J’ai appris, tout comme vous, que l’intelligence logicomathématique se
prévaut d’être la manière la plus efficace pour intervenir sur les marchés,
gagner, et gérer le risque correctement.
Et, il est très rassurant de le penser, surtout si l’on possède soi-même un
Rubik’s cube qui percute comme la foudre … mais aucune étude ne démontre cela
formellement et irréversiblement, c'est-à-dire, sans une contre étude qui prouve
très exactement le contraire !
Mon expérience m’a montrée que les convictions fortes ne permettent pas
d’établir un trading qui tienne par tous les temps. Et, je vais vous en
expliquer le pourquoi .
Ces derniers jours, vous aurez remarqué, tout comme moi, la cohorte des
économistes, des journalistes, et des libres penseurs qui mettaient en exergue
la difficulté à faire des prévisions boursières par ces temps de grands vents.
La plupart font preuve d’amende honorable quant à leurs ratés de l’année précédente,
et ils expliquent longuement, honnêtement, les raisons rationnelles pour
lesquelles le jeu puéril du « qui tente, gagne un peu » s’est transformé en
sordide jeu du « qui tente, perd vachement plus que prévu ».
La question fondamentale, que tout le monde occulte, tant elle est, à l’instar
de la lettre cachée d’Edgar Alan Poe, qui était posée si en évidence que
personne ne la trouvait, est : faut-il nécessairement un avis sur les choses
pour en tirer profit ? Autrement dit : l’intervenant en bourse a-t-il besoin
d’avoir une idée générale sur l’orientation des places pour se mettre dans le
flot et profiter des ressacs favorables ?
Votre réponse est certainement OUI.
La mienne est ... par expérience ... pas nécessairement !
Cela fait écho à un passage du livre de Vincent Baron, « Confessions d’un trader », dans
lequel l’auteur exprime l’absence de conviction à l’initiative d’un trade par :
« Bon, ben là, j’y vais juste pour voir, et souvent, il vaut mieux de la
chance qu’un long raisonnement ! ».
En bourse, le plus difficile à détecter, puis à comprendre, et enfin à admettre,
c’est qu’il n’y a que trois règles intangibles.
La première règle est fort connue, et elle est dispensée ainsi : « trend is your
friend », « follow the trend », en Français : suivez la tendance.
Malheureusement, rien de neuf à cela : une poésie Chinoise et millénaire
affirmait déjà : « Toujours, nage dans le sens du courant » …
La seconde règle est une évidence que rappelait en tout début de roman le héros
du conte philosophique de Paolo Coelho, l’Alchimiste : « Les choses simples,
seuls les savants savent les voir ». Les savants, hum … il fallait traduire bien
entendu, les érudits, les curieux, les sages ! Et quelle est donc l’évidence à
saisir ? C’est très simple : « Il faut toujours garder le sens de l’aventure
».
La troisième règle est celle que certains scientifiques nomment : « l’effet
rond dans l’eau ». Quand un projectile s’écrase dans un liquide, il émet des
ondes concentriques, très belles et voluptueuses que les esthètes aiment à
contempler. Le nombre, ainsi que l’amplitude de chaque vague est fonction, je
vous passe les détails, et, pour simplifier à l’extrême, de l’intensité initiale
du choc dans l’eau.
Alors, pourquoi ces trois principes permettent-ils de trader correctement en
environnement « flou » et sans convictions ?
Et, bien c’est simple.
- Primo, je ne me positionne que sur les valeurs pour lesquelles les news
viennent de tomber (=récupération de l’énergie des ronds de premier rang dans
l’eau).
- Deuzio, je ne juge pas à priori de la qualité de la nouvelle, mais simplement
du sens dans lequel le court s’affole comme un dératé (=suivez la tendance).
- Tertio, pour être acteur sur le marché, il faut oser y entrer (=caractère
aventureux donc incertain du trade).
Pour bien trader, il est nécessaire, surtout en ces temps troublés, d’être un
adepte de la guérilla perpétuelle … faire des petits coups souvent … et ne pas
faire confiance aux évolutions des ronds qui s’exprimeraient loin du point de
chute initial.
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