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L'impact de mon assurance sur mon trading

Par Caroline Domanine;

Caroline Domanine

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Avoir de l’assurance est nécessaire pour avancer dans la vie et à fortiori, en trading. Qui serait assez fou pour volontairement s’exposer sur un champ de bataille sanglant sans une bonne dose de confiance en soi ? Les marchés financiers sont des lieues hostiles où la bataille fait rage alors il faut s’y rendre avec les bonnes armes et le cœur vaillant pour espérer en sortir vainqueur.

Mais d’où vient la confiance en soi ? Peut-on la réguler ? Comment nos actions et nos pensées l’impactent ? Quel est le bon niveau de confiance pour développer un trading gagnant ?

La réussite en trading est grandement psychologique, c’est un fait très largement accepté et le niveau de confiance en est une des composantes principales. Petit tour d’horizon de la confiance en soi en trading...

Genèse de la confiance en soi et instinct grégaire

L’instinct grégaire est un niveau de conscience très archaïque qui régule les relations de pouvoir dans un groupe ou dans une relation. Instinctivement, un individu se positionne en termes de droits et de devoirs pour finalement définir sa place par rapport à un autre. À l’âge adulte, cet instinct est fixe et relatif. Fixe, car l’empreinte cérébrale est définitive à partir d’une vingtaine d’année, et relative, car le niveau de droits est toujours en relation avec un autre : « je suis soumis par rapport X et dominant par rapport à Y. »

Un individu qui a instinctivement beaucoup de droits aura plus confiance en lui qu’un autre qui a beaucoup de devoirs. Ce positionnement n’est absolument pas rationnel. Il ne tient pas compte de la compétence, de l’expérience réelle, de la force ou de l’intelligence ; il est un point de consigne que l’enfant a développé en effet miroir à l’ensemble de ses interactions. Bien qu’il ne soit pas forcement « légitime », ce niveau de confiance a un impact énorme sur la vie en générale et sur la réussite en particulier.

Un individu qui aura une forte dose de confiance instinctive osera prendre des risques, sera plus pugnace et rebondira plus facilement après un échec : il apprend plus, car il multiplie les expériences. Pourtant, force est constater qu’en trading, une grande confiance en soi est aussi la mère de tous les vices : refus de se tromper, déni de la perte, prise de risques irrationnelle ; les dominants trainent des casseroles bien lourdes pour développer un trading gagnant.

À l’opposé, celui qui a beaucoup de devoirs, autrement appelé « soumis » même si je trouve que le terme n’est pas bien choisi, aura plus de difficultés à se mettre en avant, à trouver l’impulsion pour aller au combat. Plus précautionneux, il aura besoin de se rassurer et chaque mouvement violent des marchés est source d’angoisse, plus ou moins assumée. Si l’effort nécessaire pour s’exposer est plus important pour un soumis que pour un dominant, la gestion pourtant est souvent plus saine.

Conclusion : quel que soit notre positionnement instinctif, il y a du bon et du mauvais, l’important étant d’avoir conscience de ce que nous sommes afin de pouvoir jouer avec.

Persévérance et égo

Un bon niveau de confiance en soi donne le droit de gagner et aussi paradoxale cela puisse paraitre, il donne aussi le droit de perdre.

L’image de soi est suffisamment bonne pour accepter les revers de fortune sans que cela soit une sanction de mort identitaire. L’individu tente, échoue mais se relève : il est persévérant, car il croit en lui. Ce qui le motive, c’est que ces résultats soient le miroir de la vision instinctive qu’il a de lui-même : « j’ai beaucoup de droits, y compris celui de gagner, voire même de briller aux yeux du monde. »

Égotique le dominant ? Évidemment ! L’image qu’il a de lui repose parfois sur des bases concrètes, mais pas forcement, la dominance peut aussi être une vision de soi fantasmée et totalement en dehors de la réalité. Tel un tromblon en dentelle qui se pavane en reine du bal, il n’est qu’une image vide de sens.

En trading, il va tranquillement prendre ses aises et vite perdre beaucoup d’argent. Vient alors ce moment d’une rare violence où l’individu comprend qu’il s’est leurré. C’est à ce moment-là qu’il vient me voir...

Modestie et peur

Lorsqu’il manque de confiance naturelle, le trader aura tendance à passer des mois voire des années en démo. Il veut être prêt pour faire face au carnage des marchés et il n’a pas l’intention d’y aller la fleur au fusil. Il tâtonne et il cherche plus que de raison le système qui lui apportera une sécurité impossible à obtenir.

