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La loi du rééquilibrage par Ole Hansen

Par La rédaction

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Après que les matières premières ont rebasculé vers les profits en 2016, de nombreux obstacles ont été levés pour accroître leurs performances en 2017, dont la capacité pour les producteurs de pétrole de livrer les réductions promises et nécessaires pour rééquilibrer le marché.

En 2017, le pétrole brut cherchera à capitaliser sur les perspectives que le marché se rééquilibrera finalement tandis que l'offre se réduit pour satisfaire la demande.

L'indice des matières premières de Bloomberg a rebasculé vers les profits en 2016 pour la première fois en six ans. Si on représente les performances des principales matières premières, avec un tiers pour l'énergie, les métaux et l'agriculture, les gains sont concentrés vers les métaux industriels et l'énergie.

De nombreux obstacles doivent être levés pour que cette performance se reproduise en 2017. Donald Trump deviendra le Président des États-Unis d'Amérique le 20 janvier, et le marché surveillera son plan pour revitaliser la croissance américaine. Même si Trump réussissait à mettre en œuvre des politiques favorables à la croissance, le risque de guerre économique, en particulier avec la Chine, comporte le risque de mettre en péril la croissance mondiale et la demande pour les matières premières.

Quand il s'agit d'évaluer les perspectives pour la demande en matières premières, la Chine sera au centre de toutes les attentions, comme d'habitude. La bataille contre la pollution, qui en décembre semblait être hors de tout contrôle en Chine du nord, associé aux craintes sur la monnaie et les flux de liquidités risque de réduire la croissance et par conséquent la demande, en particulier pour les métaux industriels.

Il faudra redoubler d'attention sur le secteur de l'énergie. Le marché du gaz naturel aux États-Unis dépendra de la sévérité de l'hiver aux États-Unis et de la demande en gaz qui en découlera. Tandis que le marché du pétrole dépend de la capacité de l'Opep et des pays producteurs hors Opep de réaliser les baisses de production promises, il faudra être attentif aux niveaux de production des pays non liés par l'accord de novembre, en particulier, la Libye, le Nigéria et les États-Unis d'Amérique.

Le plus gros risque pour le pétrole au premier trimestre tient à la possible longue liquidation des options sur contrat à terme avec un spread haussier qui ont connu une accumulation rapide pour atteindre un niveau record en décembre.

En 2017, le pétrole brut cherchera à capitaliser encore sur les perspectives que le marché se rééquilibrera finalement tandis que la demande diminue pour satisfaire la demande. Ceci en se basant sur la supposition que l'Opep et les producteurs hors Opep livreront les baisses promises et nécessaires pour rééquilibrer le marché.

Rien n'est jamais simple, en particulier quand il s'agit de marché pétrolier. Tandis que le baril de Brent devrait rester supérieur à 50 $ au cours du premier trimestre de 2017, le marché va se concentrer de plus en plus sur la livraison des baisses de production.

Étant donné les maigres résultats de l'Opep en ce qui concerne le respect des cibles de production, le risque d'augmentation de la production en Libye et au Nigéria, la possible réponse collective des producteurs d'huile bitumineuse, il se pourrait que la trajectoire haussière avec des pics et creux plus hauts soit souvent remise en cause.

Ceci pourrait peut-être se produire dès le premier trimestre, en tenant compte notamment des près de 900 millions de barils en position longue si on associe le pétrole WTI et le Brent. Une position de cette taille record nécessite de maintenir une volatilité faible et respecter les objectifs. Une défaillance à ces exigences pourrait entraîner une rétroaction rapide qui entraînerait un effondrement du cours du pétrole entre 5 et 10 $.

Cependant, nous nous attendons à ce que l'Opep et les producteurs hors Opep réduisent la production, mais pas au niveau prévu. Il est probable qu'il y aura un délai dans le processus de rééquilibrage, ce qui créera un risque de correction du prix plus tard au cours de l'année.

Les développements externes du marché vont aussi jouer des rôles divers dans la définition du prix du pétrole. Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine sur un projet qui a promis des réductions d'impôt et une augmentation des dépenses dans les infrastructures pour dynamiser l'économie. Ces engagements jusqu'ici ont renforcé le dollar tout en déclenchant une rotation majeure du marché des obligations vers celui des actions tandis que les risques d'inflation aux États-Unis ont été réévalués.

Le risque du protectionnisme, d'un dollar plus fort, et de l'augmentation des coûts de financement de la dette pourrait mettre en péril les économies des marchés émergents, ce qui pèserait sur la demande en pétrole. À ceci s'ajoute le risque du rétablissement de sanctions contre l'Iran. Le marché du pétrole va probablement connaître encore cette année des mouvements importants.

