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Londres ou la crétinisation du monde en marche.



Napoli Napoli
07/01/2011 21:35:26
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07 janvier 2011
Eloge des frontières : lien proposé par l'utilisateur

« Une idée bête enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières. D’ailleurs, ajoute notre Dictionnaire des idées reçues (dernière édition), la démocratie y mène tout droit, à ce monde sans dehors ni dedans… »

Ainsi commence Eloge des frontières (Gallimard), un tout petit livre où Régis Debray vient de rassembler des conférences prononcées en mars 2010 à la Maison franco-japonaise de Tokyo.

Et dans ce monde de fausses valeurs, où on échange un Michel Houellebecq contre un Stéphane Hessel ou, au choix, deux barils d’Ariel, je voudrais dire tout le bien que cet opuscule mérite — les livres qui vous rendent intelligent ne sont pas si fréquents.

Dans la frénésie européano-mondialiste, dont le credo — ou l’incantation — se limite à proclamer la fin des frontières (et, tant qu’à faire, de l’Histoire), cela fait du bien de lire que les exaltés de l’ouverture, les apôtres de la World Music, tous ceux qui trouvent que « le mantra déterritorialisation » est un joli mot, et autres excités de la globalisation, nous tricotent un monde dangereusement inquiétant,.

Les légendes fondatrices, explique Debray, « tracent des lignes ». Romulus délimite la Cité d’un sillon si profond que le premier qui le saute — son frère, en l’occurrence — en paie le prix fort. La civilisation, c’est la démarcation.
Dans l’espace d’abord : Dieu commence par séparer (la lumière de la ténèbre, l’eau de la terre, Eve d’Adam, etc. — en bon petit diable, souligne notre conférencier, qui arrive d’une époque où l’on étudiait encore le grec en classe). Et le sacré procède de cette séparation. Le templum (Debray arrive aussi d’un système scolaire où l’on faisait du latin…) dérive du verbe grec temnein, qui signifie découper. Le pro-fane se tient à l’avant d’une limite qui détermine l’espace religieux proprement dit, et le rex est celui qui reget fines, qui délimite les frontières. C’est aussi le rôle des chefs, à commencer par les chefs de famille, que d’énoncer aux enfants la limite — mais voilà : le règne de l’enfant-roi (et jamais on n’a mieux senti l’oxymore de l’expression), du citoyen universel et du banquier trans-frontalier ouvre l’ère du brouillage des limites, et, bientôt, de leur effacement.

On comprend le propos. Effacer les différences, c’est produire de l’indifférence. Nous avons passé quelques dizaines de millénaires à construire des bulles — grottes, maisons, murailles, cantons ou famille, tout comme la nature a fabriqué des gousses et des carapaces —, que l’on prétend éclater, en nous sommant d’être désormais membres d’un « village global ». Le Bien serait cette standardisation qui dit que je suis semblable à mon voisin, tout en prétendant respecter nos différences, dissonances autorisées d'un concert universel.

La frontière, cependant, pour être sans cesse reculée, fait de la résistance. On détruit l’enceinte de Philippe-Auguste, le Mur des Fermiers généraux, les fortifs’, mais on a le périphérique, et le Grand Paris de demain élaborera sa propre limite : les villes reconstituent sans cesse leur intra muros. Et la banlieue, indistincte, est vécue comme une menace, un espace de non-droit — un faux bourg. Encore que la Cité (ainsi les voyous appellent-ils leur citadelle) se reconstitue sans cesse, et génère ses propres lois. C’est même, explique Debray, qui a de la mémoire, une réalité politique : on commence par chanter que « l’Internationale sera le genre humain », et l’on finit par construire des rideaux de fer. Il en est de même dans la World Enterprise, qui abolit les frontières pour en édifier immédiatement d’autres — entre Etats-Uniens et Mexicains, entre Neuilly et Aubervilliers, entre Espagnols et Maghrébins. Pour ne rien dire des Israéliens et des Palestiniens. Tout déracinement engendre son ghetto. L’industrie de la serrure trois points et de la barrière de sécurité ne s’est jamais mieux portée que dans ce monde prétendument ouvert. L’Union européenne, qui n’a jamais existé que sur le papier des illusions bruxelloises, mesure aujourd’hui ce qu’a coûté la perte de cette frontière symbolique que représentaient les diverses monnaies. À moins de supposer que l’euro est l’autre nom du Deutsche Mark — une évidence que les Grecs, les Irlandais, les Portugais et bientôt pas mal d’autres paient au prix fort.

