Injustement délaissée, cette enveloppe devrait profiter d’un renforcement des
incitations règlementaires et fiscales et enfin jouer son rôle et trouver une
place centrale dans la gamme des dispositifs patrimoniaux utilisés par les
épargnants français. De nombreux CGPI ont déjà entrepris de revaloriser ce
dispositif, en transférant les PEA bancaires autrefois délaissés de leurs
clients. Ne reste plus qu’à les piloter.
Entre refiscalisation de
l’épargne et chute historique des rendements, il est un support d’investissement
qui va retrouver un intérêt durable parmi les épargnants. C’est le PEA. Créée en
1992 en remplacement du Compte d'épargne en actions (CEA) dans le but
d’encourager l’investissement en bourse des particuliers, cette enveloppe de
placement affiche jusqu’ici un bilan mitigé. Un peu plus de 20 ans plus tard,
elle pourrait donc enfin jouer son rôle et trouver une place centrale dans la
gamme des dispositifs patrimoniaux utilisés par les épargnants français.
Les raisons de ce retour en grâce ? Elles sont doubles. D’une part, le
législateur s’apprête à renforcer les avantages de ce dispositif. Dès novembre
2012, le rapport Gallois insiste sur la nécessité de réorienter l’épargne longue
vers le « financement productif ». Quelques mois plus tard, le rapport
Berger-Lefebvre lui emboite le pas en suggérant au gouvernement 15 propositions
de réforme visant à réallouer 100 milliards d’euros de patrimoine financier en 4
ans vers le financement des entreprises françaises, et notamment des acteurs de
taille intermédiaire (ETI) et des PME. Sans surprise, le PEA figure en bonne
place des 78 pages du rapport, au côté d’un outil inédit nouvellement promu, le
contrat d’assurance dit « Euro Croissance ». Déjà tenu à l’écart de la chasse
aux niches fiscales, le PEA pourrait ainsi voir son champ d’actions élargi,
grâce notamment au relèvement de son plafond de 132.000 à 150.000 euros et à la
création d’un compartiment dédié aux ETI-PME, lui-même plafonné à 75.000 euros.
Logique, ce traitement de faveur est nécessaire. Il découle de la double
nécessité de favoriser l’épargne longue, appelée à compenser les carences des
systèmes de retraite par répartition, et de financer l’investissement de long
terme de l’économie française, à travers notamment le renforcement des fonds
propres des entreprises. Il se distingue donc du traitement qui semble plus
mitigé infligé à l’assurance-vie, dont les avantages sont tout juste épargnés
(voir légèrement durcis, avec la perspective d’une extension à 12 ans de la
durée de détention au-delà laquelle le souscripteur peut bénéficier de la
fiscalité la plus favorable). C’est donc rien de moins qu’à un réarbitrage au
profit d’un PEA « retoiletté » et rendu plus compétitif, auquel le législateur
invite les épargnants.
Par Jean-François
Valentin
Directeur Marketing et Commercial chez 360 AM
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