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Déroute boursière de Toshiba qui risque des charges phénoménales


Actualité publiée le 19/01/17 18:12

Le siège de Toshiba à Tokyo le 27 décembre 2016 (AFP/Archives/Behrouz MEHRI)

L'action du conglomérat industriel japonais Toshiba a encore chuté de 16% jeudi à la Bourse de Tokyo, les dépréciations sur ses activités nucléaires américaines étant susceptibles de dépasser quelque 6 milliards d'euros.

Le titre a fini à 242,3 yens (-46,1 yens) après ces informations de la chaîne publique NHK et de l'agence de presse Kyodo qui ont donné ce montant de 700 milliards de yens, sur lequel s'est ensuite aligné le quotidien Nikkei.

Toshiba, dont l'action est même tombée à 212 yens en séance (-26,5%), n'évitera pas la plongée dans le rouge pour l'exercice s'achevant le 31 mars 2017, a écrit le journal économique sans citer ses sources.

Le groupe, qui avait déjà déploré une perte de 483 milliards de yens en 2015/16, a indiqué dans un communiqué ne pas confirmer les sommes avancées.

Le géant diversifié, déjà grandement décrédibilisé par un scandale de manipulation de comptes révélé en 2015, table toujours officiellement sur un confortable bénéfice net annuel de 145 milliards de yens (1,2 milliard d'euros). Mais ce chiffre peut d'ores et déjà être considéré comme caduc, d'où la fuite des actionnaires.

La dégringolade cumulée de l'action depuis les premières informations en décembre sur ces dépréciations atteint ainsi 45%.

Toshiba avait en effet annoncé il y a quelques semaines qu'il devrait enregistrer une charge exceptionnelle de "plusieurs milliards de dollars" concernant Westinghouse, entité américaine de conception de centrales nucléaires.

Il n'a pas encore déterminé le montant en question mais devrait le faire sous peu, après l'avis des commissaires aux comptes.

Le groupe plus que centenaire subit les mauvais calculs de sa filiale qui a racheté fin 2015 la firme CB&I Stone & Webster, société qui agit dans le domaine de la construction d'installations atomiques, mais s'est rendu compte tardivement que les frais auxquels cette dernière devait faire face étaient bien supérieurs aux attentes.

En cause, les coûts de construction de quatre tranches en Géorgie et en Caroline du Sud, projets attribués en 2008 à Westinghouse mais dont CB&I Stone & Wester (S&W) faisait aussi partie au sein d'un consortium. En acquérant cette firme, le but était pour Westinghouse de tout reprendre en main et d'élargir ses compétences.

- Trésorerie en danger -

Ces nouvelles déconvenues, que le patron de Toshiba Satoshi Tsunakawa n'avait visiblement pas vu venir, anéantissent tous les efforts qu'il avait entrepris depuis l'an passé.

Elles font replonger Toshiba dans la tourmente au point que l'intégrité du groupe est en jeu.

Il existe "des inquiétudes concernant la durabilité de la trésorerie à court terme de Toshiba, ainsi que l'érosion substantielle et rapide de ses fonds propres", a souligné récemment Masako Kuwahara, analyste principal de l'agence de notation Moody's qui a dégradé la note de Toshiba, à l'instar de Standard & Poors et d'une agence nippone.

Plusieurs médias ont par ailleurs affirmé que, pour minimiser les dégâts, le géant industriel en crise allait se séparer d'actifs afin de renflouer ses caisses, à hauteur d'environ 300 milliards de yens.

Le groupe a confirmé mercredi "réfléchir au placement dans une entité nouvelle de l'activité mémoires", le seul pilier en pleine forme, ce qui permettrait d'obtenir le soutien de tiers, appui qui pourrait conditionner celui des banques. Aucune décision concrète n'a été prise à ce stade, a cependant indiqué Toshiba.


Bâtiments de Toshiba le 8 décembre 2016 à Tokyo (AFP/Archives/Kazuhiro NOGI)

Le groupe n'a de plus toujours pas donné de date pour l'annonce des résultats financiers du troisième trimestre, qui en général sont présentés entre fin janvier et mi-février.

Toshiba, dont l'action est placée sous surveillance à la Bourse de Tokyo, avait déjà plusieurs fois dû décaler la présentation de ses comptes trimestriels depuis 2015.

Il a en effet été acculé à prendre davantage de précautions à la suite de la révélation de camouflage de pertes et autres tours de passe-passe touchant diverses activités entre 2008 et 2014.

La restructuration qui s'en est suivie devait produire ses effets positifs dès cette année comptable, un espoir qui, de l'aveu même du patron, appartient au passé et repose la question de la place de l'activité nucléaire au sein du groupe.

© 2017 AFP

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