En tenant compte de tout ceci, nous estimons que le prix moyen du Brent pourrait augmenter à 54 $/baril en 2017 contre 45 $/baril en 2016. Le prix le plus élevé de l'année (autour de 60 $/baril) sera probablement atteint au cours du deuxième trimestre. Le marché porté par la croissance de la production américaine et le non prolongement des réductions de production par l'Opep devrait ensuite rester dans une même fourchette.

En tenant compte de tout ceci, le prix moyen du brent pourrait augmenter à 54 $/baril en 2017 contre 45 $/baril en 2016.

L'or est redevenu rentable pour la première fois en quatre ans en 2016. Mais avec l'année coupée nettement en deux, les perspectives au début de 2017 font écho au sentiment négatif du marché pour les métaux précieux au début de 2016.

Une administration américaine entrante qui promet des politiques favorables à la croissance a déclenché une rotation majeure du marché des obligations vers les actions pendant le dernier trimestre de 2016. Les perspectives de hausse des taux de la Réserve fédérale américaine ajoutés à la croissance des rendements obligataires, le dollar fort et des prix d'échanges plus élevés ont contribué à changer la perspective pour l'or, et ont entraîné un exode important vers les investissements « papier ».

Les fonds de couverture ont réduit de 85 % la position des options sur le marché à terme de l'or, tandis que les investisseurs ont retiré 225 tonnes en produits cotés sur les 600 tonnes apportées pendant les 10 premiers mois de 2016.

La trajectoire du dollar, en particulier face à l'EUR et le JPY, reste indécise, mais avec un possible dollar fort en vue, nous voyons des vents contraires limités contre la croissance du billet vert. En attendant de voir si les espoirs sont transformés en actions par la nouvelle administration américaine, la rapide augmentation des rendements obligatoires après l'élection présidentielle de novembre aux États-Unis arrive peut-être en fin de course maintenant. Ceci ajouté aux prévisions d'augmentation de l'inflation, nous devrions voir une relative atténuation des rendements réels.

Un fort renversement de la corrélation entre l'or et le dollar et les rendements réels américains a créé beaucoup de vents contraires dans les derniers mois de 2016.

Tandis qu'une présidence Trump été initialement perçue comme négative pour les métaux d'investissement, nous voyons de nombreux risques à venir qui pourraient changer cette impression. L'attraction du vote populiste, qui a produit le Brexit et Trump va sûrement croître à l'approche d'élections importantes en Allemagne, en France et aux Pays-Bas. Aux États-Unis, le risque de guerre économique, en particulier avec la Chine, et une politique étrangère annoncée sur Twitter peut aussi créer un besoin de trouver des valeurs refuges.

L'échec de l'or à sortir de la tendance baissière de 2011 à plusieurs reprises l'année dernière a laissé le métal en recherche de soutien. Il a pu en obtenir à 1 125 $/once d'or après une correction de 76,4 % du mouvement haussier de décembre 2015 à juillet 2016. Nous voyons de la concurrence pour l'or au début de 2017, mais à mesure que les puissantes forces négatives s'estompent, le premier trimestre devrait le voir s'établir comme une valeur de base.

Nous voyons l'or osciller au premier trimestre entre 1 100 $ et 1 200 $/once, avec une prévision de fin d'année à 1 325 $/once.

Les métaux industriels ont entraîné une reprise des matières premières à la fin de 2016 fondée sur une forte demande de la Chine et l'espoir après l'élection de Trump d'une croissance et une demande soutenues aux États-Unis. Après s'être échangé dans une tendance latérale pendant plus d'un an, le cuivre a bondi de près de 15 % en novembre et décembre. L'élection of Trump et son engagement à dynamiser les dépenses dans les infrastructures a fortement contribué à accroître la demande spéculative sur le marché à terme de New York, Londres et Shanghai.

Fondamentalement, nous voyons une année où la croissance de l'offre va s'atténuer, ce qui va soutenir le marché aussi longtemps que la Chine sera capable de conserver sa forte demande pour le cuivre. Ceci pourrait cependant être remis en question après que la Chine ait annoncé en décembre son intention de laisser la croissance diminuer pour ramener ses finances sous contrôle. Il est improbable que Trump soutienne assez fortement la demande pour que la récente augmentation du prix du cuivre se maintienne.

Même si cet engagement à investir dans les infrastructures est tenu, il pourrait ne pas avoir d'effet avant l'exercice américain suivant qui commence le 1e octobre et s'étendra ensuite sur plusieurs années.

Ceci ajouté au risque que la demande des marchés émergents soit impactée par les risques de guerre économique et de protectionnisme, nous voyons une hausse limitée du cuivre au-delà de la hausse de 2016 à 2 $/livre sur le cuivre noble et nous voyons un risque de correction du métal à 2,25 $/livre.

Hansen Ole S.
Ole Hansen est un spécialiste du trading sur Futures, notamment sur matières premières. Il est Directeur de la stratégie matières premières chez Saxo Bank.


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