(CercleFinance.com) - C'est la 8ème séance de baisse pour le CAC40 (-2,08% à 3.450Pts) et la barre des 9% de repli annuel a été allègrement franchie.
L'indice dévisse de -14% depuis le test des 4.020 le 7 juillet: avec une nouvelle chute de -2%, voici le test -très attendu- du support des 3.450Pts, lequel remonte au 25 août 2010 (ce seuil correspond également à un 'gap' haussier qui s'était ouvert le 19 août 2009).
Selon nombre de chartistes, sous ce seuil décisif, c'est la chute libre en direction des 3.330, c'est à dire le plancher des 25 mai et 5 juillet 2010... en étant optimiste (car à l'époque, la croissance américaine caracolait à plus de 3% et les taux longs en Espagne et en Italie étaient 250Pts de base en dessous des niveaux actuels).

Ce qui s'est produit ces dernières 72H commence à ressembler à une capitulation: l'évolution des cours est si rapide et les dégagements si intenses (des centaines de milliers de titres sont parfois 'balancés' en quelques secondes) que cela démontre à quel point l'action des 'robots' s'avère déterminante.
Les carnets d'ordres ne suivent pas et il se produit d'angoissants 'trous d'air': pour les 'mains fragiles' comme pour les opérateurs restés trop exposés sur le marché, le 'sauve qui peut' l'emporte sur toute forme de raisonnement par rapport à la trésorerie et le 'cash flow' de nombreuses entreprises.
Wall Street semblait chercher à se repositionner au dessus des supports enfoncés la veille mais le 'sell off' a repris après 45 minutes de cotations et les opérateurs ont cru voir le sol s'ouvrir sous leurs pieds (alors que le 'S&P' s'achemine vers une 9ème séance de baisse d'affilée).

Les indices US ont dévissé de -1,5% en quelques minutes avant de marquer un rebond (le Nasdaq était à l'équilibre vers 17H30, il reperd 0,4% à présent et le Dow jones replonge de -110Pts vers 11.750Pts).

Aucune ébauche de sursaut ne s'est matérialisée au cours du dernier quart d'heure puisque les places européennes chutaient de -1,9% en moyenne au final, avec des pertes de -2,3% à Francfort et même -2,9% à Amsterdam.

Quelques timides rachats se dessinent sur une poignée de valeurs défensives mais les plus vulnérables des dernières semaines continuent de dévisser, à l'image du secteur automobile en général, du secteur bancaires mais également de titres comme ST-Micro (-4,5% à 4,93E), Alstom, Lafarge ou Lagardère (-8%) qui inscrivent de nouveau plus bas annuels ou même des 'plus bas' depuis l'été 2009.

Même si les cours semblent maintenant effectivement très bas, beaucoup d'observateurs recommandent la prudence alors que l'indice ISM des 'services' a reculé de -0,6% à 52,7 aux Etats Unis en juillet.

Seul point un peu positif, la dernière enquête ADP rassure un peu sur l'état du marché du travail, deux jours avant la publication du rapport officiel sur l'emploi du Département du Travail (les économistes tablent sur 90.000 créations d'emplois après seulement 18.000 le mois précédent, des chiffres cohérents avec une reprise 'molle').
Selon ADP, le secteur privé aux Etats-Unis a créé quelque 114.000 emplois en juillet, soit légèrement plus qu'attendu par le consensus (100.000).

Du côté des valeurs, le jeu de massacre s'est poursuivi sur les bancaires avec Société Générale qui plonge de -9,5% après avoir renoncé à ses objectifs 2012 et passé une dépréciation de 395MnsE sur les titres grecs qu'elle détient.
Le Crédit Agricole chute de -6,5% alors que le rendement des emprunts d'Etat espagnols et italiens s'établit solidement au-dessus des 6,25% (un seuil considéré comme critique en terme de solvabilité implicite).
Victime de résultats décevants, Plastic Omnium a plongé de -12% à 20,15E et CGG Veritas a plongé de -7,7% supplémentaires alors que le baril de pétrole s'enfonce sous les 92$.

A l'inverse, quelques titres se redressent: c'est le cas de Bic qui s'adjuge 3,6% à 63,7 euros après avoir terminé son 1er semestre sur un résultat net part du groupe en hausse de 18,8% à 118,5 millions d'euros.

Au sein du CAC40, 2 valeurs seulement dans le vert: Suez Environnement grappillait 0,8% après avoir publié des résultats semestriels en ligne avec les attentes et confirmé ses objectifs annuels. GDF Suez glanait +0,5% et Vivendi ou Danone -longtemps dans le vert- réussissent échapper à la débâcle générale.

Le seul élément peut être un peu rassurant ce soir, c'est l'Euro qui reprend 1% vers 1,4330 et le VIX qui plafonne sous les 24 à Wall Street.


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