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Chez Chronopost à Alfortville, des sans-papiers en grève contre un "sy

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sardinos sardinos
03/10/2019 12:17:45
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scandale d etat mensonge d etat escroquerie d etat et plus
  
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sardinos sardinos
03/10/2019 12:17:44
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Photo prise le 31 octobre 2005 à Issy-Les-Moulineaux de l'ancien siège social de l'entreprise Chronopost, filiale colis de La Poste (AFP/JEAN AYISSI)

Travailleurs sans-papiers dans un centre de tri Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne), ils campent devant le site depuis près de quatre mois pour réclamer leur régularisation et dénoncer un système de "sous-traitance en cascade" qui les "exploite" et les maintient dans une précarité invisible.

Leurs dizaines de tentes vertes couvertes de bâches bleues sont plantées au pied des grillages qui protègent l'entrepôt Chronopost, le long d'une route semée de bâtiments industriels.

Depuis le 11 juin, la trentaine de sans-papiers organisés en collectif a eu le temps de s'installer. Autour d'un thé, Mohamed, Sissoko et quelques autres racontent comment ils ont dit "stop" après avoir chargé, déchargé, trié et scanné des colis pendant des mois pour assurer la "livraison express" aux clients.

A Alfortville, Chronopost, filiale à 100% de La Poste, sous-traite le tri des colis à la société Derichebourg, qui elle-même fait appel à des intérimaires via l'agence Mission Intérim en Essonne. Une "sous-traitance en cascade" dénoncée par le collectif et les syndicats et élus locaux qui le soutiennent.

Les sans-papiers, sénégalais et maliens pour la plupart, disent avoir été recrutés par l'agence d'intérim en présentant les papiers d'identité d'autres.

"J'ai donné la carte de séjour d'un ami", raconte Mohamed, 24 ans, recruté en 2018. "La dame a regardé la photo, elle m'a regardé. Elle a dit : +c'est pas vous ça +. J'ai pas répondu... Elle a fait les photocopies. Une semaine plus tard, ils m'ont appelé".

Fin 2016, Sissoko, 29 ans, avait présenté "la carte de séjour d'un ami qui (ne lui) ressemble même pas", sourit-il. "On m'a donné les chaussures de sécurité, le gilet vert. Le soir même, je suis venu travailler ici".

Tous racontent les trajets de parfois deux heures pour arriver sur le site à 3H30 du matin pour quatre heures de travail, les camions qu'il faut décharger "en 30 minutes", les heures de nuit payées en tarif journée - jamais plus de 600 euros par mois - les heures supplémentaires pas comptées... Et les menaces des chefs d'équipe pour qu'ils accélèrent la cadence : "Je sais qui n'a pas de papiers, si vous faites pas bien demain on appelle un autre".

Selon Sud-PTT, leurs missions ne dépassaient pas 18 mois pour éviter à l'entreprise "d'être embêtée par des demandes de régularisation".

- "Hypocrisie totale" -

Pour pouvoir un jour demander leur régularisation, tous ont besoin d'une promesse d'embauche et de fiches de paie. Problème: ils ont été payés sous le nom d'un autre. Leurs employeurs pourraient certifier qu'ils ont bien travaillé ici, via une attestation de "concordance d'identité", mais "personne ne veut assumer", dénoncent-ils.

De "l'esclavage moderne", avait dénoncé en juillet le député (PS) du Val-de Marne, Luc Carvounas à l'Assemblée, accusant la Poste, "entreprise publique", de recourir à des sans-papiers en toute connaissance de cause et réclamant une enquête sur ses pratiques.

En mai dans les Hauts-de-Seine, La Poste a été condamnée à 120.000 euros d'amende après la mort en 2012 d'un coursier intérimaire en situation régulière mais non déclaré, travaillant pour sa filiale Coliposte. Seydou Bagaga s'était noyé en tentant de récupérer un colis tombé dans la Seine.

Dans un secteur de la livraison en pleine explosion, les marges se font sur la main d’œuvre et le recours aux sous-traitants est "énormissime", dit Jean-Louis Marziani de Sud-PTT.

Contactés par l'AFP, Mission Intérim "n'a rien à communiquer" et Derichebourg assure qu'"aucun intérimaire n'est sans papier". La Poste, via Chronopost, se dit elle "sensible à la situation des personnes qui manifestent", déplore être "désigné à tort comme le fautif"... et renvoie vers Derichebourg.

Des discours d'une "hypocrisie totale", selon M. Marziani: "Chez Chronopost, il y a des caméras partout, et il est impossible que des dizaines de sans-papiers rentrent chaque jour sans que la direction ne soit au courant".

L'affaire fait grincer des dents jusqu'aux autorités. "Tout le monde sait que les méthodes de Chronopost ne sont pas acceptables", lâche un responsable local. Et la situation reste bloquée: le collectif de sans-papiers veut une régularisation générale mais la préfecture a prévenu qu'elle n'examinerait les dossiers qu'au cas par cas.

© 2019 AFP

  
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