CAC40:les supports annuels craquent dans sillage des banques

(CercleFinance.com) - Paris ne finit pas au plus bas mais peu s'en faut: la chute atteint -3,3% (comme à Francfort) et 100% des valeurs vedette du CAC40 finissent dans le rouge, dans un volume de 5MdsE assez inhabituel pour un lundi.
Cette séance va causer de terribles dégâts, financiers et psychologique : personne n'a vu venir le 'sell-off' qui plonge les opérateurs dans la consternation.
Le CAC40 s'enfonce nettement sous l'ex plancher des 4.085Pts (du 21 janvier): l'indice phare accuse désormais un repli de plus de 12,3% depuis le début de l'année.

Ce mois de février ressemble de plus en plus au mois de janvier, et notamment à la séance du 15 janvier: une véritable capitulation du secteur bancaire à plombé Francfort (plus de 10% de baisse sur Deutsche Bank et Commerzbank), puis Madrid et Milan (-4,6 à -4,7%), sans parler des -7,9% de la bourse d'Athènes alors que les banques grecque ont dévissé de -25% en moyenne.
Les opérateurs évoquaient ce matin l'impact négatif du pétrole et les questionnements sur la croissance mondiale mais la preuve est faite que les catalyseurs de la baisse sont 'multicanaux'... et que le coeur de l'incertitude concerne la crédibilité des banques centrales et leur capacité à stabiliser le système financier.

Le dossier grec pourrait de nouveau semer le trouble avec une inexorable dégradation des fondamentaux tandis que le pays -privé du minimum de moyens financiers- est submergé de réfugiés (plusieurs milliers par jour).

A 48H d'une audition de Janet Yellen devant la Chambre des représentants, 'les chiffres mensuels de l'emploi américain, publiés vendredi, entretiennent l'incertitude sur la poursuite de la remontée des taux aux Etats-Unis', expliquait ce matin un gérant de Barclays Bourse, mettant toutefois en avant la hausse significative du salaire horaire.

Il y voit en effet 'de quoi relancer les spéculations sur une poursuite de la remontée des taux directeurs dès la prochaine réunion de la Fed les 15 et 16 mars, alors que nombre d'investisseurs tablent sur un statu quo en raison des résultats d'entreprises mitigés'.

A Wall Street, les principaux indices US abandonnent entre -2% et -2,5% (Nasdaq) et le 'S&P500' enfonce clairement le support des 1.850Pts, dans le sillage des banques (Morgan Stanley, Goldman Sachs, Citigroup ou Bank of America chutent de -5% à -6%).
Le baromètre du stress, le VIX, fait un bond de +15% à près de 27, tandis que l'or -valeur refuge- flambe de +3,25% et se rapproche des 1.200$/Oz et les Bunds profitent de la vague d'aversion au risque pour voir leur rendement plonger de 8Pts de base à 0,22%.

Le seul chiffre du jour fut le ' State Street Investor Confidence Index ' (indice mondial de confiance des investisseurs) qui recule de -1,7Pt au mois de janvier pour s'établir à 108,8, dans le sillage d'une baisse de plus de 2% (de 110,5 vers 108,8) aux Etats Unis.

Dans un marché uniformément rouge, Casino surnage seul (+2,7%) après la cession de Big C en Asie, une opération qui s'est faite d'après les analystes à un 'bon prix' (3,1 milliards d'euros) et qui constitue selon le groupe un 'pas dans la bonne direction'.

Safran (-5,8%) et Airbus Group (-5,4%) sont en revanche à la peine, comme l'ensemble des valeurs exportatrices alors que les investisseurs attendent avec nervosité les résultats annuels des deux groupes, qui seront dévoilés à la fin du mois.
Les valeurs bancaires continuent de subir de lourds dégagements, comme contaminées par les banques grecques et italiennes: BNP-Paribas affiche -5,5%, Sté Générale -6,15%, Crédit Agricole -5,%.
Lafarge fermait la marche avec -7,25%, devant CapGemini (-7%) puis Accor et St Gobain (-6,5%).

Enfin, les 'biotechs' ont subi un sell-off, à l'image de Genfit, DBV Technologies, Innate Phrama (-8,1% à -8,5%) alors que le mois de février a débuté de façon calamiteuse pour les 'biotechs' américaines.

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