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Brexit: le ton monte entre Londres et Bruxelles avant la reprise des négociations


Actualité publiée le 07/09/20 11:39

Les négociateurs britannique David Frost, à gauche, et européen, Michel Barnier, à Bruxelles le 21 août 2020 (POOL/AFP/YVES HERMAN)

Le Royaume-Uni a appelé l'Union européenne à faire preuve de plus de "réalisme" pour la reprise mardi de difficiles négociations sur leur relation post-Brexit, affirmant par ailleurs accélérer ses préparatifs en vue d'un "no-deal".

La tension monte de nouveau entre Londres et Bruxelles à l'approche de la fin de la période de transition pendant laquelle les règles européennes s'appliquent sur le sol britannique, fin décembre, alors que les négociations visant à arriver à un accord de libre-échange restent dans l'impasse.

"L'UE doit faire preuve de plus de réalisme sur notre statut en tant que pays indépendant", a affirmé lundi soir dans un communiqué le négociateur britannique David Frost, selon qui "nous ne pouvons plus nous permettre de ressasser les mêmes choses" après "six mois de dialogue".

Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de presque 50 ans d'appartenance à l'Union européenne. Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu'à fin décembre, tandis que les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.

Alors que les négociations butent notamment sur la pêche et les conditions de concurrence équitable, les jours sont comptés, Bruxelles ayant évoqué la nécessité d'un accord d'ici à la fin octobre pour permettre une ratification européenne dans les temps.


Brexit : dates clés (AFP/)

Dans son communiqué, le négociateur britannique a affirmé vouloir faire passer mardi un "message clair" à son homologue européen Michel Barnier: "Nous devons progresser cette semaine si nous voulons parvenir à un accord dans les temps".

Si un compromis n'est pas trouvé dans le "temps très limité qui nous est imparti, alors nous disposerons de conditions commerciales similaires à celles qu'a l'UE avec l'Australie", a indiqué Frost, avertissant que le Royaume-Uni "accélérait ses préparations" en ce sens "pour la fin de l'année".

- "Confiance" brisée-


Un manifestant anti Brexit devant la Chambre des Communes le 28 mars 2018 portant les deux drapeaux: le britannique et l'européen (AFP/Archives/Tolga AKMEN)

Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait déjà menacé plus tôt dans la journée de claquer la porte des négociations, renforçant la crainte d'un "no deal" potentiellement destructeur pour l'économie.

"L'UE a été très claire au sujet du calendrier. Moi aussi. Il doit y avoir un accord avec nos amis européens d'ici au Conseil européen le 15 octobre pour qu'il entre en vigueur d'ici la fin de l'année", a souligné le dirigeant conservateur.

Si ce n'est pas le cas, "nous devons l'accepter et passer à autre chose", a averti M. Johnson, assurant qu'une absence d'accord serait "une bonne issue" permettant au Royaume-Uni de "prospérer" avec "la liberté de conclure des accords commerciaux avec tous les pays du monde".

Déjà orageuse, l'ambiance à la veille de la reprise des négociations s'était assombrie lorsque le Financial Times avait révélé que le gouvernement britannique comptait présenter un texte de loi mercredi revenant sur certaines parties de l'accord encadrant la sortie de l'UE le 31 janvier dernier.


"Non aux frontières physiques": panneau pro Irlande unie et anti Brexit le 1er octobre 2019 à la frontière entre Newry, en Irlande du Nord, et Dundalk, en République d'Irlande, sur la route de Dublin (AFP/Archives/PAUL FAITH)

Ce texte vise à garantir l'absence de frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, membre de l'UE, et à éviter la résurgence de tensions dans cette région, ensanglantée par trois décennies de "Troubles".

Le gouvernement britannique a par la suite confirmé vouloir retoucher de manière "limitée" le protocole pour le "clarifier", afin de "lever toute ambiguïté" et d'éviter des "conséquences imprévues" du texte pour le processus de paix ou le marché interne britannique.

