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Depuis le mois de Mai, différents scandales ont éclaboussé des sociétés
chinoises cotées aux Etats-Unis. La tenue des comptes s'est révélée fantaisiste
pour certaines d’entre elles. On a depuis assisté à une chute de la valeur des
actions de dizaines de sociétés. De nombreuses sociétés issues de l'empire du
Milieu attirent désormais la suspicion. Ces difficultés sont-elles passagères ?
S'agit-il d'une opportunité pour investir dans les sociétés qui ont dévissé ?
L’hécatombe des sociétés chinoises
Bloomberg a rapporté que 10 milliards de $ seraient partis en fumée à New York
en raison de la chute de 40% en moyenne du cours des entreprises chinoises
cotées à Wall Street. En six mois, plus de 25 sociétés qui y sont cotées ont été
soupçonnées de pratiques illégales. Sur les 12 derniers mois, 21 entreprises ont
vu leur cotation interrompue, tandis que 5 étaient exclues du marché. On a pu
constater que de grands fonds d'investissement ont été touchés, comme Carlyle,
Fidelity ou encore Renaissance. En cause : les cabinets d’audit, certains
raiders et les directeurs de sociétés cotées mal intentionnés.
La perte de confiance est au cœur de cette affaire
On se rappelle de l'affaire Enron ou bien de la société de technologie indienne
Satyam. Des sociétés qui ont connu une faillite retentissante parce qu'elles
avaient maquillé leurs comptes (alors même que les auditeurs n'avaient rien
remarqué). Ce qu'il se passe en ce moment aux Etats-Unis est du même acabit.
Sauf que des centaines de sociétés pourraient être concernées. Mais ce qu'il se
passe en ce moment pour les sociétés chinoises cotées à Wall Street ressemble à
une fraude organisée à grande échelle.
Pour l'heure, la chute des valeurs chinoises à Wall Street a entraîné une perte
de valorisation de 10 Milliards de $ pour les investisseurs, mais on ne connaît
pas encore les véritables répercussions. D'autant qu'on touche un pilier
essentiel dans la Finance : la confiance. Or, on sait que les effets
dévastateurs d'une perte de confiance mettent souvent du temps à retrouver son
niveau initial.
Quelques sociétés chinoises cotées à Wall Street mises en cause dans ces
affaires :
Un contexte propice à taper sur la Chine
L'insolente ascension de la Chine a de quoi agacer. Devenu premier exportateur
mondial en 2010, bénéficiant du plus grand marché domestique de la planète et
disposant de réserves pléthoriques de dette européenne et américaine : ce début
de siècle est marqué par la présence des chinois sur tous les terrains (aussi
bien diplomatiques, qu'économiques). Dans ce contexte, il peut être opportun de
vouloir freiner cette expansion grandissante et qui isole de plus en plus les
pays dits développés.
Or, il faut savoir que la Chine est la principale victime du protectionnisme
commerciale. En 2010, elle a fait face à "64 différends commerciaux,
représentant une valeur de 7 milliards de $ (source : FrenchChina.org).
Pas plus tard que le 10 mai, Chen Deming (ministre chinois du commerce)
critiquait les restrictions imposées par les Etats-Unis frappant "2000 produits
interdits d’exportation en Chine" et s’insurgeait contre "l’exclusion de la
Chine de la liste des 164 pays bénéficiant d’un régime particulier d’importation
de produits sensibles venant des Etats-Unis, baptisé Strategic Trade
Authorization" (source : Question Chine).
Les pays qui agitent le drapeau de la restriction se réfèrent à l’article 16 du
protocole d’accession de la Chine à l’OMC et qui leur permet de prendre des
mesures restrictives, si la hausse importante des importations chinoises risque
de causer « une désorganisation du marché pour les producteurs nationaux de
produits similaires ou directement concurrents ». On imagine bien que ça ne
plaît pas du tout à la Chine. D'autant que les pressions de l'OMC sont présentes
pour demander à la Chine de se conformer à diverses règlementations et autres
bonnes pratiques commerciales. Il suffit d'ailleurs de lire les injonctions de
l'OMC à ce sujet, qui lui demande notamment "de rendre ses politiques et
pratiques commerciales et d'investissement encore plus transparentes, de
poursuivre ses efforts actuels de réexamen, de révision et de réforme de sa
législation commerciale").