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Les suiveurs tiennent la corde

Par La rédaction

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Au cours des mois passés, les banques centrales orientent les flux d’investissement vers les chemins qu’elles ont balisés. Résultat, un gérant qui aurait basé ses décisions d’investissement sur le suivi de tendances aurait globalement fait les bons choix depuis l’été dernier.
 
S’il est une méthodologie de gestion que la configuration de marché actuelle remet au goût du jour, c’est bien le suivi de tendances. Inondés de liquidités et portés par des seules logiques de flux, les marchés sont en effet redevenus moutonniers, propulsant la détection des grands mouvements de marché comme un des principaux leviers de performance du moment.

Résultat, les investisseurs ont pris l’habitude de n’initier ou de renforcer une exposition sur un marché qu’à la condition qu’ils y identifient une demande conséquente déjà matérialisée par une tendance.

L’objectif réside moins dans la recherche du point bas (acheter bas pour vendre haut) que dans la captation d’un mouvement de renchérissement d’ores et déjà enclenché (acheter à la hausse pour vendre encore plus haut), grâce à des outils quantitatifs, parfois relativement simples (croisement de moyennes mobiles, évolution des momentums...)

A l’instar de la période comprise entre 2008 et 2011, dont les phases baissières étaient si puissantes qu’elles étaient souvent détectées, cette méthode porte particulièrement ses fruits depuis l’été dernier. Un gérant diversifié, un hedge fund ou un allocataire d’actifs qui aurait exclusivement basé ses décisions d’investissement sur le suivi de tendances au cours des derniers mois aurait à la fois réduit son exposition aux matières premières et surpondéré son portefeuille sur le crédit et les actions.

A l’intérieur de cette dernière poche, il aurait privilégié les valeurs américaines et japonaises, tout en évitant les marchés émergents ou les secteurs, tels que les télécommunications et les services aux collectivités. Bref, il aurait fait les bons choix.

La raison ? Les mouvements de marché sont aujourd’hui essentiellement régis par les banques centrales, qui dictent leur agenda aux investisseurs et orientent les flux d’investissement vers les chemins qu’ils ont consciencieusement balisés. Résultat : les investisseurs n’ont qu’à suivre les flèches pour capter ces moteurs de performance.

Bien commode dans certaines situations, lorsque les investisseurs oublient les fondamentaux et laissent de côté leurs propres convictions, le suivi de tendance n’est toutefois pas adapté à toutes les configurations de marché, loin de là. Cette méthode n’aurait ainsi été d’aucun secours au premier semestre 2012, lorsque les marchés oscillaient par des à-coups aussi inattendus que brutaux (sans tendance de fonds identifié ni volumes significatifs), ou plus généralement, quand les marchés sont laissés à la seule appréciation d’investisseurs sans visibilité.

Pour être efficace et servir favorablement la stratégie d’investissement, le suivi de tendance doit donc être intégré à une méthodologie plus globale panachant des approches complémentaires : pondération des expositions au risque intrinsèque de chaque classe d’actifs, diversification par la recherche de décorrélation... A ces conditions, et à ces conditions seulement, ils apporteront un moteur de performance bienvenu aux investisseurs.

Michaël LEVY
Associé - Gérant de FLEX 360- Responsable de la multigestion chez 360 AM


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