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Qui sera le dernier de la bulle 2.0 ?

Par Pierre-Antoine Dusoulier;

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Rappelons-nous. Il y a 10 ans, les « dot com » fleurissaient, les « autoroutes de l’information » allaient modifier profondément le monde. Certaines promesses ont été tenues. Nous n’achetons plus de musique, de lecture ou de voyages comme avant. Les Amazon.com, Hotels.com, vente-privée.com etc. sont là et bien là. Modestement, votre serviteur a contribué au changement et fait rentrer le trading dans de nombreux foyers.

Mais pour une réussite, combien d’échecs ? Qui se souvient de projets qui aujourd’hui nous paraîtraient délirants mais ont été acheté des fortunes à l’époque. Je ne dénoncerai personne, chacun ses souvenirs parfois cuisant.
L’une des caractéristiques d’une bulle est donc la floraison de projets insensés. Et aujourd’hui, le jardin est fleuri. Tout ce qui est « social » vaut de l’or. Tout ce qui facilite les échanges, les rencontres et les conversations intéresse les individus et les investisseurs.

Derniers projets en date passés sous mon radar, une ribambelle de start-ups américaines qui essayent de nous vendre des solutions de chat vidéo dédiées aux personnes présentes dans un même lieu1 . En un mot, comment discuter en vidéo sur son smartphone avec l’inconnu(e) qui est à deux mètres de vous.

Le premier indice de la bulle est avéré, les projets insensés reviennent et trouvent des financements privés pour se lancer. C’est ici qu’intervient le second indice : les folles valorisations.

En effet, dans une bulle, tout augmente sans discrimination ni limite. Or, nous venons d’assister à de nouvelles entrées en bourse qui nous rappellent celles de Netscape ou de Google. Linkedin a ainsi fait une entrée en bourse tonitruante : le cours de son action est passé de 45$ à près de 122$ en quelques heures. L’indication est intéressante. Linkedin est en effet le premier réseau social occidental à entrer en bourse2 . Il donne ainsi la mesure de prochaines IPOs qui promettent d’atteindre des sommets. Pensons à Facebook et ses centaines de millions d’abonnés.

Mais à la différence de l’an 2000, ces valorisations extrêmes n’attendent plus l’entrée en bourse. Aujourd’hui, des sites comme sharespost.com ou secondmarket.com facilitent l’achat et la vente de gré à gré d’actions d’entreprises non cotées, en l’occurrence, près de 150 start-ups ou business confirmés.

Facebook n’est pas (encore) cotée ? A ce jour, et sur ce marché … un peu gris, sa valeur est de pratiquement 75 milliards de $ (52 milliards d’euros) soit l’équivalent de l’aide accordée par l’Union Européenne au Portugal il y a quelques semaines. A côté de vedettes comme Facebook, ces sites dévoilent d’autres pépites moins connues mais dont la valeur se compte en milliards à l’exemple de Cafepress qui imprimera le t-shirt unique dont vous rêvez ou de Brammo qui produit une moto électrique à 14 000$.

Faut-il se risquer sur ces marchés ? Faut-il surfer sur la bulle ? Mon conseil : ne pas être le dernier à partir.

Pierre-Antoine Dusoulier
Président de Saxo Banque


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