettre, l’investisseur lambda est souvent impatient et veut du rendement de suite pourtant, je peux vous assurer qu’en terme d’investissement c’est sur le long terme qu’il faut penser, investir ne doit pas être considéré comme un sprint, mais, bien comme un marathon, c’est la fin du voyage qui compte…

Pour bien saisir le sens du message je vous invite à étudier cette image, elle compare sur 6 ans la performance d’un portefeuille investi en permanence, mais diversifié avec 3 actifs incontournables que sont les obligations (35 %) l’or (10 %) et des actions (à peine 55 %) comparativement au SPY (SP500) en bleu il n’y a pas photo, le portefeuille fait beaucoup mieux, et quand on sait que peu de trader y parviennent…



Le binôme gagnant

Ce ne sont pas seulement les rendements qu’il faut retenir, mais, aussi le fait que la volatilité peut être réduite de moitié grâce à une bonne diversification.



Le modèle de Browne

Browne est un ancien économiste et conseiller financier américain, il a construit son portefeuille autour des quatre phases économiques : 1 Prospérité, 2 Inflation, 3 Déflation, 4 Récession.

Le PRPFX est le portefeuille d’Harry Browne, c’est un véritable antidote contre la volatilité qui mal gérée peut devenir une raison de sous performance. Browne recommande d'investir dans un « portefeuille permanent », qui offre trois fonctions clés : la sécurité, la stabilité et la simplicité, il soutient qu’un portefeuille permanent doit vous protéger contre tous les avenirs économiques, tout en offrant une performance régulière.

« Stocks, bonds, gold and cash combine to provide balance and safety, one that will do well in any economic environment. » – Harry Browne

Son portefeuille est très bien noté par Morningstar. En voici la plus récente composition, si vous ne pouvez acheter en direct ce fonds vous pourriez le reconstruire comme ceci :

25 % de S&P500 ou Vanguard indice large

25 % de cash ou d’obligations très court terme

25 % d’or physique (il conseillait les pièces)

25 % d’US treasury 30ans

Pour copier le portefeuille permanent de Browne, il suffit de diviser votre capital en quatre morceaux égaux, un pour chaque classe' d'actif. Une fois par an, vous rééquilibrez le portefeuille. Si une partie du portefeuille a diminué à moins de 15 % ou monté à plus de 35 % du total, alors vous devez rétablir les quatre segments à 25 %. C'est tout.



Voici à titre de comparaison l’évolution du portefeuille permanent de Browne, +25 % contre -22 % pour l’indice le plus suivi au monde par les investisseurs.

Ce qu’il faut absolument retenir, c’est sa capacité de résilience lors du krach des subprimes. Ce qui fait la qualité d’un bon fonds n’est pas tant son aptitude à performer (ils y arrivent presque tous) lors des phases de hausses, mais c’est surtout la résistance de celui-ci lors des périodes baissières et là, les bons gérants se font plus rares.

Claude Mathy

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