La culture fait partie de ces clôtures. Bien entendu, nos démocrates béats la prétendent plurielle, ouverte, multipolaire. Et les illusionnistes de la pédagogie ont tenté d’imposer en classe cette vision du « tout se vaut « . Sans comprendre que l’Ecole avait été bâtie, dans les années 1880, avec des murs de papier, plus solides encore que la pierre, où étaient imprimés la Légende des siècles et le Tour de France de deux enfants, Racine et Corneille, Rabelais et Stendhal.

Mais on préfère aujourd’hui faire lire aux enfants les contes du monde entier, écrits dans une langue soigneusement lavée de toute difficulté, un globish où le présent de narration est toujours préféré au passé simple, toujours trop complexe, le mot vulgaire au mot savant, et les bons sentiments à la complexité. Sans voir que les lycées-casernes enfantaient plus de Rimbaud forts en thème que les « espaces de vie » conçus par les architectes modernes : l’enfant profite de la contrainte, de la clôture, de la règle — sans nécessairement se la prendre sur les doigts. Il erre en revanche dans l’espace mental sans délimitation que lui dessinent les pédagogies de l’apocalypse molle. Et au lieu de sublimer ses frustrations en efforts, en travail, en désir de mieux faire, il les libère au tout premier degré en violence exercée sur les autres et sur lui-même. Le cancre-roi est le cancer des cultures dissoutes. Au lieu de lui imposer des paliers, on lui laisse la porte ouverte — à 83% de réussite, le Bac est-il encore un rite de passage ?

La contrainte fabrique sans doute pas mal de conformistes. Mais l’absence de hiérarchie profite au caïdat : quand Rome s’est prétendu ville universelle, et que tous les peuples conquis ont eu droit à la citoyenneté, les barbares ont franchi le limes, et se sont installés dans la Cité — urbi et orbi, jusqu’à ce que de nouvelles frontières apparaissent.

« Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites », disait le sapeur Camember. Profondeur remarquable de la tautologie. La civilisation, la culture, l’éducation — ou l’écriture —, c’est l’expérience des limites. « Le principe de laïcité, explique Debray, portait un nom : la séparation. » De l’Eglise et de l’Etat. De la sphère privée et de la sphère publique. De l’instituteur et du curé (ou du rabbin, ou de l’imam). « La loi au forum, le privé à la maison ». La séparation donne forme, donne corps. Eduquer, c’est, sans cesse, imposer des limites. Le barbare — celui qui est venu frapper à la porte de l’Empire, comme celui qui a enlevé Ilan Halimi — n’a ni limites, ni contrainte. Et c’est ce que nous fabriquons, à grands coups d’école ouverte, de dissolution des disciplines — l’idéal des pédagogistes —, de désordre. On veut nous faire croire que le désordre est créateur, quand c’est la contrainte qui accouche d’œuvres d’art. À Malraux qui demandait comment aider les créateurs, on répondit crûment : « Mettez-les en prison » — l’ombre de Sade, dont Debray souligne tout ce qu’il doit à la Bastille, est là pour en témoigner.

Et de conclure : « En avant, les bonnets d’âne ! » (Si !), avant de définir le « sans-frontiérisme », qui est à la fois un économisme, qui « avalise le moins d’Etat en masquant son corollaire, le plus de mafia », un technicisme (un standard unicode, une hubris robotique qui se donne pour une méta-culture mondiale), un absolutisme (celui du délinquant ou celui du prophète, qui ne reconnaissent aucune limite à leurs appétits. Ajoutons-y le tyran, qu’il ait la barbichette de Napoléon III ou les talonnettes de Napoléon IV) et un impérialisme — hégémonie de Rome autrefois, des Etats-Unis hier, des banquiers aujourd’hui.

Le « rouleau compresseur », comme dit Debray, de la convergence et nos mots-fétiches, consensus, concertation et compromis, sont des concepts qui commencent mal. Et de préférer la culture, qui absorbe tout en sachant rejeter, qui trie, digère ou vomit, qui sait la différence entre Mozart et Sexion d’assaut, entre Laclos et Paulo Coelho, entre Degas et Vénilia.

