OK
Accueil > Analyses > Chroniques

Miser sur une biotech impliquée dans l'obésité

Par Sacha Pouget;

sacha pouget

Vous aimez écrire ? vous souhaitez que vos textes soient publiés dans cette rubrique ? contactez-nous

Après mes deux derniers conseils lucratifs dans le Diagnostic du Cancer avec +65% en 2 mois et dans le Cardiovasculaire avec +80% en 1 mois, j'ai choisi cette fois d'aborder un Conseil spéculatif au sujet d'une Biotech fortement impliquée dans un domaine très recherché et qui fait des ravages sur la planète : l' Obésité.

Selon le Journal international de l'obésité, le phénomène d'excès de poids et d'obésité touche 21,8 % dans le monde.

En 2008 en France, l'Institut Pasteur a révélé "une évolution préoccupante" de l'obésité. Une étude montrait que l’obésité touchait 20,6% des hommes et 20,8% des femmes. Chez les 35-74 ans, l’étude montrait même que "67 % des hommes et 50 % des femmes présentent une surcharge pondérale ou une obésité". Une autre étude française montrait que l’obésité était en évolution croissante. Elle aurait cru de 50% en 10 ans.

Aux Etats-Unis, le taux d’obèses dans la population est de 27%. Mais le pays souffrant le plus de l’obésité est... la Chine, qui compte 70 millions d’obèses. Au total, 26% de la population chinoise est considérée comme en surpoids ou obèse (soit 275 millions de personnes) contre 6.8% en 1989. Face à ce fléau, plusieurs sociétés ont tenté de mettre sur le marché la pilule miracle. Sans succès. Or, une Biotech attend de voir son médicament anti-obésité approuvé (le verdict tombera début décembre).

L'actualité récente des développements dans le domaine de l'obésité nous a montré que cette année, quatre médicaments contre l'obésité avaient subi des échecs pour mettre sur le marché le premier traitement contre l'obésité. Un marché gigantesque, qui pourra être extrêmement rémunérateur pour la société qui montrera un profil de sécurité optimal avec une perte significative de poids.

Ainsi, il est temps maintenant de s'intéresser à un Challenger, qui est le dernier homme debout dans cette course vers la "pilule miracle". On sait que la rareté se paie cher. De fait, la position enviable de cette Biotech qui reste la seule alternative cette année dans ce domaine pourrait nous faire connaître une envolée du titre due à la spéculation qui devrait entourer le titre.

Des échecs à répétition qui pourraient faire les affaires d'une Challenger

En bourse comme ailleurs, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans les années 60-70, les pharmas avaient eu la mauvaise idée d'utiliser du "speed" (des amphétamines) pour traiter le sur-poids. Dans les années 80-90, un coupe-faim (l’Isoméride) vendu sur ordonnance à 7 millions de Français, s’est révélé source de troubles pulmonaires. La liste est longue, et il n'existe toujours pas sur le marché de véritable médicament qui puisse remédier à ce problème. Tous les espoirs résident maintenant sur le programme d'une seule Biotech, dernier joker sur ce futur marché très lucratif...

1.L'Acomplia de SANOFI

En Juin 2010, Sanofi-Aventis a retiré sa NDA (NDA=demande de nouveau médicament) pour l'Acomplia (rimonabant, un antagoniste des récepteurs CB1 des cannabinoïdes) après qu'ils aient rencontré des problèmes majeurs de sécurité : le médicament augmentait la dépression et les pensées suicidaires. Une décision antérieure avait été prise par l'Afssaps (France) en Octobre 2008, puis par l'EMEA (l'équivalent de la FDA) en 2009 : celle-ci avait retiré son autorisation de commercialisation dans l'Union européenne pour Acomplia. Il s'en était suivi de graves difficultés en interne chez Sanofi...

2.Le Qnexa de VIVUS

Très récemment, le 15 Juillet 2010, le Comité consultatif de la FDA a refusé le Qnexa de la Biotech VIVUS (Code Nasdaq : VVS). Son cours a alors perdu -60% le lendemain de cette annonce. Qnexa est une combinaison de phentermine (déjà approuvé pour la perte de poids) et le topiramate (un anticonvulsivant agoniste lui aussi déjà approuvé).

