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Cinq questions sur une guerre commerciale Chine-USA


Actualité publiée le 20/01/17 11:52

Les drapeaux américains et chinois devant un bâtiment commercial à Pékin le 6 juillet 2007 (AFP/Archives/TEH ENG KOON)

L'investiture de Donald Trump est guettée avec appréhension par Pékin: les récurrentes diatribes anti-chinoises du milliardaire pourraient déclencher une guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales. Avec quels enjeux?

- Pourquoi Trump vise la Chine ? -

Il fustige le déséquilibre supposé des relations commerciales sino-américaines. Donald Trump accuse Pékin de manipuler sa devise afin de stimuler les exportations chinoises et donc de faire une concurrence déloyale aux entreprises américaines.


Donald Trump a promis d'imposer une taxe prohibitive de 45% sur les importations chinoises (AFP/Archives/STR)

Le milliardaire menace d'imposer une taxe de 45% sur les produits importés de Chine.

Sur la manipulation de devise, Trump se trompe: Pékin intervient depuis plus d'un an pour soutenir sa monnaie et non pour la faire baisser. Mais selon de récentes études, 2 millions d'emplois américains ont été perdus à la suite de l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001.

Trump assure pouvoir rapatrier une partie de ces emplois grâce à des négociations avec Pékin.

- Qui y perdrait le plus ? -

A première vue, la Chine. Elle affichait avec les Etats-Unis un excédent commercial colossal d'environ 30 milliards de dollars par mois en 2016, selon les statistiques américaines. Pékin est également engagé dans une douloureuse transition économique: un effondrement des exportations la rendrait plus délicate encore.


Le président chinois Xi Jinping (C) avec les dirigeants de Boeing Dennis Muilenburg (D) et Ray Conner (G) à Everett (Etats-Unis) le 23 septembre 2015 (AFP/Archives/MARK RALSTON)

Les médias chinois ont agité la menace de mesures punitives en cas de conflit commercial: Apple, General Motors et Boeing, très présents en Chine, pourraient en faire les frais.

Le soja américain exporté vers la Chine pourrait en représailles être visé: l'électorat rural de Trump risquerait alors de grogner contre son champion. En clair, les Etats-Unis ont également beaucoup à perdre.

- Va-t-on vraiment vers une guerre ? -


Le président chinois Xi Jinping fait un discours à l'ouverture du World Economic Forum, à Davos, le 17 janvier 2017 (AFP/FABRICE COFFRINI)

Difficile à dire. Le président chinois Xi Jinping semble ouvert au compromis: il a déclaré à Davos (Suisse) cette semaine que "personne" ne sortirait vainqueur d'une guerre commerciale. Et le ministère chinois du Commerce a assuré "désirer travailler" avec l'administration Trump "au bénéfice des entreprises et consommateurs" des deux pays.

De son côté, le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross n'a pas mentionné la taxe à 45% lors de son audience de confirmation au Sénat. Il a cependant laissé entendre que la législation actuelle permettait déjà l'adoption de mesures punitives. Un signal cependant que le conflit pourrait s'avérer moins radical qu'attendu.

Et en Chine comme aux Etats-Unis, les acteurs du monde commercial crieront probablement leur désaccord en cas de détérioration des relations économiques.

- Un compromis est-il possible? -

La Chine a annoncé de récentes mesures pour poursuivre l'ouverture de son marché. Objectif: attirer les investissements étrangers et désamorcer les critiques sur ses restrictions imposées aux firmes internationales.

Pékin a ainsi assuré cette semaine que les entreprises étrangères pourraient être cotées sur les Bourses chinoises. En décembre, la Chine avait annoncé que les firmes étrangères pourraient détenir des filiales à 100%, sans être obligées comme auparavant d'avoir des partenaires chinois, dans des secteurs protégés comme les équipements ferroviaires ou les motos.

Mais le malaise demeure: 80% des entreprises des Etats-Unis déclarent se sentir moins bien accueillies, selon un sondage de la Chambre de commerce américaine en Chine.

- Et maintenant ? -

Avant son élection, M. Trump avait tapé du poing sur la table: dès son premier jour à la Maison Blanche, promettait-il, il ferait inscrire la Chine sur la liste des manipulateurs de devises. Un engagement non répété dans une vidéo publiée après sa victoire électorale.

Le milliardaire a cependant déclaré son intention de retirer son pays du traité de libre-échange transpacifique (TPP), négocié par Washington avec 11 pays de la région Asie-Pacifique et qui excluait ostensiblement la Chine.

Le retrait de cet accord, accusé par Pékin de vouloir "endiguer" la Chine, devrait au moins soulager en partie les dirigeants chinois.

© 2017 AFP

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