Pourquoi le dollar reste-t-il fort malgré la crise ?
Avec chaque plan de relance, le gouvernement américain creuse le déficit
public. En plus de la crise économique qui touche pays, cela devrait affaiblir
le dollar, du moins en théorie.
Mais il n’en est rien ! Pourquoi ?
Les investisseurs américains liquident leurs actifs étrangers
Les investisseurs américains liquident les actifs risqués qu’ils possèdent à
l’étranger et ce, plus rapidement qu’ils ne liquident leurs investissements
risqués sur le marché national.
La demande étrangère pour les obligations et les actions d’entreprises
américaines reste très faible. Ainsi, les étrangers n’engendrent pas les flux de
capitaux nécessaires pour soutenir le dollar en se portant acquéreurs d’actifs
US.
Sur les trois derniers mois pour lesquels nous avons les données (octobre à
décembre 2008), les ventes d’actifs étrangers par les Américains ont engendré un
flux de près de 100 milliards de dollars.
Très forte demande pour les bons du trésor américain
Et puis il y a toujours cette forte demande mondiale pour les bons du trésor
américain, les fameux “T-bonds”, par les banques centrales et les investisseurs
individuels. La demande a littéralement explosé avec la crise, et cela a
provoqué une quasi pénurie de dollars chez les investisseurs privés. C’est aussi
le résultat de l’aversion des banques centrales envers tout ce qui fleure le
risque de crédit.
Une économie US qui ralentit ...
... profite au dollar !
Cela peut paraître un peu contre-intuitif au premier abord, mais cela devient
évident quand on y pense un peu.
L’économie américaine est gourmande en importations. Quand l’économie US
ralentit, le niveau des importations baisse. Résultat : le déficit de la balance
commerciale se résorbe et ... renforce le dollar. Par extension, on peut donc
s’attendre à ce que le dollar rechute au fur et à mesure que l’économie
américaine reprend des couleurs.
La fin de l’effet de levier : le “deleveraging” profite au dollar
Autre effet kiss cool, le “deleveraging” ; la réduction de l’effet de levier.
Pendant longtemps, les investisseurs ont massivement emprunté dans des devises
offrant de faibles taux d’intérêt, à savoir le yen et le dollar principalement.
C’est le fameux “carry trade”. Cela s’est produit non seulement sur le marché
des devises, mais sur aussi sur de nombreuses classes d’actifs.
Maintenant, les investisseurs réduisent la voilure en réduisant leur effet de
levier. En clair, ils liquident leurs positions pour rembourser leurs emprunts,
libellés en yen et ... en dollar. Mécaniquement, cela crée une forte demande
pour ces devises et à terme, une quasi pénurie.
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