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Renault supprime 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France


Actualité publiée le 29/05/20 08:50

L'usine Renault de Flins dans les Yvelines, le 3 février 2017 (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Le constructeur automobile français Renault, en difficulté financière, a annoncé vendredi la suppression d'environ 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, dans le cadre d'un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans.

"Ce projet est vital", a déclaré la directrice générale Clotilde Delbos, citée dans un communiqué. Renault, qui souffre de surcapacités de production au niveau mondial, avait annoncé en février ses premières pertes en dix ans, entrant affaibli dans la crise provoquée par l'épidémie de Covid-19.

Le plan prévoit "près de 4.600" postes supprimés en France, sur 48.000, et "plus de 10.000" dans le reste du monde. Il s'appuie "sur des mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires", a précisé Renault. Des départs à la retraite ne seront pas remplacés, mais aucun licenciement sec n'est annoncé.

Au total, le constructeur aux cinq marques (avec Alpine, Dacia, Lada et Samsung Motors) compte supprimer environ 8% de ses effectifs dans le monde (180.000).

En France, le plan devrait affecter quatre sites, dans des conditions qui restent en partie à définir: Caudan (Morbihan), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Dieppe (Seine-Maritime) et Maubeuge (Nord).

Le projet inclut l'arrêt de la production automobile à Flins (Yvelines), à la fin de la Zoe après 2024. L'usine, qui compte actuellement 2.600 salariés, sera reconvertie et récupèrera l'activité du site de Choisy-le-Roi, qui emploie 260 personnes dans le recyclage de pièces.

L'avenir de Fonderie de Bretagne, avec près de 400 salariés à Caudan, reste en suspens avec une "revue stratégique" annoncée. Même chose pour l'usine de Dieppe, qui emploie aussi près de 400 personnes: le groupe indique ouvrir "une réflexion sur la reconversion de l'usine, à la fin de la production de l'Alpine 110".


Usines Renault en France (AFP/Vincent LEFAI)

La fusion des sites de Douai et Maubeuge, dans le Nord, est envisagée pour créer un centre d'excellence des véhicules électriques et utilitaires légers. La production des utilitaires électriques Kangoo devrait être transférée à Douai qui héritera d'une nouvelle plateforme.

A l'international, Renault prévoit la "suspension des projets d’augmentation de capacités prévus au Maroc et en Roumanie". Il indique étudier "l'adaptation des capacités de production en Russie et la rationalisation de la fabrication de boîtes de vitesse dans le monde".

Les capacités mondiales de production devraient diminuer, passant de 4 millions de véhicules actuellement à quelque 3,3 millions, sur une base de deux équipes (ce qui correspond à une production réelle plus élevée en cas de troisième équipe). Au total, la réduction de l'outil industriel permettra de réduire les coûts fixes de l'entreprise de 650 millions d'euros par an.

- Pression politique -

En outre, le constructeur prévoit 800 millions d'euros de réduction de coûts dans l'ingénierie, évoquant "l'optimisation de l'utilisation des centres de R&D à l'étranger et de la sous-traitance". Il annonce une réorganisation des activités de son technocentre à Guyancourt (Yvelines).


Rassemblement de salariés et d'élus le 26 mai 2020 à Feignies, près de Maubeuge, contre le transfert des activités d'assemblage de Renault vers Douai (AFP/Archives/Thomas LO PRESTI)

Enfin, des économies de 700 millions d'euros sont prévues dans les frais généraux, marketing et autres fonctions support.

Renault précise que la mise en oeuvre du plan coûtera 1,2 milliard d'euros, pour environ 2,15 milliards d'économie annuelle sur ses coûts fixes.

Après des rumeurs de presse évoquant la fermeture de sites français, le président de la République Emmanuel Macron avait réclamé mardi "des garanties" pour l'avenir des salariés. Il avait mis la pression sur Renault en avertissant qu'un prêt garanti par l'Etat de 5 milliards d'euros ne serait pas signé avant la tenue de discussions en début de semaine prochaine.

L'Etat français est le premier actionnaire du groupe au losange avec 15% du capital.

Le plan d'économies a été présenté jeudi soir aux syndicats français, lors d'un comité central social et économique (CCSE) du groupe.

"Le mot fermeture n'a jamais été prononcé. Le sujet reste entier" pour "les sites qui sont dans le viseur et pour lesquels il va y avoir une réflexion", a souligné Franck Daoût de la CFDT. Une procédure d'information-consultation des représentants du personnel doit commencer à la mi-juin.

Jeudi, Nissan, le partenaire japonais de Renault, avait annoncé la fermeture de son usine espagnole de Barcelone et la suppression d'environ 20% de ses capacités mondiales de production d'ici à 2023.

Mercredi, Renault, Nissan et leur allié Mitsubishi Motors avaient annoncé un virage stratégique, privilégiant désormais la rentabilité à la course aux volumes, en rupture avec les plans de l'ancien patron déchu Carlos Ghosn.

© 2020 AFP

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4 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

roulenmo
29/05/20 13:52

voilà le résultat des écologistes,ils peuvent êtres contents avec leurs idées à l'emporte pièce.Plus de voitures en ville,mais des transports en commun qui sont subventionnés avec nos impôts,des billets TGV payés à 80% par l'état et des taxes sur les carburants,des batteries qui polluent plus à la construction qu'une voiture durant toute sa vie,et des politiques qui n'y connaisse rien en mécanique et qui lisent des rapports éronnés sur le diesel.

angeloysse
29/05/20 14:59

près de 4.600 postes supprimés en France avec l'argent de 5 milliards d'euros du contribuable

gars d'ain
29/05/20 15:37

5 milliards, c'est à peine un peu plus qu'un mois de CA...


Et vu le merdier que l'Etat a mis, il en faudra au moins le double, voir le triple...

roulenmo
30/05/20 23:22

Ramenez nous Carlos,lui au moins il savait faire tourner une boite,il a acquis 44% de Nissan dont Renault aura bien besoin pour s'en sortir.Maintenant qu'il n'est plus là pour se défendre,tout est de sa faute,les journalistes à la botte du gouvernement le martèle tous les jours,mais on va voir si Lemaire qui veut tout diriger fera mieux sans nos sous et en empruntant on nous foutons toujours plus dans la mer de,déjà qu'il ne veut pas donner les dividendes aux actionnaires,comme c'est facile,c'est pas ça qui redressera la boite car il va prendre le risque que les investisseurs se barrent et ce sont les contribuables qui paieront encore plus.

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