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Chez BestCFD nous avons mis en place un service VIP depuis un peu moins d’un
an. Ce statut donne quelques avantages à nos fidèles clients. Pour accéder au
club, il faut juste effectuer plus de 15 allers-retours sur son compte et faire
la demande. Rien d’extraordinaire.
Outre des remerciements financiers à ceux qui font grossir leur encours chez
nous ou qui nous recommandent, la motivation première de ce service, quand nous
l’avons lancé, était l’avantage suivant : la majorité perd sur les marchés.
Grâce à notre expérience des marchés (chaque membre de notre équipe « trade »
depuis plusieurs années), nous proposons une analyse personnalisée de
l’historique des trades perdants. Le but est de saisir la logique destructrice
sous jacente, en espérant que la personne parviendra à enrayer le process et
pourquoi pas, se mette à gagner derrière.
On ne compte plus les services payants qui vont vous apprendre à gagner, à gérer
vos émotions, à construire sa méthode… il nous paraissait logique que si les
gens sont prêts â payer pour ces services, nous pourrions offrir cette valeur
ajoutée gratuitement comme argument commercial.
Après plus d’un an d’existence de ce service, voici quelques enseignements qui
valent d’être rapportés :
Tout d’abord, même si c’est un constat bien connu dans le marketing, ce qui est
gratuit ne trouve jamais grâce. Pourquoi est ce gratuit si c’est un bon produit
ou service ? Nous sommes tellement programmés par nos habitudes de consommation
qu’aujourd’hui, gratuit rime avec pourri.
J’ouvre une parenthèse pour souligner que dans le même genre, il n’y a presque
jamais une seule journée où mon équipe commerciale n’est interrogée sur notre
tarif sur le CAC de 1 point de spread (quasiment à prix coûtant). Mais où est le
loup ? Qu’est ce qui se cache derrière votre offre trop belle pour être vraie
???
Il est tellement admis dans l’inconscient collectif que le business est une
jungle, qu’un trop bon prix provoque plus de suspicion que d’intérêt, étonnant
non ?
En quelques mots, nous répondons à chaque fois que nous sommes une petite
entreprise qui maîtrise ses coûts et ses frais de communication : on ne verra
pas notre marque sur le nez des Formule 1… uniquement, sur un spread CAC 40 très
bas. Mais, la suspicion reste !
J’en reviens donc au gratuit, en un an, je ne vous dirais pas combien de clients
ont fait appel à cette possibilité mais quelque soit le chiffre qui vous vient à
l’esprit, prenez une hypothèse basse et divisez la par 5 ou peut être même par
10 !!!
Quelques courageux (ou inconscients) ont quand même franchit le pas et engagé le
dialogue pour comprendre leurs erreurs.
Même si leur nombre est faible, il y a un trait de caractère dont j’ai pris
conscience tardivement. Ceux qui me connaissent un peu savent que dès la fin de
mes études je me suis lancé à mon compte (études d’ailleurs volontairement
tronquées pour réaliser ces projets) et que depuis plus de 15 ans je n’ai jamais
travaillé pour personne d’autre que pour moi même.
Ce qui m’est apparu naturel dans ma vie professionnelle, ou dans mon trading, à
quelque chose à voir avec ce petit moins qui manque à ceux qui ont accepté de
dialoguer pour analyser leur trading.
C’est d’ailleurs en lisant l’un des derniers articles de Christophe Gautheron ou
il soulignait la capacité d’adaptation nécessaire à la réussite en trading que
j’ai commencé à mieux comprendre sans exactement pouvoir mettre des mots.
C’est finalement grâce à une conversation récente avec l’un de ces courageux qui
voulait comprendre pourquoi il ne parvenait pas à réussir dans son trading que
comme souvent on a une sorte d’éclair de compréhension : ce candidat, et en fait
tous les autres avant lui, a peur d’échouer.
Dans une société où seule l’excellence a sa place, dans un système académique
fondé uniquement sur les résultats, dans un monde professionnel plus sauvage que
la pire jungle, le trader français est formaté pour échouer.
La réussite en trading : C’EST ACCEPTER L’ECHEC.
C’est la gestion de ces échecs.
C’est l’acceptation que pour avoir raison il faut avoir tort.
C’est apprendre de ces erreurs.
Pour tout cela, il faut ACCEPTER l’échec.
Et notre société ne supporte pas l’échec, ni l’erreur, ni la faute.
Il n’y a de place que pour ceux qui paraissent, prétendent ou sont parfaits.
Internet gravant dans le marbre chaque fait et geste, on voit même des appels à
un droit à l’oubli pour gommer ces fautes de son passé aujourd’hui indélébiles.
Or avec un tel mode de pensée, impossible de réussir en trading.
Le trading c’est le seul endroit ou même quelque chose qui n’a presque aucune
chance d’arriver, arrivera presque à coup sur, pourvu que votre carrière dure un
peu.
J’observe chaque jour plusieurs centaines de traders qui passent des milliers de
trades. Je peux vous assurer que cette peur de l’échec est hallucinante dans
l’étude du comportement de tous ces traders.
En fait, c’est l’une des 2 seules différences entre ceux qui gagnent et ceux qui
perdent (l’autre c’est la capacité à générer des gains significatifs sur
certains trades, dont j’ai déjà beaucoup parlé dans mes articles précédents).
D’ailleurs au final, tout ceux qui refusent l’échec finissent par tout perdre,
c’est une évidence et les seuls qui se donnent une chance de réussite sont ceux
qui acceptent qu’ils ont été trop loin et qu’il faut s’arrêter.
Il y a 1000 poncifs boursiers qui essaient de rappeler cette évidence mais
parfois il suffit de lire les choses différemment pour que finalement on accepte
ce fait.
- Limiter vos pertes à 2% de votre portefeuille.
- Mettez toujours un stop.
- Il vaut mieux se couper une main que perdre un bras.
Vous ne pourrez jamais avoir raison tout le temps. Trader, c’est accepter que
chaque trade peut rencontrer l’impossible et accepter qu’il faille le couper
avant qu’il ne soit trop tard.
Des trades il y en aura d’autres, alors que des capitaux sur votre compte, si
tout disparaît, c’est moins sur….
En écrivant cet article je sais que je ne vais pas susciter une folle adhésion.
Accepter l’échec, c’est accepter de lire que la majorité échoue et la manière
dont elle parvient à ce triste résultat. Personne n’a envie de lire tout ce qui
touche à « la loose ». Nous le savons aujourd’hui, un article qui parle des
pertes des boursicoteurs peut faire jusqu’à deux tiers d’audience en moins, par
rapport à un autre qui explique comment gagner. Pourtant, la clé est justement
de regarder cet échec massif des intervenants en face pour ne pas le répliquer
sur soi et d’éviter de se mettre la pression avec les très rares témoignages des
gagnants…