Debray achève sa diatribe par une invocation à tous ceux qui refusent encore la « dilution dans l’universel », selon le mot d’Aimé Césaire — tous ceux qui ont rêvé de cartes et d’estampes et de journées de la jupe, de maisons de la culture et non de no man’s land, de centres-villes qui ne soient pas des centres commerciaux, de service public et non de logique de marché, de gastronomie et non de fast food… Eloge des frontières est un vrai hymne à la résistance, à la différenciation — et, in fine, aux Lumières, contre la tentation obscurantiste de l’uniformité.

Jean-Paul Brighelli
  
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Napoli Napoli
31/12/2010 18:36:30
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Je vous lis, mais il faut être clair sur un point : Londres est LA capitale, la comparer Paris ou une autre capitale européenne est impossible, le facteur d’échelle est tout autre.
Le commerce a toujours existé, je suis et j’ai toujours été commerçant (peu importe mon métier) comme du reste une majorité de ma famille, vieux ou jeunes.
La consommation est donc un paramètre qui fait partie de mon quotidien.
Au-delà des vacances, Londres a été pour moi une manière de comprendre les mécanismes nouveaux de commercialisation des produits, cette brève immersion a confirmé ce que je mets en place par ailleurs à titre professionnel. Ma réflexion c’est aiguisé en scrutant la dernière élection US, Obama ayant mené une campagne des plus inédite avec le succès que l’on sait, les réseaux sociaux occupent une place dont peu prévoyaient l’ampleur et l’importance il y a encore quelques mois.
Comme toutes choses il y a du bon et du moins bon, Londres je l’ai connu lorsque j’avais une tignasse jusqu’au milieu du dos, à l’époque les codes qui régissaient la vie des adolescents étaient les mêmes qu’aujourd’hui, la notion d’appartenance est ancestrale pour l’homme, c’est pour ceux qui me connaisse la base de mon débat que de distinguer progrès et évolution.
Le grand changement vient de la rapidité de l’échange, sur ce sujet, la ou il fallait des mois lorsque j’avais 20 ans, il faut 1 seconde de nos jours.
Commercialement il faut en tirer toutes conséquences, une d’évidence étant que personne n’est à même d’intégrer autant de données de façon simultanée. Ces mêmes données arrivent alors en concurrence de manière plus radicale, pour être visible il faut être bref, il faut ne pas encombrer l’espace de la cible, il faut être confondu à cette dernière (parenthèse sur les pubs pleine page du site abc qui sont de véritables contre publicités, et pour le site et surtout pour l’annonceur !).
Par précaution, et à l’adresse de certains mal comprenant, je précise immédiatement que je n’ai rien découvert il y a 3 jours… Il faut profiter lorsqu’on est commerçant de cette aubaine qu’est "l’idiocracy" --> lien proposé par l'utilisateurnouvelle, initiée par des majors, elle est aujourd’hui à la portée du moindre artisan informé.
Après Mondo Cane, voici Mondo Bruto…

Encore une fois, abusez de tout, sans retenue, demain c’est autre chose, le paradis c’est le refuge des lâches !

Message complété le 31/12/2010 18:47:15 par son auteur.

Si vous avez lu le lien Wiki ci-dessus, regardez donc le film, comme moi vous réaliserez que vous n'êtes non pas plus intelligent, mais que c'est les autres qui sont de plus en plus crétins, hélas...

  
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moisankarl moisankarl
31/12/2010 16:38:09
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Bienvenu dans le grand empire
Bonjour Gacurien
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un sacrifice "Prière de sacrifier votre argent..." mais d'un besoin. Pas une envie légère et passagère malgré les apparences... non, mais un véritable et inconditionnel besoin prolongant son action depuis la nuit des temps. L'objet change selon les époques tandi que l'enjeu du projet reste inchangé. Qui suis-je ?
Voilà donc sans doute ce qui est ma dernière contribution pour 2010. Ca promet. De bon voir même de très bon résultats d'entreprise sont anticipés et je crains malgré profit en être profondement attristé au grés de mon irronie.
Vive le grand empire.

PS : Bonne fin d'année, c'est tjs moins risqué.
  