Qnexa semblait le plus répondre aux obstacles d'efficacité d'un médicament contre l'obésité, mais des questions ont été soulevées sur les effets cognitifs du topiramate dans la formulation. Vivus avait auparavant eu une évaluation de protocole spécial (SPA) avec la FDA, et avait déclaré que la conception et les paramètres de la phase IIIétaient adaptés pour une approbation. Vivus avait montré que 40% des patients avaient perdu au moins 5% de leur poids dans deux essais de phase 3, avec la plus grande efficacité observée avec la dose la plus élevée. Le seul problème, et il n'est pas des moindres : c'est que de fortes doses de topiramate, l'ingrédient principal deQnexa, ont entraîné des pensées suicidaires...

Un autre problème soulevé par le Qnexa est son profil de sécurité. Un autre composé du Qnexa, le Fen-Phen, qui était autrefois considéré comme un médicament miracle générant plus de 20 millions d'ordonnances par année a toutefois été retiré en 1997, par Wyeth après des problèmes cardiaque potentiellement mortels (une hypertension pulmonaire avait été observée). Qnexa n'a pas démontré qu'il pouvait causer de décès, mais pour la FDA, c'est NON.

3.Le Lorcaserin de ARENA

Même problème chez Arena Pharmaceuticals (Code Nasdaq : ARNA). Cette biotech a subi un revers le 16 Septembre : le comité exécutif de la FDA s'est prononcé contre une autorisation de son Lorcaserin (une nouvelle entité chimique antagoniste). Le cours perdait -40% dans la foulée en after market (alors que le cours avait été multiplié par 3 en deux mois juste avant cette annonce. Là encore, des problèmes de sécurité ont fait craindre le pire. Pourtant, contrairement à VIVUS, Arena avait annoncé un accord de partenariat avec le japonais Eisai pour les droits américains de son médicament l'obésité, avec 50 millions de dollars en cash, et 90 millions de dollars en plus lors de l'approbation de la FDA. Aussi, Arena aurait touché un taux de royalties faramineux : 31,5% du prix de vente, et Arena se réservait les droits du médicament pour le reste du monde. Mais là encore : tout a été stoppé, et désormais il sera bien difficile de repartir du bon pied.

4. Le Sibutral d'Abott

En janvier 2010, c’est la firme américaine Abbott qui a dû retirer le Sibutral en raison de risques cardio-vasculaires.

Le Challenger : le Contrave d'Orexigen Therapeutics
 
Face à cette cascade de refus, le Contrave d'Orexigen Therapeutics (Code Nasdaq : OREX) apparaît comme la dernière carte à jouer. C'est en tous cas le seul joker cette année. Le Contrave est une combinaison de bupropion (un agoniste opioïde kappa) et de naltrexone (un antagoniste opioïde mu-1 déjà approuvé). L'actualité récente du titre nous montre une opportunité. Suite au refus du comité consultatif de la FDA le 16 Septembre pour Arena, le titre s'est envolé de +38%. Aussi, on a pu voir par le passé que le titre était très réactif (cours multiplié par 5 en 6 mois en 2009). On peut être certains qu' un arbitrage a pu être fait sur le titre suite à l'échec du Lorcaserin. Désormais, cette valeur devrait être très suivie, puisque c'est la seule opportunité qu'il reste cette année pour jouer une AMM sur ce "gros" marché de l'obésité.

La date fixée pour le rendez vous FDA est le 7 Décembre. Cela nous laisse donc du temps pour mettre cette valeur dans nos viseurs, rentrer sur le titre et établir une stratégie de trading. Pour l'heure, je conseille de suivre le titre et de saisir toute opportunité en cas de franchissement à la baisse des 6,00 $ (plus proche des 5,50 $). En tous cas, une chose est sûre : on pourra se positionner plus bas. Il n'est pas question de rentrer sur les niveaux actuels. Il est juste question ici de surveiller le titre et de rentrer au bon moment pour profiter de la phase de spéculation qui va se profiler.

Je reviendrai en détails plus tard sur la formulation et sur le partenariat récemment signé entre OREXIGEN et le japonais Takeda (un partenariat qui porte sur un montant de ... 1 milliard de dollars). Il s'agit d'un conseil risqué -aux vues des échecs subis par les concurrents- mais le pari peut s'avérer payant si on profite des faiblesses du cours qui ne tarderont pas à arriver.

Sacha Pouget

Twitter Facebook Linkedin email
Les derniers articles de l'auteur
logiciel chart 365 Suivez les marchés avec des outils de pros !

Chart365 par ABC Bourse, est une application pour suivre les marchés et vos valeurs favorites dans un environnement pensé pour vous.