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Les mauvaises nouvelles s'enchainant aux mauvaises
nouvelles, les scénarios les plus noirs sont en train de devenir les plus
probables. La situation budgétaire des pays développés est critique. La plupart
d'entre eux se sont lancés dans des plans plus ou moins rigoureux de la dernière
chance visant à tenter de réduire drastiquement les déficits publics, sous peine
de subir un emballement critique de leur dette. D'autre, inexplicablement,
prêchent toujours plus de relance, alors que le premier "stimulus", à
l'évidence, est un échec grave.
Mais tous les scénarios de rétablissement de l'équilibre des comptes publics
supposent un retour progressif à la normale, "normale" signifiant, pour les
états, des flux réguliers de rentrées fiscales sans événement contraire pour
provoquer à nouveau un brusque creusement des déficits.
Or, dans la situation actuelle, de très nombreux événements contraires sont
susceptibles de constituer des étincelles qui provoqueront de nouveaux départs
d'incendie. J'évoque depuis quelques mois, et pas plus tard que vendredi
dernier, des éléments conjoncturels facteurs d'instabilité qui peuvent
déclencher ces incendies, qui pourraient être fatal. En voici d'autres...
Quelques nouvelles raisons de craindre l'avenir proche :
USA - Sur les 50 états de l'Union Américaine, 46
cumulent des déficits de 112 milliards de dollars à la fin de l'année
fiscale 2010, qui pour eux s'achève fin juin, soit en gros 8 à 10% de leurs
budgets totaux. Pire encore, les plans de retraites de leurs fonctionnaires
totalement non provisionnés, et qui font apparaître parfois des
privilèges délirants, à côté desquels les factures de nos énarques
paraissent presque mièvres, promettent d'empirer rapidement la situation.
Or, chez eux comme chez nous, l'égoïsme des syndicats et des
socialistes qui vivent de leur clientèle retarde l'inévitable, à savoir la
renégociation de toutes ces obligations sociales non provisionnées.
Manifestations, menaces, chantage au vote (les élections sont en novembre
prochain), tout y passe. Le socialisme corporatiste ne perd pas l'occasion de
démontrer qu'il est avant tout un égoïsme, où la classe de nouveaux exploiteurs
bureaucratiques prétend continuer à tondre l'ouvrier, l'artisan, et tous ceux
qui vivent de la réussite privée, pour continuer à bénéficier de situations
privilégiées impossibles à étendre à tous.
A de rares exceptions près, les gouverneurs de ces états tergiversent, refusent
d'affronter vent debout leurs syndicats. Les sénateurs des états concernés
tentent de négocier un "bailout" (sauvetage) de l'état fédéral en échange du
vote des lois proposées par l'administration Obama, comme si celui ci avait de
quoi le leur offrir.
Les USA entrent en zone de tempête avec un leadership totalement déficient, et
une classe politique dévoyée. Ce n'est pas une bonne nouvelle.
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Hongrie - Hors de la zone Euro, la petite Hongrie ne dispose
pas de la planche magique de Jean Claude, et personne ne voudrait de la dette en
Forint si la banque centrale Hongroise se mettait à singer sa grande soeur de
Francfort. La Hongrie vient donc de rater une adjudication pour
la deuxième fois.
Je ne voudrais pas être créancier de l'état Hongrois.
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Je suppose que si je prenais le temps de faire un tour du côté de l'économie
grecque ou portugaise, je trouverai d'autres raisons de m'inquiéter.
Pronostic : Les états vont tout faire pour retarder la
reconnaissance de l'état de faillite de l'un d'entre eux le plus longtemps
possible, jusqu'à ce que les banques aient reconstitué des fonds propres
suffisants pour amortir le choc. Bref, au lieu d'une résolution de faillites en
cascade telle que celles proposée par maints économistes, sur la base
d'échanges de dettes contre capital, une sorte de "sauvetage
permanent" des grosses institutions bancaires capable d'entretenir
l'illusion d'une solvabilité des états va âtre organisé, à base d'impression
monétaire.
Problème : Ce scénario suppose, pour avoir la plus petite
chance de réussite, qu'aucun nouvel "événement adverse" de grande ampleur, aucun
"Lehman Bis", ne submerge les capacités de camouflage des gouvernements. Nous
venons de voir trois raisons de croire que ces événements adverses sont de moins
en moins évitables. Quand bien même l'Espagne passerait juillet sans encombre,
quelles tuiles peuvent encore affaiblir les finances des gouvernements déjà
exsangues dans les mois qui suivront ?
L'incertitude créée par l'instabilité créera tôt ou tard, et plus probablement
tôt, un nouvel épisode "à la Lehman" qui enverra de nouveau par le fond les
recettes fiscales des états déjà au plus mal. La question est de savoir quel
sera cet événement, et quand il se produira.
Un nouvel effet ciseau sur les recettes fiscales doublé d'un appel de garantie
massif pour "sauver" des banques et répondre à des demandes d'indemnisations
sociales croissantes provoquera une peur croissante des prêteurs. D'abord, les
taux d'intérêt remonteront, puis, faute de pouvoir payer les intérêts de la
dette, le défaut de paiement ne sera pas évitable.
Ce jour là, le piège mortel de la dette publique sera refermé.
Naturellement, certains espèrent que la monétisation à outrance des dettes par
les banques centrales permettra d'empêcher cette spirale fâcheuse. Mais créer
des signes monétaires sans la moindre contrepartie en production ne crée pas de
richesse et ne fera que détruire du pouvoir d'achat tout en poussant à la hausse
les taux d'intérêts demandés par des créanciers en monnaie dévaluée, le tout
dans un contexte de dette nominale en croissance exponentielle : Voie sans issue
!
Rebondir après la faillite
Aujourd'hui, tout en espérant me tromper, je ne crois plus une telle faillite de
quelques états évitables, et par contagion, la France risque d'en faire partie.
Mais d'une faillite peut naître une renaissance, si un changement de paradigme
politique fort se produit. Une très grande liberté d'entreprendre, une monnaie
assainie (l'or...), et des fiscalités enfin non confiscatoires doivent être
promulguées rapidement, sans attendre la chute.