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gacurieu gacurieu
31/12/2010 16:03:24
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Bien sûr Napoli, c'est partout pareil !
Supermarchés, Grands Magasins, Fnac ...Innombrables sont les temples de la nouvelle déesse (sur) Consommation.
Prière d'y sacrifier votre argent sur l'autel des gondoles et caisses enregistreuses.On en a besoin pour entretenir vos illusions ... et le pouvoir des personnes qui tirent les ficelles.
Les fourmis sont devenues cigales, l'amour du travail bien fait a fait place à l'amour du profit.
Je ne vise pas là les traders, mais la civilisation qu'ils illustrent
Bonne Année 2011 !
Pour vous, vos proches ...et vos finances !
  
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moisankarl moisankarl
30/12/2010 21:34:21
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Bienvenu dans le grand empire.
Un jour de Mai on enseigna que seul le manque était source de désir.... Dés lors que penser en observant cette invréssemblable hypnose collective devant les Magasins ? Ces femmes et ces enfant d'abord puis ces hommes remplis, gros d'avoir encore et toujours désiré sans pourtant manquer. Le manque serait-il subjective ? Or comment penser des enfants le ventre gonflé d'albumine. Grave question que celle du manque, de l'absence. Et si ces millions de choses admirablement présenté derrière les vitrines seraient que du vent, rien qui ne puisse véritablement remplir. Charmant.
Un gros bisou et vive le grand empire. 1000 ans disait-il déjà... heu...
  
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Napoli Napoli
30/12/2010 20:33:24
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Salut Lupo et gacurieu,
Londres était l’exemple, il y avait un bout que je n’avais traîné mes escarpins dans London.
Cette ville est identique aux autres, ça tout le monde ou presque l’avait compris… la bas le phénomène est exacerbé, l’échelle de grandeur est tout autre, le crétin y est stratosphérique !
Le monde de la consommation me va bien, la surconsommation est autre chose tout de même.
Comme dit plus bas, ils sont comme leurs cher iphone, gavés de "widgets", le cerveau formaté, sans aucune possibilité ni espoir d’esprit de synthèse. Ils vivent leur vie sans but, ils dépensent car ils n’ont rien d’autre à faire et sont incapables de faire quoi que ce soit d’autre.
Le futur sur cette base sera un enfer pour beaucoup…

A+
  
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Lupo Lupo
30/12/2010 16:38:38
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Salut Napoli.
C'est vrai qu'il ne faut pas aller à London pour voir ce genre de connerie. Je reviens de chez Médiamarkt. Faisait bourré! De personnes innomables qui s'arcqueboutaient pour acheter la dernière connerie à la mode. Pauvre monde. Y avait un essaim auprés d'un stand appel et les nouveaux pc portables. Waouh, une fourchette entre 1000 et 2500 pour un pc. En tendant l'oreille, j'entendais plein de.... j'en veux un, j'en veux un.
Tiens, toutes les 10 secondes un gosse meurt de faim. Qu'on se le dise.
  
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gacurieu gacurieu
30/12/2010 16:25:08
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Tout à fait d'accord. Nous vivons dans la civilisation de la consommation. Tous doivent sacrifier à cette nouvelle déesse, dont les prêtresses sont les ménagères de moins de 50 ans ( quoique à 60, ou même 70 !)
Le côté économique, c'est que la richesse d'une nation se mesure désormais selon le PIB consommation.
Hors celui-ci, est contrôlé à 60%, voire plus par l'Etat qui mène, sans aucun contrôle, ou si peu
une politique hasardeuse qui enverrait n'importe quelle personne privée à la ruine, ou même en prison !
  
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Napoli Napoli
29/12/2010 20:46:46
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Non ce n’est pas un clone, c’est un multi, encore un qui ne m’aime pas, je suis vraiment attristé par ses déclarations, il a roulé derrière moi sur les rubriques pendant des lustres, la il n’a pas pu se retenir, les fins d’années c’est comme les pleines lunes chères à Faber, ils sont en éruption et puis après tu ne les vois plus pendant quelques mois.
  
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LaCiedesIndes LaCiedesIndes
29/12/2010 19:43:07
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Tu as un don c'est celui de les trouver, je t'envie Napoli. Pour celui ci hélas tu ne marqueras pas de points il faut que tu prouves que ce soit pas un clone.
  
