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Je tenais à écrire ce petit article pour saluer un exploit historique réalisé
mardi dernier par les économistes et dirigeants keynésiens qui pilotent nos
économies depuis plusieurs décennies.
Après plusieurs décennies d'effort intense pour relancer sans cesse la
consommation par la dette, grâce à de brillantes politiques monétaires et aux
savants calculs associés, grâce à de toutes aussi brillantes manipulations de
taux d'intérêt pour entraîner les ménages à s'endetter au maximum, et même
au-delà, et grâce enfin à un dopage très pointu de l'économie basé sur des
déficits publics de plus en plus insoutenables, nos entraîneurs keynésiens ont
réussi la semaine dernière à faire tomber un record qui datait de plus de 79
ans.
La monnaie unique européenne et l'interdiction faite aux états de mener une
politique monétaire indépendante et adaptée à leur environnement économique a
aussi apporté une contribution essentielle à cette réalisation, tout comme les
idéaux de mai-68 ("inutile de produire, profitons de l'instant présent, c'est la
consommation à crédit qui crée la richesse").
Saluons enfin le rôle de conseil essentiel de certains prix Nobel d'économie
dans la genèse de ce record, je pense en particulier au grand spécialiste de la
fuite en avant dans la dette et de la planche à billets qu'est Paul Krugman.
Voici donc ce nouveau record :
Entre le 3/9/1929 et le 8/7/1932, à l'occasion de la grande crise économique des
années 30, le Dow Jones passait d'un sommet à 386 points à un point bas à 40,56.
Soit une baisse de 89,5%, qui constituait jusqu'ici la référence historique en
matière de krach boursier.
Entre le 7 novembre 2007 et le 4 octobre 2011, l'indice de la bourse Grecque
Athex 20 est passé d'un sommet de 2856,78 points à un point bas de 288,96, soit
une baisse de 89,9%.
La Grèce est donc le premier pays à battre le record de baisse de la crise de
1929. Et nul doute que grâce à la poursuite des efforts de la "troïka
européenne", qui continue de perfuser ce pauvre pays devenu insolvable, et
maintient sa stratégie de fuite en avant dans la dette, tout en l'étranglant
dans le même temps par une monnaie trop forte et inadaptée à sa situation
économique, ce record de baisse sera de nouveau battu.
Si nous continuons sur la lancée actuelle, au lieu d'utiliser des politiques de
mise en faillite ordonnée pour toute institution insolvable (voir cet
intéressant article de Vincent Bénard à ce sujet), d'autres pays, de plus en
plus nombreux, ne manqueront pas de rejoindre le club très fermé de ceux qui ont
réussi à battre le record de chute boursière de la crise de 1929.
Malheureusement pour les populations concernées, il ne s'agit pas seulement d'un
record de chute boursière. Ce genre de "records" est toujours associé à d'autres
records qui frappent directement les ménages : taux de chômage, perte de pouvoir
d'achat, destruction de l'épargne.