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Overnight, ami ou ennemi du trader ?

Par Samuel Rondot

samuel rondot

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Une journée de bourse se décompose en 2 parties bien distinctes :

Celle ou le marché est ouvert et on les opérateurs peuvent faire des opérations
Celle ou le marché est fermé ou les opérateurs ne peuvent faire des opérations que sur un nombre réduit de produits parmi ceux là l’indice Cac 40 coté sur le Globex, un marché électronique.

Le postulat de départ qui guide tous les daytraders est qu’il est dangereux de garder des positions en "overnight" (pendant la partie de la journée ou on ne cote pas) puisque le marché peut ouvrir en crise le lendemain.

Effectivement, ces faits sont inattaquables si on se cantonne à l’examen des quelques ouvertures à –3 ou –5% depuis 25 ans.

Pourtant une analyse plus poussée des comportements de marché met sérieusement en doute le bien fondé d’une telle approche.

Pour en parler, utilisons d’abord l’observation la plus élémentaire : le comportement du marché dans ces phases là de la journée.
Pour pouvoir comparer des périodes identiques, je vais lisser les résultats sur 100 jours.

Pour faire cette observation, je vais afficher un calcul très simple : dans un premier temps, je vais examiner les mouvements de la journée (de l’ouverture à la clôture) et dans un deuxième temps, les mouvements hors séances (de la clôture à l’ouverture suivante).

Puis j’additionne ces performances sur 100 jours pour pouvoir les comparer.
J’aurais pu exprimer ces comportements en pourcentage mais j’ai préféré conserver une lecture en point puisque ce qui nous intéresse est de comparer l’un par rapport à l’autre.



En bleu le CAC 40 (échelle de droite), en jaune les variations hors séances cumulées sur 100 jours et en violet, les variations en séance cumulées sur 100 jours (échelle de gauche)

Des faits !
Nous étudions ci dessus 3 700 jours sur le marché français.
Sur ces 3 700 jours, dans 66% des cas, la courbe jaune qui correspond aux variations hors séances est au-dessus de 0.
Par contre, celle qui correspond aux variations pendant la séance est au-dessus seulement 51% de la période.

Si j’additionne tous les mouvements hors séance sur ces 3 700 journées, le marché a progressé de 4270 points soit plus que la variation de l’indice sur cette période.

En séance, le marché a reculé de 1 200 points en additionnant toutes ces journées.

L’observation des courbes nous apporte les éléments suivants
La courbe jaune, en plus de passer plus de temps au-dessus de 0, descend bien moins que la courbe violette.
Cela veut dire que sur 100 jours on a tendance à perdre bien plus sur le marché en étant positionné uniquement pendant la séance que si on se positionne hors séance.

Il arrive même au cours des marchés baissiers (en 2002) que les mouvements hors séances cumulés soit positif, alors que le marché baisse pendant la journée.

Revenons quelques instants à ces ouvertures si dangereuses pour les daytraders.
Il est très facile de dénombrer leurs occurrences sur le marché. Par exemple, combien de fois le marché a ouvert en hausse ou en baisse de plus de x% sur cette période de plus de 20 ans :

Variation Hausse Baisse
1% 264 249
2% 34 38
3 % 7 9
4% 2 4
5% 2 1

Même avec 1% cela représente 7% des fois, c’est à dire 1 fois tous les 14 séances (moins de 2 fois par mois).
En plus ces occurrences sont inégalement réparties. Il y en a beaucoup quand le marché est très volatile et il y en a très peu quand le marché ne l’est pas.

Conclusion :

En dehors de mes activités de concepteur et exploitant de systèmes de trading pour compte propre et comptes de tiers, je suis également actuellement directeur de bestCFD. J'ai donc le loisir, l'opportunité et la chance de pouvoir observer des centaines de comptes clients qui interviennent soit sur le Forex, soit sur les indices boursiers ou le pétrole. J'ai énormément progressé grâce à cette étude comportementale.

Je constate que la majorité de nos clients n'y arrivent pas en trading. Nous leur mettons à disposition l'une des deux meilleures plateformes de trading du monde, à savoir Metatrader 4, l'autre étant TradeStation. Cela n'y fait rien. Ils peuvent faire du trading automatique avec transmission intégrale sans intervention humaine ou en discrétionnaire. Là aussi, aucun impact ! La majorité perd ! Je me suis interrogé longuement car les moyens informatiques, même au top, n'ont aucun impact sur le succès.

Alors joignons la thématique de "Overnight, ami ou ennemi du trader" à ces observations de comptes clients.

Pour moi, il y a bien longtemps que je suis convaincu que se priver des mouvements overnight c’est passer à côté d’une très grande partie des mouvements du marché.

En plus quand on fait le diagnostic ci dessus que les séances sont bien plus baissières que les mouvements hors séances et qu’on sait que les daytraders passent beaucoup plus de temps à la hausse qu’à la baisse, on se demande bien pourquoi ils s’en privent...

Je pense qu’il vaudrait mieux faire des recherches sur les effets de leviers inadaptés ou d’autres raisons pour expliquer les dangers du daytrading plutôt que de rejeter la faute sur ces trop fameuses ouvertures catastrophiques et les positions overnight.
 
S’il ne fallait retenir qu’un chiffre : depuis 1992 hors séance, le CAC 40 a progressé de 4270 points alors que dans le même temps, pendant la durée des séances il a perdu 1200 points.

La plupart des clients BestCFD font sur indices boursiers, soit du day trading, soit de la contre-tendance overnight avec moyenne à la baisse. Idem sur Forex et pétrole ou or, sauf qu'il n'y a pas de hors séance. Les clients se contentent de jouer à horizon quelques séances ou quelques heures sur ces marchés 24h/24 en moyennant quand ils perdent. 80% du temps, ils s'en sortent, puis une accélération les piège et ils reperdent intégralement, voire plus, les précédents gains.

Conclusion générale : le day trading est bien, mais il faut clairement comprendre son intérêt et en même temps, ses limites. Le trading overnight ne peut et ne doit s'envisager qu'en pyramidant les gains et non l'inverse ! Cet édito montre que la grande partie des décalages ont lieu en overnight. La stratégie de jeu doit OBLIGATOIREMENT tenir compte de ce point clé ! Moyenner en pertes est une douce illusion. Plus le temps passe dans le cadre d'une position moyennée, plus la probabilité de l'apparition d'une tendance augmente. Des milliers d'épargnants tous les mois donnent beaucoup de leur argent pour refuser cette règle.


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