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La bulle immobilière galope de plus belle !

Par Fabien Pot;

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Ce n'est plus un secret pour personne : la bulle immobilière est repartie de plus belle en France.

L'indice des prix de l'immobilier ancien progresse à nouveau à grande vitesse (+8,6% sur un an, à 207,6 points), et le nombre de transactions se redresse également (+25,7% sur un an, à 714 000 unités) :



La construction, quant à elle, semble stagner autour de 330 000 logements nouveaux par an :



Si cela peut paraître peu en regard des années folles 2006-2007, alors qu'on dépassait les 500 000 logements annuels, ce n'est pas si ridicule dès lors que l'on compare ce chiffre avec l'accroissement de la population : selon l'Insee, l'accroissement du nombre de ménages serait de l'ordre de 236 000 à 261 000 par an.

La question de la pénurie mérite quand même d'être posée. L'excès de réglementation n'est cependant pas suffisant pour permettre à une bulle de perdurer indéfiniment. Le moteur principal est l'apport d'argent frais, sous la forme de crédits.

Sur ce point les français font très forts, avec une croissance de l'endettement toujours plus soutenue. Les traditionnels garde-fous ayant sauté (un apport de 25% de la transaction en cash était autrefois nécessaire pour obtenir un prêt), et les taux étant au plancher en cette période quasi déflationniste, les vannes du crédits sont grandes ouvertes :





Le taux de croissance de l'encours du crédit à l'habitat est de 6.8% sur un an en France, contre 3.4% en moyenne dans l'ensemble de la zone Euro.

Selon The Economist, les prix sont désormais surévalués de 39.4% en France. Seuls l'Espagne, Hong-Kong et l'Australie font pire.

Sur ce graphique de Jacques Friggit, on voit que la bulle immobilière des USA, qui a mis à terre l'économie mondiale en 2008-2009, n'est finalement guère impressionnante par rapport à la bulle française :




Comment tout cela finit-il ? Mal évidemment. L'accumulation de dette n'est jamais une bonne chose, comme l'actualité nous le rappelle tous les jours.

La hausse des prix aura profité temporairement à l'état, qui touche un % sur chaque transaction, et à certaines catégories de populations, les plus aisées et les plus âgées, qui auront pu vendre des biens au prix au fort. Mais l'économie en général aura souffert, car l'investissement dans la pierre est stérile, et génère de la mauvaise dette.

Quand cela finit-il ? Bientôt surement. Beaucoup (dont moi) pensaient que la crise financière marquerait la fin de l'ère de la dette. Mais les états ont mis en oeuvre tous leurs moyens, terrorisés par la perspective d'une grande vague de faillites bancaires. Aujourd'hui, il n'est plus question de laisser filer les déficits, et les peuples ne sont plus prêts à payer pour sauver les banques et leur débiteurs (cf Islande, Irlande, Grèce).

La faillite possible, ou plus probablement la restructuration des dettes de nombreux pays développés pourrait intervenir à horizon 2011 - 2012. La fin de l'ère de la dette, et de son enfant la bulle immobilière, paraitra alors inévitable.

Fabien Pot

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