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Plainte contre l'Inra après le décès d'une chercheuse dû à la maladie

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Ribo Ribo
22/06/2019 18:57:43
1

Sans vouloir incriminer quiconque, je me souviens qu'en fin des années 90 je suis intervenu dans un INRA au sud de Paris dans un service de génétique où des chercheuses venant des 'pays de l'est' travaillaient 'sans filet' avec une des deux enceinte ! Pièce ordinaire non identifiée comme dangereuse, pas de blouse spécifique, pas de gants, pas de masque, sans ventilation ni 'hotte' aspirante. Je me suis étonné de cette situation et en discutant j'ai bien compris que la direction s'en fichait et qu'elles préféraient faire 'profil bas' pour garder leur poste. J'espère juste que ces deux jeunes chercheuses et leur progéniture soient encore en forme...

Le principal agent cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction (CMR) rencontré dans ces organismes de recherches est le BET ou bromure d'éthidium*. Mais la liste des produits classés 'CMR' est très longue

http://www.prc.cnrs.fr/IMG/pdf/cmr-atp13-fr.pdf

* http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Bromure%20d%27%C3%A9thidium/fr-fr/

  
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Dubaisan Dubaisan
22/06/2019 03:13:17
2

La encore, si cette jeune chercheuse n'a pas pris ni respecté les consignes de sécurité, c'est sa responsabilité. En clair: tant pis pour elle.

Que la famille de cette personne surfe sur cette irresponsabilité pour gagner du fric, est lamentable.

  
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Ribo Ribo
22/06/2019 00:31:01
2

Ayant fréquenté beaucoup de boites en France, je pourrais écrire un livre d'anectodes concernant la sécurité dans les labos ! Malgré de gros efforts, depuis plus de 20 ans, des chargés de sécurité qui mettent en place et surtout font respecter des protocoles concernant la manipulation des produits ou échantillons, leur stockage ainsi que leur gestion comme déchets, c'est le plus souvent une bataille journalière pour que les 'usagers' les respectent ! D'une part, tu avais (ils sont à la retraite maintenant) l'ancien "qui n'a jamais eû besoin de çà pour travailler en sécurité" d'autre part les jeunes (thésars, CDD ou autres) qui se comportent comme des ados mal éduqués et égoïstes (après moi le déluge). Il y a aussi le fait que la biologie utilise des produits redoutables (surtout en génétique) et aussi que les budgets pour l'entretien des appareils de sécurité (pour la filtration de l'air au niveau chimique ou biologique par exemple, là ou j'exercais) ne suivent pas.

Dans l'ensemble le privé est beaucoup plus sérieux que le public (question de budget sans doute). Certaines pharma sont d'ailleurs extrêment sévères pour les écarts concernant la sécurité. Ils ont bien compris l'enjeu financier en cas de décès d'un employé.

Message complété le 22/06/2019 00:40:12 par son auteur.

Concernant le cas ci-dessous, la responsabilité de l'INRA sera difficile à établir car de mémoire lorsque j'intervenais sur une 'hotte à prion' je mettais une blouse du service pour intervenir avec une double paire de gants. De mémoire tout ce qui sortait de l'appareil devait être trempé dans de la soude caustique (la javel ne suffisant pas). L'accident aurait dû faire l'objet d'une déclaration officielle afin d'avoir un suivi et de pouvoir justement faire valoir ses droits en cas de séquelles.

  
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gars d'ain gars d'ain
21/06/2019 23:25:00
1
L'INRA plutôt brillant par ses publications de recherche et habituée aux premières ne pourra pas s'enorgueillir de celle-ci qui est fortement regrettable...

ça fait penser à l'époque révolue, fort heureusement où l'on pouvait contracter la tuberculose en buvant du lait non pasteurisé...

: (

En même temps, si c'est avéré : manipuler sans protection des échantillons contaminés avec de chages infectieuses de prions : y'a pas besoin de normes pour comprendre qu'on prend un gros risque...
  
