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Et si la dette des Etats n'était pas un problème ?

Par Samuel Rondot;

samuel rondot

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Tous les jours je reçois des dizaines de rapport, d’analyses et d’articles de gens plus éclairés les uns que les autres pour confirmer qu’on a un gros problème de dette.

Quand je dis nous, même si j’ai ma part, je parle plutôt de tous les états, Asie, Europe ou USA, en nom collectif nous sommes tous dans le même bateau.

Comme souvent n’étant pas vraiment concerné par le dossier, j’ai la chance de pouvoir prendre un peu de recul par rapport à cette situation.

Et devant cette litanie des problèmes je me fais plusieurs réflexions :

- tout d’abord une dette n’a de sens que par rapport au patrimoine de celui qui la contracte. C’est bien connu, on ne prête qu’aux riches.

Or si tous les observateurs soulignent le montant des dettes, il n’y en pas beaucoup qui soulignent l’énormité des actifs de chacun de ces vieux pays riches, très riches.

Quand bien même ces richesses ont pour certaines été financées par des bulles de dettes, le fait est que les pays qui sont les plus endettés sont globalement très riches en patrimoine et autres actifs.

D’ailleurs les plus attentifs auront remarqué que si la Grèce a été punie de la sorte c’est que justement richesse elle n’avait pas ou pas assez.

J’ai lu (et égaré) un article un jour qui soulignait cette évidence et je me suis dis que j’aurais le temps d’approfondir puisque c’était assez évident pour que d’autres en parlent et depuis … plus rien, silence radio.

- Sur un plan global, une dette est un problème si un acteur est beaucoup plus endetté qu’un autre. Mais si tous le monde est endetté dans les mêmes proportions, qui va oser tirer sur l’autre le premier ?

Et surtout, quel serait son intérêt ? Faire tomber tout le système économique mondial ?

Je ne vois pas les politiques ni même la finance passer en mode auto destruction et du jour au lendemain décider de casser le seul jouet avec lequel elle s’amuse.

Ca me rappelle souvent une remarque que je fais régulièrement depuis 2 ans : des clients ou des relations me demandent si j’ai un avis sur le fait qu’ils aient leurs avoirs déposés dans telle ou telle banque. Je ne parle même pas de la « caiman bank » ou autre « caisse des palmiers » mais bien de HSCB, City Bank et autres BNP.

Ma conviction absolue c’est que si une de ces banques venaient à tomber, je peux vous assurer que la sécurité de vos actifs serait la dernière de vos préoccupations.

- Le marché sait. De tous temps, le marché a rebondit avant les périodes de reprise économique et a commencé à baisser avant le ralentissement. Même à d’autres échelles le marché sait.

Il y a longtemps déjà, j’avais lu un article US qui montrait que le mouvement de la bourse dans les 48h qui précède une statistique permettait de deviner si ca allait être une bonne ou une mauvaise surprise. Avec 2 hausses en 2 jours, ca allait en être une bonne, 2 baisses = une mauvaise et une de chaque = conforme aux attentes. L’observation était valable dans plus de 95% des cas mais peu exploitable car ce qui compte ce n’est pas le sens mais la taille du mouvement qui en résulte.

Toujours est t’il que cette expression « le marché sait » a toujours été une constante.

Or là, si on en croit notre plus grand problème de tous les temps selon les observateurs, pourquoi le marché ne sait pas, ne l’anticipe pas ?

Peur lui aussi de se tirer une balle dans le pied ? Jamais ca n’a arrêté les acteurs s’il y a de l’argent à faire.

L’argument le plus récurrent c’est que le marché attend d’avoir la preuve, ou bien d’être plus près de la catastrophe : il ne faut pas anticiper trop tôt.

Admettons et patientons mais personnellement je ne le trouve pas très inquiet ce marché pour soit disant faire face aux plus grands problèmes de l’ère économique moderne.

Peut être que je réagis par excès. Marre qu’on me rabâche depuis 18 mois l’arrivée prochaine de la plus grande baisse des indices qui validera la plus grande crise économique mondiale.

Alors comme mes avoirs sont gérés par des robots qui se moquent de mes sentiments, je peux me permettre de penser ce que je veux.

Mais peut être qu’on donne trop la parole aux cassandres qui ont eu leurs heures de gloire avec la crise 2008. Pour autant, il est utile de rappeler que nombre d’entre eux annonçaient le problème depuis bien des années et ce n’est qu’à force de crier aux loups qu’ils sont devenus momentanément des visionnaires.

Et si la dette était une nouvelle donne et était devenue la norme puisque personne n’aura intérêt à faire trébucher tout le système ?

Peut être que c’est un signe que le début des ennuis est proche. On dit souvent que pour que le problème survienne, il faut nécessairement qu’une majeure partie des acteurs se mettent à douter de l’évidence.

Pourtant je me pose lourdement la question, et si finalement toute cette histoire de crise qui doit revenir et qui n’en finit pas, ne reviendra pas.

Attention, je ne dis pas que la finance mondiale est sauvée.

Ma seule conviction c’est que les ennuis ponctuels sont loin d’être terminés et qu’on va encore avoir de sacrées secousses.

Mais une longue et agonisante baisse qui mettra en péril tout le système et l’équilibre planétaire, j’en doute sérieusement.

Peut être qu’au final il n’y a rien de rationnel et que c’est juste mon optimisme de père qui ne peut en aucun cas souhaiter ca à nos enfants.

L’homme a toujours su trouver les ressources pour faire face aux pires problèmes.

Samuel Rondot

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