OK
Accueil > Marchés > Cotation TotalEnergies > Actus TotalEnergies

Pénuries de carburants: le bras de fer entre TotalEnergies et la CGT se poursuit


Actualité publiée le 10/10/22 12:34
Des automobilistes font la queue le 10 octobre 2022 dans une station-service Auchan à Pérols, près de Montpellier
Des automobilistes font la queue le 10 octobre 2022 dans une station-service Auchan à Pérols, près de Montpellier (AFP/Sylvain THOMAS)

Le gouvernement a accentué, tard lundi soir, la pression sur les syndicats et les directions des raffineries bloquées pour qu'ils négocient, alors que près d'un tiers des stations sont encore affectées par des pénuries de carburant en France, et que la CGT a reconduit son mouvement de grève pour mardi.

En dépit d'appels répétés du gouvernement à négocier sur les salaires et à cesser les blocages, la CGT et la direction de TotalEnergies ne sont pas parvenues à s'entendre. La grève se poursuit aussi dans les deux raffineries françaises d'Esso-ExxonMobil, après une réunion avec la direction qualifiée de "non-concluante" par Christophe Aubert, délégué syndical central CGT.

Confrontée à cette impasse, la Première ministre Elisabeth Borne, à peine rentrée d'un déplacement à Alger, a réuni plusieurs ministres en urgence dans la soirée à Matignon.

"Le gouvernement ne peut laisser le pays être bloqué", a commenté à l'issue l'entourage de Mme Borne: "Il continuera de prendre les mesures facilitant l'approvisionnement des stations comme il le fait depuis plusieurs jours", mais "chacun doit prendre ses responsabilités. Le gouvernement prendra les siennes". Et d'insister: "Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays. Refuser de discuter, c'est faire des Français les victimes d'une absence de dialogue."

Du nord au sud de la France, les mêmes scènes se reproduisent: des stations fermées, d'interminables files d'attente, des prix en hausse et le moral en berne.

Daniel, 34 ans, qui travaille dans la restauration, a sillonné le Val d'Oise avant de trouver du carburant à la station BP de Deuil-la-Barre: "2,27 euros le litre de gazole: j'aurai jamais fait autant de queue, et j'aurai jamais été aussi heureux de me faire entuber", a-t-il confié à l'AFP.

Le prix des carburants à la pompe en France
Le prix des carburants à la pompe en France (AFP/)

A 18H lundi, 29,4% des stations-service étaient en difficulté au niveau national (contre 29,7% à 15H dimanche), a indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

"Si une légère amélioration est constatée dans les Hauts-de-France, (...) d'autres difficultés apparaissent sur le territoire, y compris dans des zones qui ne sont pas concernées par le mouvement social en cours comme la façade Atlantique", indique le ministère dans un communiqué.

- "Ne faites pas de stocks!" -

Partout, la peur du manque dictait les conduites: "Avant, on s'en fichait, maintenant, dès qu'il nous manque 12 litres, on fait le plein", a expliqué Thierry, Parisien de 50 ans.

Face aux pénuries, des syndicats de soignants (infirmiers libéraux) ont réclamé lundi soir "un accès prioritaire" dans toutes les stations, pour pouvoir maintenir les soins à domicile.

Des automobilistes font la queue le 10 octobre 2022 dans une station-station Carrefour à Lattes, près de Montpellier
Des automobilistes font la queue le 10 octobre 2022 dans une station-station Carrefour à Lattes, près de Montpellier (AFP/Sylvain THOMAS)

"Je le redis aux Français: ne faites pas de stocks de précaution car cela aggrave la situation", a déclaré Mme Pannier-Runacher, déplorant une "surconsommation" dans les stations-service.

Dès lundi soir, des arrêtés préfectoraux dans le Var, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence ont limité la vente de carburant aux particuliers à 30 litres.

Le président Emmanuel Macron a lui-même appelé lundi les directions des groupes pétroliers et les syndicats à "la responsabilité".

Selon un participant à la réunion à Matignon lundi soir, le scénario privilégié par le gouvernement serait que les négociations engagées chez Esso-ExxonMobil incitent TotalEnergies à aller à son tour vers des discussions, en saisissant la perche tendue par les appels syndicaux à négocier. Les blocages pourraient dès lors cesser.

D'après cette source, aucune décision n'a été prise lundi soir quant aux mesures que pourrait prendre l'exécutif en cas de poursuite des blocages. "Toutes les décisions se prennent potentiellement rapidement", a-t-elle toutefois souligné.

En attendant une embellie, le gouvernement a débloqué des stocks stratégiques de carburants, et TotalEnergies importe des carburants pour compenser l'arrêt de deux de ses trois raffineries.

Ces mesures "ont permis d'augmenter les livraisons dans les zones en grandes difficultés: +50% en Ile-de-France, +35% en Hauts de France", a affirmé la ministre de la Transition énergétique.

- Grève pour les salaires -

Mais entre entreprises et CGT, le bras de fer se poursuit. Le syndicat demande 10% d'augmentation sur les salaires pour 2022, le géant de l'énergie ayant engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2022, contre les 3,5% négociés en début d'année.

Dans une station-service à Paris le 9 octobre 2022
Dans une station-service à Paris le 9 octobre 2022 (AFP/JULIEN DE ROSA)

Seule concession à ce stade, TotalEnergies a proposé dimanche d'avancer des négociations salariales prévues en novembre au mois d'octobre (sans date précise), mais seulement à condition que les raffineries et dépôts actuellement bloqués reprennent le travail, un "chantage", a répondu la CGT lundi, laquelle a donc été suivie par les grévistes.

Ils ont voté la poursuite du mouvement à l'immense raffinerie de Normandie, près du Havre, dans le dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque et à la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône), a indiqué à l'AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies. La raffinerie de Feyzin (Rhône) est également à l'arrêt en raison d'un accident technique.

Le mouvement provoque une certaine inquiétude jusqu'au sommet de l'Etat, avant une marche dimanche "contre la vie chère", à laquelle appellent les forces d'opposition de la Nupes.

bur-ngu-sb-cs/jnd

© 2022 AFP

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.

Twitter Facebook Linkedin email

33 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

avis1
10/10/22 13:04
pas de mot pour justifier le sectarisme de la CGT Energie . des oligarques . j attends la fin d e ce syndicat radicalisé
MAXIMILIAN
10/10/22 13:14

La CGT est l'arbre qui cache la forêt.

Les salaires sont trop bas.

Le SMIC me rattrapera en 2023.

J'ai 20 ans d'ancienneté.

AJGG
10/10/22 13:41

vous savez le revenu moyen d'un simple opérateur chez TOTAL?? 5 000 € par mois, primes incluses c'est ça le SMIC? Alors il faut le faire savoir: c'est des salariés nantis qui foutent le bordel et non des gens qui ont des difficultés à joindre les fins de mois §§

Luncyan
10/10/22 13:51

Moi perso j'étais au smic quand j'étais a total, je devais être l'exception mdr

Tous les commentaires TotalEnergies

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

vBn0S5V6_81bKuIUyMdo5Oslbyr4W56-vwWvfF1wLn58XQ09w-rWuQb813eC3w-i
logiciel chart 365 Suivez les marchés avec des outils de pros !

Chart365 par ABC Bourse, est une application pour suivre les marchés et vos valeurs favorites dans un environnement pensé pour vous.