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Whirlpool ferme son usine de sèche-linge d'Amiens


Actualité publiée le 24/01/17 14:19

L'usine Whirlpool d'Amiens, le 24 janvier 2017 (AFP/FRANCOIS NASCIMBENI)

Le numéro deux mondial du gros électroménager Whirlpool a annoncé mardi la fermeture en juin 2018 de son usine d'Amiens, comptant 290 salariés, une mauvaise nouvelle pour l'emploi dans une région déjà marquée par le retrait de Goodyear et Continental.

Le groupe américain a indiqué dans un communiqué son intention de délocaliser la production à Lodz, en Pologne, appelée à devenir "le point central" de sa nouvelle plateforme de production de sèche-linge pour la région Europe, Afrique et Moyen-Orient.

L'objectif déclaré est de bénéficier de "plus fortes économies d'échelle" et ainsi "sauvegarder sa compétitivité" dans un contexte "de plus en plus concurrentiel".

Whirlpool assure qu'il ne licenciera pas en 2017 et "fera tout son possible" pour trouver un repreneur pour son site d'Amiens et un reclassement pour les 290 salariés.

Après l'annonce de la direction lors d'un comité d'entreprise extraordinaire en fin de matinée, les syndicalistes sont apparus sonnés devant la presse, face aux tourniquets d'entrée de l'usine, un long bâtiment de béton agrémenté de verrières.

Dans un communiqué commun, la maire d'Amiens Brigitte Fouré (UDI), le député de la Somme Alain Gest (LR) et le président de la région Xavier Bertrand (LR) ont, eux, fait part de leur "colère et incompréhension" après cette décision répondant "à des impératifs exclusivement fondés sur la rentabilité financière". Ils "exigent" que Whirlpool et l'Etat "assument leurs responsabilités" pour que ce "plan de revitalisation comporte un volet concret et efficace sur la ré-industrialisation du site". Un "plan particulier" de développement économique pour Amiens est en préparation, a annoncé en écho le Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'Assemblée nationale.

"Même si on s'y attendait, les salariés sont tous sous le choc", a confié Cécile Delpirou, secrétaire (CFE-CGC) du comité d'entreprise.

"On est choqués par la brutalité de la décision, et par ses motifs qui sont des faux-semblants: il s'agit d'une délocalisation boursière", s'est insurgée la responsable, affirmant que les résultats de 2016 avaient été "excellents".

- 600 emplois concernés -

Le souvenir des fermetures de l'usine de Continental à Clairoix (683 salariés) en 2010, de l'usine de Goodyear à Amiens-Nord (1.143 salariés) en 2014, mais aussi plus récemment de l'usine du fabricant de matelas Sapsa-bedding (143 salariés) en 2015 est encore vif, dans un bassin d'emploi où le taux de chômage atteignait 11,9% au 3e trimestre (9,7 en métropole). Lueur d'espoir dans ce paysage cependant: la création d'un centre de distribution Amazon à fin 2017 (500 emplois).

"Il y a un sentiment de travail inaccompli", a témoigné Antonio Abrunhosat, délégué CGT. "Nous avons fait de nombreux efforts avec des accords de compétitivité, et on s'aperçoit que tout ça, pour les multinationales, n'a aucun sens."

Les syndicats pointent du doigt le rachat du fabricant italien d'électroménager Indesit en 2014: "Whirlpool s'est retrouvé avec tout en double - les commerciaux, les sites de production - et maintenant on paie les frais de cette fusion", souligne Cécile Delpirou.

L'usine d'Amiens employait encore 1.300 personnes en 2002, avant une succession de plans sociaux.

- Intérimaires et sous-traitants -

Aux 290 salariés s'ajoutent 250 intérimaires employés quasiment en permanence et une centaine de salariés du sous-traitant pour les plastiques, Prima, installé sur le site même de l'usine, rappellent les syndicats.

Pour Fabien, chef d'équipe salarié de l'usine depuis 1993, "ça va être compliqué de maintenir un bon climat, et de ne pas se mettre sur la gueule dans les 18 prochains mois. J'ai vu des gens en larmes".

Benoît, 20 ans d'ancienneté, semble, lui, désabusé: "On nous fait les promesses habituelles de repreneurs, mais toutes les lignes de production vont partir, seuls les murs vont rester".

"Continental n'a pas réussi, Goodyear n'a pas réussi, et Whirlpool y arriverait?" abonde Cécile Delpirou. Pour autant, selon elle, il est encore trop tôt pour que l'intersyndicale unissant CFE-CGC, CGT, CFDT et CFTC décide d'éventuelles actions.

"Les services de l'Etat seront extrêmement vigilants à ce que tous les moyens nécessaires pour faire émerger les conditions d'une reprise du site soient bien mobilisés", ont assuré les secrétaires d'Etat Barbara Pompili et Pascale Boistard, par ailleurs ex-députées de la Somme, dans un communiqué commun.

© 2017 AFP

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