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Racheter ses actions en bourse avec ses bénéfices, est-ce une bonne stratégie ?

Par Charles Dereeper;

charles dereeper

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On connait tous l'histoire d'Arnaud Lagardère qui s'est endetté à titre personnel pour racheter ses propres actions en Bourse. Il est en faillite personnelle virtuelle au vu des actifs inférieurs à son endettement quelques années plus tard. Comme il fait partie de la haute élite française et qu'il contrôle vaguement un machin qui produit des armes, les banques lui ont foutu la paix.

Mais son expérience est intéressante. Le 28 août 2008, Dominique D'Hinnin de Lagardère déclarait qu'il avait annulé 3% du capital en ayant racheté au plus haut en 2007 des titres en Bourse.

Cela revient à investir les bénéfices de leur activité sur leurs propres actions dont les cours pouvaient s'effondrer et se sont effondrés... Quelle est la pertinence de ces stratégies managériales ? Les élites capitalistes n'ont elles plus aucune idée de croissance et de développement et préfèrent réduire le flottant au risque de tout perdre ? 

Je pense à ces dizaines de milliers de salariés qui ont travaillé sous pression pour atteindre un résultat économique qui a été investi dans du vent, un cours boursier.

La question de la croissance des entreprises m'a toujours fasciné. Je crois que les plus avisés si on fait abstraction de GE qui est une machine à part dans le monde économique de la croissance par rachat externe, sont Apple et Google qui stockent l'argent sans le distribuer ni l'investir en attendant l'occasion unique.

Ne rien faire vaut souvent mieux que de tenter des projets mal ficelés sous la pression des marchés financiers et actionnaires qui aboutissent à de la destruction de valeurs. On encense dans les médias corrompus les deals de rachat énormes en taille. Ce que personne ne précise, ce sont les statistiques de création de valeur 5 ans après la réalisation de ces fameux deals. Elles sont massivement négatives selon le Boston Consulting Group et d'autres spécialistes.

Si on y réfléchit bien, les analystes financiers et autres investisseurs attendent des taux de croissance de 10 à 15% chaque année, alors que de nombreux marchés économiques sont bornés par le haut, soit parce que un minimum d'intervenants se partagent les parts de marché et que se développer contre eux est trop couteux, soit parce que le nombre de consommateurs pro ou privés sur le créneau n'est tout simplement pas expansible.

Je constate avec les années que de nombreux chefs d'entreprises cotées en bourse ou non échouent, ce qui est logique, mais que de l'autre côté de la barrière, la pression des 10 à 15% par an est toujours là. Il y a des jours, je me dis que la gestion des multinationales est comme une pièce de théâtre. Pas possible que les gens se mentent à eux mêmes. Chacun joue son rôle sans y croire dans le fond...


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