Cours | Graphes | News | Analyses et conseils | Composition CAC 40 | Historiques | Forum |
Safran a annoncé jeudi le lancement d'une offre publique amicale (OPA) visant le spécialiste des sièges d'avions Zodiac Aerospace, qui donnera naissance à un nouveau géant de l'aéronautique au chiffre d'affaires de 21 milliards d'euros.
Avec cette acquisition, Safran va devenir le numéro trois du secteur, hors constructeurs d'avions : nous allons créer "un leader mondial (…) derrière (les américains) UTC et General Electric, mais très proche, et dans les équipements un chiffre d'affaires de 10 milliards qui va nous situer au deuxième rang mondial", s'est félicité Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran.
"Nous créons une combinaison de deux leaders sur leurs marchés respectifs", a-t-il ajouté en qualifiant l'opération d'"opportunité unique" pour Safran qui se recentre sur son cœur de métier Aéronautique et Défense.
"Nous sommes très heureux de cette opération qui est bonne pour l'ensemble des parties prenantes, bonne pour les actionnaires, l'entreprise, les salariés et les clients", a déclaré de son côté le président du directoire de Zodiac Aerospace, Olivier Zarrouati.
Le nouveau groupe emploiera 92.000 personnes (dont plus de 45.000 en France) et sera présent dans plus de 60 pays.
Dans un communiqué, le chef de l'Etat François Hollande a salué un rapprochement qui crée "un leader français de niveau mondial dans l’industrie aéronautique". Actionnaire à hauteur de 14% de Safran, l'Etat "restera le premier actionnaire du groupe fusionné", a précisé M. Hollande.
"C'est une opération de consolidation industrielle dans un domaine très porteur, l'aéronautique", a commenté Arnaud de Bresson, le directeur de la place financière de Paris.
Vers 13H45, le titre Zodiac prenait 21,48% à 28,41 euros tandis que Safran était stable à 67,29 euros.
L'OPA annoncée par Safran valorise Zodiac à 8,5 milliards d'euros (9,7 milliards dette comprise).
Approuvée à l'unanimité des conseils d'administration des deux groupes, elle sera finalisée fin 2017 et la réalisation de la fusion est prévue début 2018.
Safran avait déjà tenté de racheter Zodiac en 2010, sans succès. Cette deuxième tentative est donc la bonne, alors que Zodiac Aerospace, fondé en 1896, était affaibli depuis fin 2014 par des difficultés de son activité d'aménagement de cabines.
"Nous avons rencontré quelques vents contraires sur le plan industriel au cours des deux dernières années, mais ce n'est pas pour cette raison que nous avons imaginé cette opération", a toutefois assuré Olivier Zarrouati.
"Safran nous apporte un adossement industriel qui répond tout à fait clairement aux questions qui se posent à nous", a-t-il dit.
Cette nouvelle étape dans la consolidation de l'industrie aéronautique intervient quelques mois après le rachat par l'équipementier aéronautique américain Rockwell Collins de son concurrent B/E Aerospace, rival de Zodiac Aerospace.
- "Opportunité unique" -
Elle va permettre à Safran, qui est déjà numéro un mondial des moteurs d'avions moyen-courrier avec General Electric via sa coentreprise CFM International, d'"accélérer dans des domaines stratégiques" et "vers l'+avion plus électrique+", a expliqué Philippe Petitcolin.
Le groupe, présent dans les moteurs d'avions et d'hélicoptères, les trains d'atterrissage, les systèmes électriques aéronautiques, la défense, a cédé en septembre sa filiale Identité et Sécurité (ex-Morpho), valorisée à 2,4 milliards d'euros, au fonds américain Advent.
L'intégration de Zodiac renforcera Safran sur l'ensemble des grands programmes aéronautiques et dynamisera sa croissance organique, en réduisant sa sensibilité aux cycles de livraison des avionneurs, selon l'acquéreur.
Selon M. Petitcolin, le chiffre d'affaires des deux groupes réunis se fera à 46% dans la propulsion, 48% dans les équipements et 6% dans la défense. Safran est très présent sur les avions moyen-courriers tandis que Zodiac Aerospace l'est sur les long-courriers.
Ensemble, ils visent 200 millions d'euros de synergies de coûts annuels.
Olivier Zarrouati a lui assuré que de telles synergies ne se traduisent "pas nécessairement par des aspects sociaux", en insistant sur la complémentarité des deux groupes dont les activités se recoupent très peu.
Techniquement, l'OPA se fait à un cours de 29,47 euros par action Zodiac Aerospace, soit une prime de 26,4 % par rapport au cours de clôture de la veille.
A l'issue du rachat, Ross McInnes restera président du conseil d'administration de Safran, et Philippe Petitcolin directeur général, tandis qu'Olivier Zarrouati deviendra directeur général délégué.
© 2017 AFP
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.
25/04/24
Face au surtourisme, Venise expérimente un billet d'entrée à 5 euros
25/04/24
Meta double ses profits, mais ses investissements dans l'IA inquiètent
25/04/24
Dans l'Orne, le bureau de poste itinérant tente de conquérir les villages
25/04/24
Atos repousse la date butoir pour les propositions de ses créanciers après un repli de ses ventes
25/04/24
Les Bourses européennes ouvrent dispersées au milieu d'un déluge de résultats d'entreprises
25/04/24
France: léger recul du climat des affaires en avril
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.