Un peu de mathématiques pour commencer ! Restez là ! Ne partez pas, ça va
être simple, et instructif. De surcroît, en récompense, à l’issue de cette
lecture, vous obtiendrez un nouvel angle d’appréciation des marchés financiers.
Pour débuter, il faut simplement que vous sachiez que les nombres que nous
utilisons tous les jours pour décider d’entrer en position sur une valeur, pour
lire une feuille de paye, ou pour vérifier l’addition au restaurant, ne sont pas
assez puissants pour résoudre les problèmes posés par la science physique.
Il y a plus de 150 ans, d’ingénieux mathématiciens durent bricoler des nombres
d’un genre nouveau.
Pour en revenir à la bourse, je vous entends d’ici faire « Ahhhhhh, enfin ! »,
il semblerait bien que le cours d’une action soit un nombre complexe ! Et, OUI !
rien que ça !
En effet, la valorisation d’une action sur les marchés est la conséquence du
mixage de deux variables :
1/ La valeur dite « fondamentale », c'est-à-dire la valeur calculée par les
analystes financiers, et qui intègre, le patrimoine, les dettes, le chiffre
d’affaires ... vous connaissez bien cela !
VOUS DEVREZ DIRE MAINTENANT LA PARTIE REELLE DU COURS DE L’ACTION
2/ La partie émotionnelle, c'est-à-dire celle qui est liée aux émotions. Elle
est la part cachée, sauvage, et mystérieuse de l’action. Celle qui fait que vous
ne comprenez jamais les évolutions des cours des valeurs que nous chérissons.
Elle est le reflet de nos peurs, de nos avidités, et de tous nos actes espérés,
ou ratés.
VOUS DEVREZ DESORMAIS DIRE LA PARTIE IMAGINAIRE DU COURS L’ACTION
Ce qui vous trouble depuis toujours amis scrutateurs du monde de la finance,
c’est le constat que le cours d’une action est toujours TRES différent de sa
valeur théorique : « P’tain, j’suis dégouté, c’est pas une valeur logique ce
cours de l’action » comme on trouverait écrit sur un forum boursier.
Considérer les actions comme des nombres complexes, c’est lire le monde par le
biais d’un prisme qui diffractera le facteur humain sous jacent aux fondamentaux
économiques.
Employer les nombres complexes pour traiter des problèmes de la finance, c’est
commencer à comprendre pourquoi on ne comprenait pas.
En fait, c’est mettre l’homme au cœur de tous les processus ... « Il n’est de
richesse que d’hommes » disait au seizième siècle le philosophe économiste Jean
Bodin ... redécouvrons cette sagesse négligée ces derniers temps, foulée du pied
par les conseillers financiers, jetée aux orties par les traders
institutionnels, mais pas perdue pour le sage !
Surtout, admettre la nature de nombre complexe de la valeur des actions, c’est
commencer à lever un coin du voile qui masque l’incompréhensible et fascinante
réalité financière : l’argent, la finance, la bourse, c’est en grande partie des
EMOTIONS, et dans certains cas exotiques, plus rien que des EMOTIONS ; je vous
laisse méditer à cela ...
Les mathématiciens ont pour les nombres complexes une grande reconnaissance car
ils leur doivent un des plus beaux théorèmes des mathématiques qu’ils nomment :
le « grand théorème de l’Algèbre » !
Les mouvements des actions restent une énigme pour TOUS les observateurs sans
exceptions.
Il nous manque à tous les bons outils pour juger et se positionner
intelligemment.
Alors, amis fans de la bourse, faites chauffer les calculatrices, taillez vos
crayons de bois ... cet outil magique n’est probablement qu’un fantasme, mais ...
mettons nous à rêver ; songeons à ce futur « grand théorème de la finance » qui
émergerait de l’un de vos cerveaux visionnaires !
L’imagination peut nous porter très loin ... et rêver est une émotion ... qui n’est
pas bien complexe.
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