L’image qu’il a de lui-même et vacillante et il ne se croit pas suffisamment compétent pour gagner.

Lorsqu’enfin, il rentre sur les marchés en réel, le moindre retracement le fait frémir, une perte latente est synonyme de mort annoncée : il souffre, il ne s’est jamais donné le droit de gagner. C’est aussi à ce moment-là qu’il vient me voir...

Régulation du niveau de confiance

Bien heureusement, la confiance en soi ne se joue pas qu’au niveau archaïque de l’instinct grégaire (même s’il en reste la base), d’autres niveaux de conscience plus élaborés ont aussi leurs voix au chapitre : la confiance, ça peut aussi s’apprendre.

Dans ces niveaux plus évolués, la confiance sera plus rationnelle et légitime. Si je suis fort et que je sais me battre, j’aurais plus confiance en moi face à d’autres hommes. Si j’ai bien préparé un dossier, je serais plus à l’aise lors d’une présentation. Si j’ai une bonne stratégie de trading, j’aurais moins tendance à être stressé en perte latente.

La confiance instinctive est naturelle et irrationnelle, la confiance légitime demande un travail : « J’ai confiance puisque je suis devenu bon dans un domaine, il est donc normal que j’ai confiance en moi sur cette question précise.»

Selon le degré de confiance instinctive, il y aura des ajustements à faire : un dominant devra veiller à réguler, à amoindrir ces certitudes et un soumis devra reconnaitre et accepter sa compétence en tant que telle pour être à même de l’utiliser.

Car il est une donnée particulière pour le trader que l’on ne retrouve que dans peu d’autres professions : le trader est systématiquement soumis au marché, quelles que soient les illusions dont il se berce.

Souvent, dans la vie professionnelle, nous sommes en interaction avec d’autres personnes et un bon niveau de dominance aide l’individu : il est plus percutant, on l’écoute plus facilement, il sait imposer ses idées. En trading, cela ne sert à rien et si la confiance instinctive est nécessaire pour oser, elle est vite préjudiciable : seule une confiance légitime est porteuse de fruits.

Préparation et élaboration d'un plan de trading

Alors qu’est-ce que la confiance légitime en trading ? C’est l’accroissement de vos ressources pragmatiques et la confrontation de ces ressources à la réalité.

Être clairement compétent dans votre domaine. Si je prends mon exemple, au niveau analytique je ne sais que le strict nécessaire (ce qui représente déjà une certaine somme de travail !), j’ai tout misé sur la capacité à gérer mes réflexes. Certains ont de grandes compétences informatiques, économiques, géopolitiques, etc. Misez sur vos forces pour construire un trading qui vous ressemble et dans lequel vous pourrez placer votre confiance.

Vous devrez forcement travailler certains points qui vous intéressent moins, car ils sont indispensables, mais le cœur de votre plan de trading doit reposer sur vos points forts.

Ensuite, il vous faudra formaliser des règles claires, surtout au niveau de votre gestion sans quoi, c’est votre confiance instinctive qui va s’exprimer et pas votre confiance légitime et vous serrez le jouet de vos illusions et de vos fantasmes.

Enfin, vous devrez confronter ces règles à la réalité des marchés. Pour ce faire, nous vous proposons une méthode de travail efficiente pour confronter et optimiser votre plan de trading conformément à vos instincts de base

Je vous souhaite de bons trades et à bientôt !

A propos de l'auteur

Je m'appelle Caroline Domanine, je suis trader en fond propre depuis 2008. Issue d’un milieu plutôt littéraire, rien ne me prédestinait à la réussite : ni mes gouts, ni ma personnalité, et j’ai commencé par vivre un échec rapide et violent. Passionnée de psychologie, j’ai cherché à comprendre pourquoi le trading me rendait folle. Pourquoi, lorsque j’étais en perte, j’augmentais mes positions, pourquoi je coupais mes gains trop tôt, pourquoi je rentrais dans une spirale addictive qui me laissait clouée devant ma station des jours et des nuits entières. J’ai donc entamé un parcours d’apprentissage à différentes techniques de thérapie spécifiques en choisissant le trading comme domaine d’application. Depuis, j’ai développé un trading stable et une activité annexe de coach de trader sur l’aspect comportemental.


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