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Sérendipité



Ribo Ribo
15/10/2020 00:00:47
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A lire dans Courrier international n° 1563 du 15 au 21 octobre 2020

Neurosciences - L’histoire des neurones jaillis de nulle part.

Après avoir mis de côté une expérience infructueuse, une équipe de biologistes s’est retrouvée, contre toute attente, avec une boîte de Petri** pleine de neurones. Et si cet “accident” conduisait à une révolution médicale ?

Une équipe, composée de spécialistes de la recherche fondamentale en biologie cellulaire et moléculaire ont découverts par hasard, dans une boîte de culture cellulaire laissée à l'abandon après une étude ratée, des cellules inconnues... . Persuadés que la boîte de Petri avait été contaminée, Yuanchao Xue et ses collègues ont recommencé l’expérience, encore et encore. L’équipe s’est aperçue que, dès qu’elle extrayait les PTB (protéine de liaison à l’ARN - acide ribonucléique - ) d’une cellule, celle-ci se métamorphosait en neurone.

La neurogenèse, c’est-à-dire l’apparition de nouveaux neurones dans le cerveau, cesse en général à la puberté. Quand ces cellules sont endommagées ou meurent, l’organisme est incapable de les remplacer. L’étape suivante consistait logiquement à réitérer l’expérience sur des souris atteintes de la maladie de Parkinson – laquelle se caractérise par la mort progressive de neurones dopaminergiques [producteurs de dopamine], responsable, entre autres, de tremblements et de troubles moteurs. Les chercheurs ont choisi de tester la méthode d’extraction des PTB sur des astrocytes, des cellules non neuronales en étoile qui sont particulièrement nombreuses dans le cerveau. La plupart du temps, ces cellules produisent une protéine de liaison à l’ARN appelée PTB1 qui les empêche de se transformer en neurones. Misant sur le fait que les astrocytes se mettent à proliférer à la mort des neurones et prennent leur place dans le cerveau, l’équipe a voulu transformer ces astrocytes – en surnombre dans la maladie de Parkinson – en neurones in vivo, chez l’animal. Yuanchao Xue s’est entendu dire qu’il était théoriquement impossible de régénérer un neurone fonctionnel ou de reconstituer un circuit neuronal. Les expériences réalisées in vitro en boîte de Petri donnent souvent des résultats très différents in vivo.

L’équipe a conçu un virus adéno-associé [virus non pathogène jouant le rôle de vecteur] pour transporter un pARNi [petit ARN interférent] afin de réduire au silence le gène cible qui code pour la protéine PTB, appelé PTBP1. Les chercheurs ont injecté le virus directement dans le mésencéphale d’une souris atteinte de la maladie de Parkinson, dont l’équipe avait extrait la plupart des neurones dopaminergiques. Les chercheurs ont également injecté le pARNi à un sujet témoin sans son vecteur.

Douze semaines plus tard, Xiang-Dong Fu et ses collègues ont constaté que 30 à 35 % des astrocytes avaient été convertis en neurones. Aucun neurone n’était apparu chez le sujet témoin. Les chercheurs ont également pu démontrer que non seulement les astrocytes se transformaient en neurones dopaminergiques fonctionnels, mais que ces neurones, propres à la région concernée, arrivaient progressivement à maturité et reconstituaient des circuits neuronaux. Dans un article paru en juin dans Nature, l’équipe explique qu’elle est ainsi parvenue à éradiquer les symptômes de la maladie de Parkinson chez une souris.

Résumé de l'article de Nayanah Siva publié le 2 septembre.

** Petri : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bo%C3%AEte_de_Petri

Sérendipité : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9

  
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