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gars d'ain gars d'ain
21/06/2019 23:25:00
0

La famille d'une jeune chercheuse décédée lundi de la maladie de Creutzfeldt-Jakob a porté plainte pour "homicide involontaire" contre l'Institut national de recherche agronomique (Inra), où elle avait travaillé et où elle aurait été contaminée en 2010 (AFP/Archives/THOMAS SAMSON)

La famille d'une jeune chercheuse décédée lundi de la maladie de Creutzfeldt-Jakob a porté plainte pour "homicide involontaire" contre l'Institut national de recherche agronomique (Inra), où elle avait travaillé et où elle aurait été contaminée en 2010.

La plainte, transmise au parquet de Versailles et consultée vendredi par l'AFP, dénonce des "manquements à la sécurité" au sein de l'unité de recherche en virologie et immunologie moléculaire à Jouy-en-Josas (Yvelines), où la chercheuse a travaillé sur les maladies dites à prions, dont fait partie Creutzfeldt-Jakob.

La famille a porté plainte pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui", ont indiqué ses avocats Marc et Julien Bensimhon, confirmant une information de Mediapart. Le parquet a confirmé avoir reçu cette plainte et précisé examiner l'opportunité d'ouvrir une enquête.

L'Inra a fait part à l'AFP de sa "très grande tristesse" après l'annonce du décès de la chercheuse. L'institut a confirmé qu'elle avait "eu un accident de service en 2010 lors d'une expérimentation au sein du laboratoire" et estimé qu'il était dès lors "essentiel de comprendre les causes de la maladie".

La jeune femme qui a travaillé à l'Inra de 2009 à 2012 est décédée lundi à 33 ans de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie incurable très rare qui touche le cerveau, forme humaine de la "maladie de la vache folle".

Le 31 mai 2010, elle s'était coupée à un doigt en manipulant un échantillon infecté, un incident alors reconnu comme un "accident de service", selon la plainte.

"Il n'y a absolument aucun doute sur le lien direct entre la blessure qu'elle a subie en 2010 et son décès aujourd'hui", a affirmé à l'AFP Me Bensimhon.

"La famille a souhaité porter plainte parce qu'il y a eu énormément de manquements en matière de sécurité", a-t-il dit, ajoutant qu'"elle n'aurait pas dû être piquée, contaminée, si les procédures de sécurité avaient été respectées".

- "Pas aux normes" -

Selon la plainte, le laboratoire "n'était pas aux normes", la jeune femme n'avait "pas été formée aux risques", ne portait pas "d'équipements de sécurité adéquats" et n'a pas eu de suivi médical.

Elle aurait notamment dû porter "des gants anti-coupures" et non "en latex", et elle n'a été décontaminée qu'"environ 20 minutes" après avoir été blessée, peut-on lire dans la plainte.

"Il s'agirait d'un cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob nouveau variant", a précisé l'institut de recherche dans une brève déclaration écrite à l'AFP, en soulignant que les autorités sanitaires (Santé Publique France) poursuivaient aussi des "investigations" sur ce cas.

L'institut a transmis à la famille et aux autorités sanitaires "les pièces qui lui étaient demandées" et s'est engagé à la "transparence": "Tous les élément relatifs à l'accident et aux mesures de sécurité seront communiqués aux autorités sanitaires et à la justice", assure l'Inra.

"Il est essentiel que toute la vérité soit faite, c'est essentiel pour sa famille, mais aussi pour l'ensemble de la communauté scientifique", a ajouté l'institut, en précisant qu'il allait aussi "contribuer" à une mission confiée par la ministre de la Recherche à l'Inspection générale de l'éducation nationale et à l'Inspection santé et sécurité au travail, afin d'évaluer "les mesures de sécurité dans les laboratoires de recherche sur les prions".

Contrairement à ses autres formes, la maladie "variante" de Creutzfeldt-Jakob serait transmissible par le sang: "Il a été observé au Royaume-Uni entre 2003 et 2007 la survenue de quatre cas de transmission hautement probables de la maladie par transfusion de concentrés de globules rouges", selon un document de l'Etablissement français du sang.

© 2019 AFP

  
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