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hj788 hj788
29/12/2010 09:50:35
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Il est vexé le monsieur ?

Il fait son voyage exceptionnel (depuis 30 ans à priori) hors de son petit village et il découvre le monde tel qu'il est depuis bien longtemps en nous fendant d'un texte acide pour nous expliquer la société de consommation. Etalant une fois de plus la somme de ses frustrations au grand jour en s'en prenant à la planète entière. Pathétique.

  
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Paul C Paul C
29/12/2010 00:58:26
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Noël, est devenu une vaste entreprise commerciale comme tous les événements formatés à faire vendre un maximum. Personnellement, je n'ai rien contre l'Iphone, Facebook et tous ces outils de communications qui existent depuis une quinzaine d'années, mais la question est la suivante :

Malgré tous ces gadgets électroniques qui permettent de communiquer pour 3 fois rien avec l'autre bout de la planète, est-ce justement on communique mieux qu'avant ? Est-ce que ça fait reculer la solitude et l'isolement ?

Ma réponse est NON ! Et c'est ça le plus triste. On a les moyens de communiquer mais ça reste bien trop virtuel.
  
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moisankarl moisankarl
29/12/2010 00:11:08
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Bienvenu dans le grand empire... Il n'y en aura pas pour tout le monde, veuillez vous prémunir de manquer, encore et encore, là, ici, à cet endroit même ou l'avoir prima sur l'être. Juste lettre donner à voir. Il manquerais plus qu'on s'organise... Et puis quoi ! Au diable la résistance... qui veux des armes ?? J'en est plein mes armoires.

Message complété le 29/12/2010 00:13:36 par son auteur.

Des vrais, celles qui, ivre de paresse, tue.

  
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Napoli Napoli
28/12/2010 20:18:27
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Bien sur, Londres est comparable à toutes les autres capitales ou ville importante de France, il faut le lire pour le croire tout de même.
Tu as un iphone dernière génération ? rassures toi, cela ne modifiera en rien ce que tu es par ailleurs, tu as été à Londres ces 30 dernières années ? au fait, je déconne, ne réponds pas ! merci.
  
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mariefer8 mariefer8
28/12/2010 10:56:16
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Nous vivons dans une société qui entretient le désir de posséder plus, de voir plus grand ou de vivre la vie des autres.

"Le contentement rend les pauvre riches, l'insatisfaction rend les riches pauvres."
- Benjamin Franklin.
  
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jamas jamas
28/12/2010 10:41:34
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Pour ne parler que de ce que je "connais", il n'y a qu'à prendre les transports en commun parisiens et faire quelques escales à La Défense ou Les Halles. A la veille de Noël, on a assisté à un flot incessant de consommateurs aux besoins inassouvis. C'est déjà la course dans les transports, dans les couloirs, sur les quais ou dans les rues en temps "normal" mais là c'était vraiment pitoyable. C'est à se demander si ces mêmes personnes n'étaient pas en train de courir après d'éventuelles rations alimentaires. Ok, je suis mauvaise langue, ils étaient tous en retard pour les derniers cadeaux...
Noël, encore et toujours... et un passage en revue des cadeaux reçus dans mon entourage plus ou moins proche. Merci la carte bleue, c'est Noël bling-bling une fois de plus. Alors que le "X-mas code" du millésime 2010 était "cadeau utile", on a assisté à de l'Ipad, du sac Vuitton, du foulard Hermès et que sais-je encore. Quand je vois que certains des acheteurs se sont coupés un bras pour offrir de tels cadeaux alors qu'en contrepartie ils se sont fait offrir des chauffages d'appoint pour leur appartement, moi aussi je me dis qu'il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond.
Napoli, tu as eu raison de partir à Londres avec ta famille à la veille de Noël, c'est une ville qui a beaucoup de cachet en cette époque. Mais une chose est sure, si ton escapade britannique avait pour seul but de nous dresser ce portrait peu flatteur de l'européen moyen, tu aurais pu, comme le dit hj788, prendre la première ville de plus de 30000 habitants à côté de chez toi et je suis certain que ton constat aurait été identique. Si je me trompe, alors tu dois vivre dans un charmant petit coin de paradis ;)
  
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Kumdun Kumdun
28/12/2010 10:19:50
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Bonjour au forum,

"l'état psychique ne laisse aucune place à la réalité seul le plaisir domine" Freud.

