L'état

Encore une interprétation partisane d'un sondage d'un tank du marigot washingtonien soi-disant apolitique.....

Quand on choisit des pays pro ou totalement dépendants des USA, pas difficile d'obtenir de tels résultats.

"Pew researchers found that a majority of respondents in all 14 of the democracies* surveyed hold unfavorable views of China".

*dont l'Australia, le RU, l'Allemagne, les Pays bas, la Suède, les USA, la Corée du Sud, L'Espagne, le Canada.

Aucun parallèle aucune analyse n'est faite depuis 10 ans entre la déliquescence économique, sociale, la perte des repères démocratiques etc....des pays occidentaux sondés d'un côté, et d'un autre, la montée en puissance de la Chine.

"Xi may take cold comfort in the fact that in the 13 democracies other than the U.S., he is viewed more favorably than President Donald Trump, a point Democratic vice presidential nominee Kamala Harris mentioned at the debate Wednesday night".

Et pourtant, Xi peut malgré tout être réconforté par le fait que dans les 13 démocraties autres que les États-Unis, il est perçu plus favorablement que le président Donald Trump, un point que la candidate démocrate à la vice-présidence Kamala Harris a mentionné lors du débat mercredi soir".

Enfin pour la bonne bouche:

U.S. Trade Representative Robert Lighthizer has gone from one of the most hawkish voices in Washington, D.C., to one of the most conciliatory. Until recently, Lighthizer helped spearhead Trump’s trade war against China, the culmination of years spent criticizing China’s trade practices as a congressional staffer and trade lawyer. Now Lighthizer is battling even more hawkish voices in the Trump administration as he tries to hold together the phase one trade agreement China and the U.S. signed in January. He also reportedly opposes a recent U.S. state department push to broker a trade pact with Taiwan, a move that would likely upset Beijing. New York Times

Le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, est passé d'une des voix les plus bellicistes de Washington à une des plus conciliantes. Jusqu'à récemment, Lighthizer a contribué à mener la guerre commerciale de Trump contre la Chine, point culminant d'années passées à critiquer les pratiques commerciales de la Chine en tant que membre du personnel du Congrès et avocat spécialisé dans le commerce. Aujourd'hui, Lighthizer se bat contre des voix encore plus bellicistes au sein de l'administration Trump, alors qu'il tente de faire tenir ensemble la première phase de l'accord commercial que la Chine et les États-Unis ont signé en janvier. Il se serait également opposé à une récente initiative du département d'État américain visant à négocier un pacte commercial avec Taïwan, une initiative qui risquerait de contrarier Pékin.

L'Etat, ce devrait être le Peuple zt non pas les élus censés le représenter.

Malheureusement, le Peuple, nommé en d'autres temps le Tiers-Etat, par sa paresse et par son désir et besoin d'être pris en charge, s'est laissé voler sa souveraineté.

Victime consentante de son bourreau

Je voulais citer ici, comme un rappel, un passage du livre terminé ce jour (au chômage forcément j'ai le temps de lire):

https://www.abcbourse.com/forums/msg662004_quels-livres-me-conseillez-vous-de-lire-

(petit rappel de la file)

L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids: il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche: «Moi, l’État, je suis le Peuple.» C’est un mensonge! Ils étaient des créateurs, ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour: ainsi ils servaient la vie.

Ce sont des destructeurs, ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État: ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits. Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.

Je vous donne ce signe: chaque peuple a son langage du bien et du mal: son voisin ne le comprend pas. Il s’est inventé ce langage pour ses coutumes et ses lois. Mais l’État ment dans toutes ses langues du bien et du mal; et, dans tout ce qu’il dit, il ment–et tout ce qu’il a, il l’a volé.

Tout en lui est faux; il mord avec des dents volées, le hargneux. Même ses entrailles sont falsifiées. Une confusion des langues du bien et du mal–je vous donne ce signe, comme le signe de l’État. En vérité, c’est la volonté de la mort qu’indique ce signe, il appelle les prédicateurs de la mort!

Beaucoup trop d’hommes viennent au monde: l’État a été inventé pour ceux qui sont superflus! Voyez donc comme il les attire, les superflus! Comme il les enlace, comme il les mâche et les remâche.«Il n’y a rien de plus grand que moi sur la terre: je suis le doigt ordonnateur de Dieu» –ainsi hurle le monstre. Et ce ne sont pas seulement ceux qui ont de longues oreilles et la vue basse qui tombent à genoux!

Hélas, en vous aussi, ô grandes âmes, il murmure ses sombres mensonges. Hélas, il devine les cœurs riches qui aiment à se répandre! Certes, il vous devine, vous aussi, vainqueurs du Dieu ancien! Le combat vous a fatigués et maintenant votre fatigue se met au service de la nouvelle idole! Elle voudrait placer autour d’elle des héros et des hommes honorables, la nouvelle idole! Il aime à se chauffer au soleil de la bonne conscience, –le froid monstre! Elle veut tout vous donner, si vous l’adorez, la nouvelle idole: ainsi elle s’achète l’éclat de votre vertu et le fier regard de vos yeux.Vous devez lui servir d’appât pour les superflus!

Oui, c’est l’invention d’un tour infernal, d’un coursier de la mort, cliquetant dans la parure des honneurs divins! Oui, c’est l’invention d’une mort pour le grand nombre, une mort qui se vante d’être la vie, une servitude selon le cœur de tous les prédicateurs de la mort! L’État est partout où tous absorbent des poisons, les bons et les mauvais: l’État, où tous se perdent eux-mêmes, les bons et les mauvais: l’État, où le lent suicide de tous s’appelle–«la vie». Voyez donc ces superflus! Ils volent les œuvres des inventeurs et les trésors des sages: ils appellent leur vol civilisation–et tout leur devient maladie et revers!

Voyez donc ces superflus! Ils sont toujours malades, ils rendent leur bile et appellent cela des journaux. Ils se dévorent et ne peuvent pas même se digérer. Voyez donc ces superflus! Ils acquièrent des richesses et en deviennent plus pauvres. Ils veulent la puissance et avant tout le levier de la puissance, beaucoup d’argent, ces impuissants!

Voyez-les grimper, ces singes agiles! Ils grimpent les un sur les autres et se poussent ainsi dans la boue et dans l’abîme.Ils veulent tous s’approcher du trône: c’est leur folie, comme si le bonheur était sur le trône! Souvent la boue est sur le trône–et souvent aussi le trône est dans la boue. Ils m’apparaissent tous comme des fous, des singes grimpeurs et impétueux. Leur idole sent mauvais, ce froid monstre: ils sentent tous mauvais, ces idolâtres.

Mes frères, voulez-vous donc étouffer dans l’exhalaison de leurs gueules et de leurs appétits! Cassez plutôt les vitres et sautez dehors! Évitez donc la mauvaise odeur! Éloignez-vous d’idolâtrie des superflus. Évitez donc la mauvaise odeur! Éloignez-vous de la fumée de ces sacrifices humains! Maintenant encore les grandes âmes trouveront devant elles l’existence libre. Il reste bien des endroits pour ceux qui sont solitaires ou à deux, des endroits où souffle l’odeur des mers silencieuses.

Une vie libre reste ouverte aux grandes âmes. En vérité, celui qui possède peu est d’autant moins possédé: bénie soit la petite pauvreté.Là où finit l’État, là seulement commence l’homme qui n’est pas superflu: là commence le chant de la nécessité, la mélodie unique, la nulle autre pareille.

Là où finit l’État, regardez donc, mes frères! Ne voyez-vous pas l’arc-en-ciel et le pont du Surhomme?

Ainsi parlait Zarathoustra.