Boris Johnson insistera sur ce point mardi lors de ses discussions avec les négociateurs européens, par souci de ne pas laisser l'Irlande du Nord isolée du reste du Royaume Uni, affirme le Telegraph dans son édition de mardi.

Mais les Européens ont réagi vivement, rappelant Londres à l'ordre sur ses engagements. "Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté", a martelé le négociateur européen Michel Barnier, quand la porte-parole de la diplomatie française, Agnès von der Mühll, a averti que si la "confiance" était brisée, "les négociations sur la relation future en seront affectées".


Des drapeaux britannique et européen portés par des manifestants pro et anti brexit devant la Chambre des Communes à Londres le 29 mars 2018 (AFP/Archives/Daniel LEAL-OLIVAS)

Malgré ces dissensions, les Britanniques n'ont pas abandonné l'idée de parvenir à un compromis. "J'attends avec impatience les négociations en face-à-face de cette semaine où, je l'espère, des progrès pourront être réalisés", a déclaré David Frost.

Faute d'accord, les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers poussés, s'appliqueraient, causant des coûts supplémentaires pour les entreprises et risquant de perturber certains approvisionnements.

© 2020 AFP

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21 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

mariusb
07/09/20 15:00

Qui panique ?
Les Anglais doivent bien respecter ce qu'ils ont signé, c'est-à-dire pour l'instant un accord provisoire qui ne tient que jusque fin 2020. Ensuite, soit il y a un autre accord, soit il n'y en a pas, au quel cas ils feront ce qu'ils voudront donc à mon avis pas respecter les normes UE, toutes plus stupides les unes que les autres.
C'est ce qui commence à faire baliser la comission.

D'ailleurs, on ne comprend pas bien pourquoi c'est Boris Johnson, supposé trembler comme une feuille face à la puissante Europe unie, qui doit menacer de quitter la table des négociations. Normalement, c'est plutôt celui qui est en position de force qui quitte la table. Michel Barnier devrait avoir beau jeu, face à la mauvaise volonté évidente des rosbeefs, de leur rétorquer : "écoutez les gars, vous ne voulez pas négocier, eh bah, no deal, que voulez-vous que je vous dise ? La porte est ouverte jusqu'en Octobre, revenez si vous changez d'avis"

Manifestement, c'est Bojo qui prépare tranquilement son no deal.

Dubaisan
07/09/20 16:08

""Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté. C'est le gage de la confiance pour l'avenir", a rappelé le négociateur européen Michel Barnier, sur la radio française France Inter."

Depuis Trump et de sa doctrine, ainsi que de nombreux populistes, cette position diplomatique n'est plus d'actualités.

Maintenant c'est comme dans les cités, le règne de la loi du plus fort.

jipes
07/09/20 20:32

Dubaisan,


A ton tour, je te vois utiliser le terme "populiste", qui ne veut rien dire en l'occurrence.

**Attitude politique consistant à se réclamer du peuple**. Alors pourquoi dire que Boris Johnson est populiste. Non, il est de droite et il s'est opposé à l'Union Européenne et ça s'arrête là.

A moins que tu ne fasses que reporter ce terme que les Macron, Sarkozy et autre Hollande proclament à tort et à travers, histoire de faire de l'ombre à des partis autrement plus républicains que ne le sont les leurs.

Message complété le 07/09/2020 20:33:31 par son auteur.

plus républicains et plus démocrates.

michel1993
07/09/20 20:43

"Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté. C'est le gage de la confiance pour l'avenir", a rappelé le négociateur européen Michel Barnier, sur la radio française France Inter."

Pourquoi signer et maintenir des traités fait dans un passé qui n'est plus d'actualité, qui nous entubent dans toutes les largeurs pour les beaux yeux des partenaires ? On les respecte par ailleurs, c'est juste qu'on les rompts.

Tous les commentaires Cac 40

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