Bonne journée
  
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hj788 hj788
28/12/2010 09:23:49
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remplaces "londres" par n'importe quelle ville importante en France ou en Europe et le constat et le même. Rien n'est spécifique dans le texte à la capitale britannique.

Habites tu dans un petit village reculé le reste de l'année ?
  
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Napoli Napoli
28/12/2010 06:14:57
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Revenant de Londres, j’ai pu constater quel était le recul de notre civilisation. Une photo ci-dessous jointe, résume à elle seule le fond de ma pensée. On y aperçoit une foule dense qui est massée devant la vitrine d’un magasin, ce dernier étant remplit, les gens attendent dehors de longues minutes dans l’espoir de pouvoir rentrer, par lots, afin d’acquérir l’objet rare en solde !
Sur place m’est revenu à l’esprit un article de notre faschioniste, le dénommé Michel Guilhermer, quel homme heureux que ce Michel ! heureux d’appartenir à cette cohue écervelée, lobotomisée, atomisée, je fais le rapprochement avec le film "Million dollars Baby" ou l’entraîneur explique en voix off, que pour former un boxeur il faut d’abord le décaper jusqu’à l’os, lui ôter tout ce qu’il possédait pour le reconstruire, patiemment, selon un modèle voulu. Si pour la boxe, le procédé est honorable car il ne s’approprie que les données pugilistiques de l’athlète, pour le citoyen il en va tout autrement.
Notre système a patiemment décapé tout ce qui pouvait construire et former un humain, tout son savoir propre, sa réflexion, balayé la connaissance et plus que tout l’esprit d’initiative.
Nous sommes enfermé dans un monde où il faut être consommateur, c’est une raison d’être, c’est hélas la seule pour l’écrasante majorité, c’est à cela qu’a servit le décapage.
Je considérais également tous ces jeunes et moins jeunes, qui viennent bosser dans ce paradis pour couillons, il payent très cher l’apprentissage de la langue Anglaise.
Une vraie fourmilière, ou tout le monde avance pour ne pas tomber, sans autre but, sans projets d’avenir, la redistribution pécuniaire est immédiate, sitôt gagné, sitôt dépensé, et pour l’essentiel en futilités, et du reste quoi d’autres ?
Ayant nos deux (grands) enfants avec nous, nous leur avons proposés de leur offrir un iphone4 de dernière génération, nous étions alors dans un des temples de cette industrie si chère à Michel : Apple ! Nous avons il faut le dire déçu nos enfants, tous les 2 n’ont que faire de cet indispensable outil de communication qu’est l’iphone, largement satisfaits de leurs portables respectifs, et puisqu’on tenait à leur faire un cadeau, autant participer à leurs prochains frais d’études nous ont-ils dit en cœur, alléluia ils n’ont pas été atteint !
Cela fait peu de rescapés tout de même… il faut voir les pauvres hères qui hantent ces lieux, yeux hagards, casques ou écouteurs sur les oreilles, il faut bien remplir tout le vide qui représente l’espace qu’ils ont entre les 2 oreilles ! Tous empruntant les mêmes codes tant vestimentaires qu’alimentaire ou verbal, ils sont décapés jusqu’à l’os, près à servir au mieux les intérêts de la matrice. En les observants attentivement on ne les sent pas malheureux, ils sont atones, mais globalement satisfaits. Privés de toute réflexion et de tout repères, ils ne s’abandonnent pas au système, il le nourrisse, l’entretienne, en font partie intégrante, il en devient difficile de distinguer l’iphone de l’utilisateur… tous 2 ayants une quantité exponentielle de "widgets" (je parle comme Michel), pouvant ainsi s’interfacer, n’ayant rien de spécifique à échanger mais le faisant quand même avec frénésie.
A part ça le temps était très froid, quasi polaire, comme partout sur la planète, mais rassurons nous le Groenland se réchauffe, le carbone progresse, parlant de ça, l’industrie financière évite ainsi que l’on aborde les réels sujets que sont la déforestation, les OGM, la culture intensive, les délocalisations, la menace grandissante de défaillance d’approvisionnement de nos sociétés ultra dépendantes.
A l’année prochaine, maintenant direction la Turquie si tout va bien.
  
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