Il y a quelque chose de malsain dans notre société. Prenons les chiffres du PIB au troisième trimestre 2008 où la France enregistre une simple stabilisation du PIB... du moins officiellement, car comment y croire ne serait-ce que trois secondes. Le marché de l’immobilier a vu 25% de transactions en moins. On sait que le montant moyens des transactions est autour de 170.000 euros et qu’il y a environ 400.000 transactions dans l’ancien (mais peu importe ces chiffres, sachant qu’il faut séparer les maisons, des fonds, des terres…) : cela fait donc un trou approximatif direct d’environ 17 milliards d’euros, donc à la louche entre -15 et -20 milliards. Ensuite, les ventes de voitures ont chuté violemment à tel point qu’on ne compte plus les usines arrêtées.
Les bénéfices des sociétés sont nombreux à être révisés à la baisse en bourse, quand il ne s’agit de pertes annoncées désormais. Sur le front des petites entreprises, des centaines de milliers d’indépendants enregistrent entre -5 et -60% de baisse de chiffres d’affaires (que tous ceux qui hurlent à la théorie du complot prennent la peine d’appeler les trésoreries service aux entreprises qui reçoivent tous les trois mois les acomptes d’impôts sur les sociétés et TVA…). Le chômage augmente, la consommation de pétrole en volume a chuté, tous les autres Etats de la planète enregistrent des PIB en baisse, la balance commerciale française affiche un record sans nom au niveau des déficits... et officiellement, sans état d’âme, l’INSEE nous sort un PIB stable...
Tous les prix ont réintégré les précédentes zones après une envolée
spéculative. En est il de même dans les
supermarchés ? Bien évidemment que non. Donc, implicitement, les prix de
l’alimentation ne peuvent que s’ajuster à la hausse et ensuite, quand les
matières premières baissent, les industriels et les distributeurs encaissent la
marge au détriment des consommateurs. Il s’agit d’un jeu de dupe. Que les forces
économiques régissent la presque totalité des biens et services mis en vente,
est probablement une bonne chose (surtout en France où l’inefficacité du service
public est assez éloquente...), mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment
une bonne chose dans le domaine clé de l’alimentation humaine.
La liste actuelle des paradoxes est longue. Un petit dernier juste pour en rire
: voilà 30 ans que l’éducation nationale française consomme un argent monstre.
Principal poste des dépenses dans le budget, donc principale responsable d’une
dette que ma génération et celle de mes enfants vont devoir porter et régler,
elle est très loin d’obtenir des résultats satisfaisants. A part l’élite, la
France est souvent située en milieu de tous les classements internationaux pour
la qualité de ses écoles et de ses universités, donc bien loin du niveau
économique de notre pays. 30 ans de semi échecs, voilà une durée suffisamment
longue pour commencer à s’interroger sur la manière de fonctionner, pour tenter
une réorganisation, pour essayer d’être meilleur, ne serait-ce qu’au nom des ces
dizaines de millions de personnes qui travaillent et qui sont ponctionnées à peu
près dans tout ce qu’elles souhaitent faire par l’intermédiaire d’impôts directs
et indirects invraisemblables. En décembre 2008, un bout de réforme a pointé le
bout de son nez. Menace de grèves et victoire des lycéens qui nous expliquent
qu’ils ont gagné la guerre...
Ah bon ? Maintenir en place un système foireux dont ils vont être les futures
victimes, c’est gagner ?
Devant tant d’aberrations, je ne sais pas pour vous, mais moi, il y a des jours
où j’ai envie de rejoindre les 2 ou 3 millions de Français qui ont lâché
l’affaire et sont partis voir ailleurs si l’herbe n’était pas plus verte.
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