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Bernanke, à nouveau meilleur ami des marchés

Par Fabrice Cousté

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Les marchés de changes et des matières premières sont à nouveau en ébullition. La paire Euro/Dollar US  a subi un « swing » étourdissant hier, en cours de séance, avec une variation de 400 pips. La monnaie unique s’est appréciée de 1.28 USD à 1.32 USD en quelques heures, un rebond étonnant alors que la parité s’inscrit dans une tendance baissière depuis des mois, compte tenu du regain de vigueur de l’économie américaine, solide soutien au cours du billet vert.

De leur côté, les métaux précieux se sont eux aussi renchéris, l’once d’or renouant pour la première fois depuis près d’un mois avec un niveau de 1 285 USD. La progression du prix du métal jaune avoisine les 6% sur les cinq dernières séances, entraînant dans son sillage les cours du  platine et du palladium.

La raison de ce sursaut ? Comme souvent ces derniers mois, ce sont les propos de Ben Bernanke, le patron de la banque centrale américaine qui ont galvanisé les cambistes et les investisseurs. Conscient de l’importance que revêt la politique monétaire de la Réserve Fédérale pour l’orientation des marchés financiers, Ben Bernanke a opté pour une révision des anticipations − favorables à un resserrement monétaire progressif d’ici 2014 – qu’il avait formulées il y a un mois.

Non, la Réserve Fédérale n’est pas disposée, dans l’immédiat, à diminuer son programme de rachat d’actifs. Pour plusieurs membres de la FED comme pour Ben Bernanke, la reprise économique américaine doit encore montrer davantage de gages de pérennité, en particulier sur le marché de l’emploi, avant qu’un sevrage progressif des injections de liquidité et qu’une hausse des taux d’intérêt se matérialisent.

Ben Bernanke a donc rassuré sur le maintien du « Quantitative Easing » pour le second semestre, qu’il justifie par la convergence d’une inflation très modérée, d’un taux de chômage encore trop élevé et de restrictions budgétaires. Et quand bien même l’objectif d’un taux de chômage à 6.5% serait atteint, le processus de resserrement monétaire ne serait pas immédiatement déclenché.

Conséquence, le billet vert a réagi à la baisse, les cambistes anticipant une dilution de sa valeur encouragée par la profusion de liquidités sur les marchés. Par corrélation, l’éloignement du resserrement monétaire soutient aussi l’appréciation actuelle du prix de l’or et des métaux précieux.

Avec cette vision plus « prudente » vis-à-vis de la reprise de l’activité américaine, la Réserve Fédérale semble faire le choix de satisfaire les marchés. Mais prolonger un peu plus longtemps le « dopage monétaire » comporte aussi le risque de compliquer le retour à la réalité pour les investisseurs boursiers, habitués depuis quelques années à composer avec l’afflux de liquidités massif sur les marchés. Une médication dont il faudra bien se passer, dans un contexte de retour avéré à la croissance économique.

Fabrice Cousté
DG de CMC Markets France


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