Dissipés lors d’un été étonnamment apaisé, quelques nuages refont leur apparition, sur les marchés financiers. Une fois encore, c’est le retour de l’agenda politique sur le devant de la scène, qui inquiète les investisseurs.
Le cri d’alarme lancé par Antonis Samaras, qui demande à ses partenaires
européens davantage de temps pour mener à bien le plan de redressement de son
économie, fait craindre de nouvelles complications, tandis que les sujets de
discorde s’accumulent entre Angela Merkel et François Hollande, quelques heures
avant leur Sommet à Berlin.
Ces quelques motifs d’inquiétude ont servi
de prétexte pour amorcer un mouvement de prise de bénéfice, après six semaines
consécutives d’un vigoureux rally boursier. Rien de préoccupant, toutefois,
puisque ce repli cumulé d’à peine 2,5% n’a que très légèrement écorné ses
quelques 15% de hausse estivale.
Parfaitement normal, voire salutaire, cette correction pourrait même se
poursuivre, jusqu’à absorber un tiers de la hausse précédente, comme c’est
souvent le cas dans ce type de configuration boursière. Probable, un tel
scénario pourrait donc provoquer un repli supplémentaire d’encore 2,5% au cours
des prochaines séances, préalable à un mouvement de rotation sectorielle vers
les actifs plus risqués.
Reste que ce repli des marchés européens s’est
accompagné d’un renchérissement paradoxal de l’euro, qui a rebondi au-delà de
1,25 face au billet vert. Mais ce paradoxe n’est qu’apparent. Car l’évolution de
la parité euro/dollar est aujourd’hui essentiellement dictée par les
différentiels de politiques monétaires perçues de part et d’autre de
l’Atlantique.
Or justement, la perspective d’un nouvel assouplissement monétaire aux
Etats-Unis (ce serait le troisième plan Quantitative Easing, ou QE3) a gagné en
consistance depuis la publication, mercredi, des minutes de la dernière réunion
du FOMC de la Fed, dont les membres se sont déclarés déterminés à prendre « des
mesures supplémentaires » pour soutenir la reprise économique. De quoi favoriser
les vendeurs de dollars, en dépit d’un retour des craintes en zone euro.
Fabrice Cousté
DG de CMC Markets France
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