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A quoi voit on que les USA vont très probablement s'enfoncer dans une "double
dip" récession ?
Pessimisme routinier
Aux inquiétudes de la banque des règlements internationaux, qui, après avoir
sorti une étude très pessimiste sur la soutenabilité des dettes publiques,
récidive et lance un avertissement sévère (malgré le langage
châtié) aux états ? Un extrait :
A l'inverse, les banquiers centraux réunis à Bâle ont souligné l'urgence de
mesures d'assainissement des dettes publiques. "Conjugués aux vulnérabilités qui
subsistent dans le système financier, les effets secondaires de soins intensifs
appliqués sur une période aussi longue ne sont pas sans créer des risques de
rechute", anticipe dans son communiqué la banque des banques, qui a jugé qu'un
maintien exagérément long des mesures extraordinaires de soutien risquerait de
créer des banques ou des entreprises "zombies", trop dépendantes des aides
publiques.
Mais ce ne sont que des banquiers centraux, après tout, qui sont ils pour
contester la science d'un Paul Krugman ou d'un Joe Stiglitz ?
Peut on craindre le pire en constatant que le stock de maisons à vendre du seul
fait des faillites personnelles atteint 16 fois le volume actuel des
ventes mensuelles, promettant une nouvelle chute brutale des prix
immobiliers (également pronostiquée sur Forbes) à des niveaux
jamais vus depuis des décennies ? Bon, vous me direz que ce n'est qu'un
indicateur parmi d'autres, et que l'immobilier n'est pas toute l'économie
américaine. Certes.
Et vous pourriez encore trouver mille et une raisons d'espérer que malgré tout,
un début de commencement de "reprise", malgré la multiplication des Cassandre
qui vous disent qu'elle n'est qu'un mirage.
Crédit auto : sur les traces des prêts immobiliers ?
Non, ce qui devrait vraiment faire comprendre à tout le monde que cette fois ci,
les USA vont être aspirés au fond du trou, c'est que les américains commencent à
faire massivement avec leur crédit auto ce qu'ils ont fait avec leur crédit
immobilier : ils laissent tomber, de plus en plus massivement.
Ils tentent de revendre leur crédit et leur voiture, au fur et
à mesure que leurs indemnités de chômage chutent.
Et si les américains se mettent à abandonner leur voiture, là... Le mouvement
est prononcé essentiellement dans les quatre états les plus bullaires (Ca, Az,
Nv, Fl), et, Ô symbole décadent, dans le Michigan, berceau de l'automobile
américaine.
Si vous voulez faire de bonnes affaires,
c'est ici : les prix
sont vraiment cassés. Mais évidemment, il vaut mieux habiter là bas.
Blague à part, si le phénomène prend encore de l'ampleur, ce sera une nouvelle
source de dégradation des fonds propres bancaires. Qui n'en avaient pas vraiment
besoin. Plus l'immobilier commercial. Plus les dettes souveraines. Plus la
seconde vague de "resets" de prêts variables...
Châteaux de sable en péril
Il était totalement vain, de la part des gouvernements, de prétendre combattre
une crise du surendettement par plus de surendettement. Et nous allons payer
très cher l'entêtement des états à vouloir dépenser toujours plus d'argent
qu'ils n'avaient pas pour "sauver" le système financier.
Ludwig Von Mises a caractérisé assez brutalement les possibilités de sortie
d'une crise de surendettement :
"There is no means of avoiding the final collapse of a boom brought about by
credit (debt) expansion. The alternative is only whether the crisis should come
sooner as the result of a voluntary abandonment of further credit (debt)
expansion, or later as a final and total catastrophe of the currency system
involved."
Les gouvernements ont choisi la seconde alternative, en prétendant empêcher
l'économie de sombrer. Résultat, la voie d'eau qui nous emportera n'en sera que
plus béante.