Plus un fonds commun de placement (FCP) est performant, plus nombreux sont les obstacles auxquels il doit faire face:
Les gérants de fonds bougent et emmènent leur talent avec eux
Quand un gérant de fonds semble transformer tout ce qu’il touche en or, tout le
monde le veut, y compris les fonds concurrents. Si vous avez acheté le fonds XX
pour bénéficier des talents de M. YY, pas de chance. Il a été débauché par le
fonds ZZZ pour gérer son fonds TTT. Dans les 3 années qui ont suivi, le fonds XX
ne s’est guère apprécié.
Le capital du fonds grossit démesurément
A partir du moment où un fonds commun de placement parvient à générer de bons
gains pour ses clients, les investisseurs s’en rendent rapidement compte, et se
précipitent pour y investir. Cela laisse le gérant avec peu d’alternatives,
toutes mauvaises.
Il peut:
Garder les nouveaux apports sous forme de liquidités, mais dans ce cas,
le faible retour sur investissement du cash plombera la performance globale de
son fonds si les actions continuent leur ascension.
Investir cet argent dans des titres qu’il a déjà en portefeuille, mais le
cours de ceux-ci auront probablement fortement augmenté depuis leur premier
achat. De plus, en investissant les larges sommes qu’on lui confie, le gérant
risque de renchérir mécaniquement le cours de ces actions, ce qui nuira bien sûr
à la performance.
Se porter à l’achat sur des titres qu’il n’aimait pas assez pour les avoir
déjà en portefeuille. Dans ce cas, le gérant doit faire des recherches sur
un plus grand nombre d’entreprises et suivre un plus grand nombre de valeurs
qu’il ne souhaiterait le faire.
Ceci est d’autant plus vrai pour les fonds spécialisés dans les entreprises avec
de petites capitalisations boursières (“small caps”).
Les coûts de gestion deviennent insoutenables
Plus gros sont les blocs de titres traités, plus cela coûte cher. Avec moins
d’acheteurs et de vendeurs, il est plus difficile de trouver un alignement dans
le carnet d’ordres. Un fond avec 100 mEUR sous gestion, paiera peut-être 1% par
an en coûts de transaction. Si les performances propulsent le capital sous
gestion à 10 MdsEUR, ses transactions pourront facilement lui coûter 2% par an.
La plupart des fonds conservent leurs titres pour environ 11 mois, donc les
coûts de transaction érodent la performance.
Dans le même temps, les autres coûts de gestion diminuent rarement à mesure que
le capital sous gestion grossit. Ils arrive même qu’ils augmentent. En général,
les frais de gestion généraux d’un fonds sont de l’ordre de 1,5%, et les frais
de transaction 2%.
Il faut donc que le fonds battent son indice de référence de 3,5% avant de
générer de la plus-value nette...
Les gérants finissent par adopter un comportement moutonnier
Une fois qu’un fond connait le succès, ses gérants tendent à devenir plus
peureux et moutonniers. A mesure que le fonds grossit, il devient plus lucratif,
ce qui dissuade les gérants de prendre trop de risques. Ces mêmes risques qui
ont permis au fonds de croître rapidement lors de ses débuts deviennent une
menace qui pourrait effrayer les clients et mettre en péril les confortables
revenus du fonds (frais de gestion, facturés au client).
Du coup, la plupart des grands fonds font tous pareil, comme des moutons obèses.
Ils détiennent tous les mêmes valeurs en portefeuille, et dans les mêmes
proportions. Dans le souci de protéger leur source de revenu, les gérants
finissent par devenir incapables de générer de fortes plus-values pour leurs
investisseurs.
Au final, ces fonds se font dépasser par d’autres, et le cycle se répète.
Mais alors ? Est-il possible de trouver des fonds performants, et qui le restent
?
Cela fera l’objet d’un prochain article.
Et vous, quelle expérience avez-vous des FCP ?
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