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Qui va gagner et qui va perdre ?
Tout d’abord, la liste des combats en cours :
1 – De nombreux Etats providence, saturés de fonctionnaires et de dépenses
publiques inutiles se battent pour ponctionner la sphère économique privée et
assurer leur train de vie à la dérive. Combien de temps les salariés du privé,
adeptes de l’autruche et du, je ne peux pas quitter le navire, à cause de mes
amis, de ma famille, de mon job… accepteront de subir le matraquage fiscal sans
rien dire ?
2 – De nombreuses banques, roulant avec un effet de levier supérieur à 20, se
battent pour attraper des subventions publiques de manière à ne pas faire
faillite. Combien de temps les salariés du privé accepteront de donner leur
argent à ce qui commence à s’apparenter comme le plus grand vol de toute
l’histoire de l’humanité par une micro minorité sur le dos d’une maxi majorité ?
Les Etats vont-ils recapitaliser le secteur bancaire européen avec l’argent des
contribuables une deuxième fois comme en 2008 (en sachant que les banques se
sont clairement moquées du message de la crise 2008 et ont continué à faire
comme avant, malgré l’immense aide dont elles ont bénéficié de la part des
collectivités, se retrouvant une deuxième fois exposées à une tourmente /
débâcle) ou faire payer les actionnaires en nationalisant le capital moyennant
un sauvetage ?
En clair, faut-il acheter les banques maintenant en prenant le risque politique
que les centaines de millions de couillons européens ne lèveront pas le petit
doigt quand leurs Etats les « enfileront » une énième fois au profit des
banquiers ? Ou faut-il parier sur la faillite des banques ?
3 – De nombreux Etats, surendettés, poursuivent dans la voie jusqu’à toucher la
limite comme la Grèce, Dubaï, l’Islande, l’Irlande… A ce stade, les
fonctionnaires employés à vie avec garantie de job, se font virer comme des
salariés du privé, dans le cadre d’un nouveau concept phare « d’une garantie de
job, à condition que l’Etat ne fasse pas faillite », sinon, "a pu la garantie".
Désormais, employé d'un Etat, tu séjournes dans une réserve à fonctionnaires "en
attente" pendant 6 mois ou un an (cas du Portugal et de la Grèce pour cette
approche qui ont créé un nouveau genre de travail à fonctionnaires) et ensuite,
tu séjournes dans un système ANPE histoire de te remettre la tête à l'endroit
après ton stage "attente" pour enfin au final te retrouver tout nu dans la vraie
économie privée que tu détestes…
Le combat ici se situe entre les fonctionnaires d’en bas contre les
fonctionnaires d’en haut. Il ne manque pas de piquant. Observer les politiciens
grecs tenter de gérer leurs troupes pléthoriques comme de vulgaires
entrepreneurs, après nous avoir expliqué en long et en large qu’un Etat ne se
conduit pas comme une entreprise, est très wasabi…
Le deuxième combat sur ce plan a lieu aussi entre les créanciers internationaux
qui n’ont pas envie de se faire planter et l’emprunteur étatique qui crame dans
le vide des dizaines de milliards tous les mois pour éviter de devoir gérer une
révolution sociale, vu que plus personne ne sait ce qu’est la réalité économique
après trois décennies d’intenses mensonges.
Mon opinion pour la France
Pour le point 3, la France a facilement trois à cinq ans devant elle avant
d’avoir un gros problème budgétaire d’hyper endettement sur les bras, qui sera
d’autant plus amplifié qu’à ce stade, les départs en retraite des baby-boomers
seront pleinement effectifs. Quand le budget de la France deviendra un vrai
problème insurmontable, les fonctionnaires d'en bas qui ont passé leur vie à
défendre la France contre les vilains méchants du privé, à cautionner des
politiques sans avenir par recherche du confort immédiat, se verront sacrifier à
leur tour. En même temps, ils ne l'auront pas volé, à gober qu'un Etat, c'est
gentil et le privé, c'est méchant. Privé ou public, c'est en réalité le même
niveau d'agressivité du plus fort sur les plus faibles.
Pour le point 2, les banques françaises ont une probabilité assez élevée de
parvenir à enfiler tout le monde une deuxième fois, avec le même chantage
systémique. La première fois, c’était du « sauvez nous sinon tout s’écroule ».
Cette fois-ci, le slogan est « recapitalisez nous et vous n’entendrez plus
parler de nous ». Je manque d’imagination pour le futur troisième volet de la
série hollywoodienne blockbuster à audience mondiale maximale…
Pour le point 1, les salariés du privé qui crachent de la valeur ajoutée, non
dépendants d’aides diverses et variées, minoritaires en nombre et
majoritairement propriétaires de leurs biens immobiliers, ne sauront jamais se
regrouper pour faire pression face aux autres compétiteurs que sont les banques,
l’Etat et les fonctionnaires d’en bas, ces trois catégories étant très
structurées, solidaires et en état de guerre par le chantage quasi permanent. Si
je devais placer un pari, ce serait que la rentabilité en pouvoir d’achat de
l’heure travaillée d’un ménage inséré dans la sphère économique privée va chuter
drastiquement.
Que va faire le CAC 40 ?
Il est actuellement scotché à 3000 points, remontés par les institutions dès
qu’il descend trop bas sous les 3000 ou trop longtemps. A horizon 2012 – 2014,
je m’attends à ce qu’il glisse sous les 2400 points. Inévitablement, quand les
tensions éco-politiques vont s’accentuer entre les différents protagonistes, des
marchés baissiers vont se déclencher, de plus en plus paniqués.
Parce qu’il n’y a absolument aucune solution pour se sortir du guêpier. Certains
pays comme la Grèce sont en avance dans les cycles du mensonge et de la
destruction. L’Italie va suivre. Mais tôt ou tard, la France sera rattrapée
mécaniquement par sa gestion budgétaire suicidaire. Les politiciens ont beau
mentir et tripatouiller les chiffres, à droite comme à gauche, la vérité crue se
constate de mois en mois. Tout empire en permanence. Les vendeurs de solution
pullulent, mais franchement, à y regarder en profondeur, l’impasse a refermé sa
nasse. Les rats courent dans tous les sens et s’affolent… alors qu’ils sont
encore vivants, mais coincés dans un truc qui glisse, qui glisse, ouh ouille
ouille…