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Que penser des paris irrationnels, sur des valeurs « dernières de la classe »
en terme de performance ?
Saut à la perche / Serguei Bubka
Il a pulvérisé 35 fois le record du monde de saut à la perche.
Il a été 6 fois champion du monde.
Il a été 1 fois champion olympique.
Ski alpin / Alberto tomba
Il possède 50 victoires en coupe du monde.
Il a été 3 fois champion olympique.
Natation / Ian Thorpe
Il a gagné 11 médailles d’or aux championnats du monde.
Il a détenu 23 records du monde dont 13 en individuel.
Il a été 2 fois champion olympique.
Cyclisme / Miguel Indurain
Il a remporté 5 fois consécutivement le tour de France.
Il a remporté 2 fois le tour d’Italie.
Il a été numéro 1 mondial 3 années de suite.
Il a été champion olympique du contre la montre.
Formule 1 / Ayrton Senna
161 grands prix disputés.
41 victoires dont 19 où il a mené de bout en bout la course.
81 fois il est monté sur le podium en second ou troisième.
65 pole positions à son actif.
En matière de paris sportifs, pour gagner, il faut toujours jouer les plus
forts. Les athlètes ci-dessus dominèrent plusieurs années leurs disciplines
respectives.
Ils sont restés dans l’histoire pour leurs prouesses littéralement hors du
commun.
Ils disposaient de qualités intrinsèques, ainsi que de résultats qui occultaient
tous leurs challengers de l’époque.
Quand ces héros s’alignaient sur une compétition, les statistiques montraient
qu’il fallait mettre le paquet sur une victoire de leur part afin de rafler la
mise.
En matière de bourse, c’est la même chose. Il y a des stars. Ces sociétés sont à
leur plus haut. Si elles le sont, c’est qu’il y a de bonnes raisons, et donc
qu’un vent favorable gonfle leurs voilures.
Il est aussi statistiquement prouvé que les valeurs à leur apogée ont encore
plus de chance de monter plus fort que leurs challengers si les vents continuent
de rester bien orientés.
Pourtant, chacun se surprendra à investir de temps à autre sur un dernier de la
classe.
Certains même, pour justifier l’acte irrationnel, et paraître intelligent dans
des collectifs exploiteront des locutions du style « Si, si, mon ami, nous
pouvons le faire, c’est une valeur en retournement, vous allez voir les profits
qui exploseront dans quelques temps ».
Moi, je constate que « quelques temps » ce n’est vraiment pas précis dans un
monde déjà dominé par l’incertitude voire le chaos.
Qui plus est, je suis convaincu que des profits profonds et lointains se nomment
des pertes !
Acheter une valeur qui baisse et qui n’est pas cher, c’est la meilleure méthode
que je connaisse afin de sombrer comme un fer à repasser au fond d’une piscine.
Le raisonnement qui nous pousse à ces actes suicidaires est simple : la valeur
n’est vraiment pas cher ! Je peux en acheter une palanquée pour quelques
kopecks. Lorsque la valeur remontera, je serai riche.
On nomme cela de l’espoir et de la cupidité.
Ce sont deux cousins consanguins …, ils ne pourront donc pas faire de beaux
petits, et les rejetons de cette union risquent de ne pas être prolifiques sur
le long terme, au mieux, risquent-t-ils des maladies génétiques peu
enrichissantes.
Ce raisonnement intuitif, faussement intelligent, nous poussera bien souvent au
désarroi le plus profond, en même temps qu’à une chute capillaire accélérée pour
cause de stress intense.
En effet, en bourse, il n’y a pas de bonnes affaires.
Si le cours d’une action est bas, c’est qu’il croule sous la furie des vendeurs.
On ne parle pas ici d’un petit retracement de cours de l’action, mais bien d’une
tendance lourde car durable dans le temps.
Les causes peuvent sembler inexistantes, et laisser l’investisseur dubitatif
devant les incohérences de cours, mais de vraies raisons existent forcément, et
elles seront connues du grand public un jour ou l’autre.
A cet instant, il sera bien trop tard pour guérir votre porte-monnaie de son
hémorragie mortelle.
Accompagner les costauds, se cacher derrière leur carrure, c’est tout de même la
garantie de ne pas prendre trop de mauvais coups.
Moi, en bourse, j’ai choisi mon camp : celui des loubards … à eux, on ne vient
pas chercher des crosses.
Il existe un adage boursier fort connu qui dit : « Pour ne pas se faire trancher
les doigts, on ne rattrape pas un couteau qui tombe ».
C’est la bonne règle, celle qui est dictée par l’intelligence. Le cours d’une
valeur chute, alors sagement, je reste à l’écart pour ne pas me faire blesser.
Pour ma part, je sais que vous serez plutôt guidés par vos émotions, que vous
serez tentés par les perdants, et que vous appliquerez plutôt cet adage moins
bien connu que l’on doit au mouvement artistique des surréalistes qui disaient «
Donnez-moi un couteau sans manche auquel il manque la lame ! ».
Dans ce cas, vous êtes poète, cela vous honore à mes yeux, mais vous devez
savoir ce que vous venez d’acheter … très précisément pas grand-chose, et fort
sûrement rien !