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Brexit: Londres défie l'UE et s'expose à de "graves conséquences"


Actualité publiée le 08/09/20 22:13

Boris Johnson quitte le 10 Downing Street, le 8 septembre 2020 à Londres (AFP/Niklas HALLE'N)

Le Royaume-Uni a reconnu mardi vouloir revenir sur certains engagements pris à la sortie de l'Union européenne, en violation du droit international, s'exposant à de "graves conséquences" de la part de Bruxelles.

Cette poussée de tension vient compliquer la reprise mardi de négociations déjà ardues entre Londres et Bruxelles sur leur relation post-Brexit.

La volonté britannique de réviser certaines parties de l'accord encadrant la sortie de l'UE fin janvier dernier, révélée lundi par le Financial Times, a surpris les Européens.

Remontés, ceux-ci ont rappelé à Londres ses obligations et mis en garde sur un coup porté à la "confiance", qui affecterait les négociations en cours.

"Toute tentative par le Royaume-Uni de saper l'accord aurait de graves conséquences", a averti le président du Parlement européen, David Sassoli.


Brexit : dates clés (AFP/)

Le chef de la diplomatie irlandais, Simon Coveney, a lui prévenu devant les députés de son pays que "les progrès sur le futur partenariat sont inextricablement liés à l'application totale de l'accord de retrait" de l'UE.

Interrogé par les députés sur les révisions que le gouvernement compte introduire mercredi, le secrétaire d'Etat pour l'Irlande du Nord Brandon Lewis avait reconnu précédemment que la démarche britannique "viole le droit international d'une manière très spécifique et limitée".

Le gouvernement compte retoucher pour le "clarifier" le protocole prévoyant des arrangements douaniers pour l'Irlande du Nord.


"Non aux frontières physiques": panneau pro Irlande unie et anti Brexit le 1er octobre 2019 à la frontière entre Newry, en Irlande du Nord, et Dundalk, en République d'Irlande, sur la route de Dublin (AFP/Archives/PAUL FAITH)

Ce texte vise à garantir l'absence de frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, membre de l'UE, et à éviter la résurgence de tensions dans cette région, ensanglantée par trois décennies de "Troubles" jusqu'à la signature de l'accord de paix du Vendredi saint en 1998.

Cette révision vise à s'assurer que les "personnes et les entreprises d'Irlande du Nord aient un accès sans entraves à l'ensemble du marché britannique", a expliqué Brandon Lewis.

Ce revirement a agacé y compris sur le sol britannique, jusqu'à l'ancienne Première ministre Theresa May, qui avait démissionné après avoir buté sur la question de l'Irlande du Nord dans les négociations sur le Brexit.


Un manifestant anti Brexit devant la Chambre des Communes le 28 mars 2018 portant les deux drapeaux: le britannique et l'européen (AFP/Archives/Tolga AKMEN)

Devant les députés, elle a demandé à M. Lewis comment le gouvernement pouvait rassurer ses futurs partenaires internationaux sur le fait qu'il tiendrait ses engagements.

Selon le Financial Times, le directeur des services juridiques du gouvernement britannique, Jonathan Jones, a démissionné en raison de cette révision.

- "Aller de l'avant" -

Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de 46 ans d'un mariage houleux.

Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu'à fin décembre, période de transition pendant laquelle les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.


Les négociateurs britannique David Frost, à gauche, et européen, Michel Barnier, à Bruxelles le 21 août 2020 (POOL/AFP/YVES HERMAN)

Dans ce climat tendu, une huitième session de négociations s'est ouverte mardi, jusqu'à jeudi. Avant leur démarrage, le négociateur britannique David Frost a appelé l'UE à "faire preuve de plus de réalisme sur le statut de pays indépendant" du Royaume-Uni.

"Nous ne pouvons plus nous permettre de ressasser les mêmes choses" après "six mois de dialogue" a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les négociations butent notamment sur la pêche et les conditions de concurrence équitable. Le temps presse, Bruxelles voulant un accord d'ici à la fin octobre pour permettre une ratification dans les temps.

Le Premier ministre Boris Johnson a averti de son côté que faute de compromis d'ici au sommet européen du 15 octobre, il se satisferait d'un "no deal" malgré les risques de dégâts économiques en période de crise historique provoquée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Il a même estimé lundi que cela représenterait "une bonne issue" permettant au Royaume-Uni de "prospérer" car il aurait "la liberté de conclure des accords commerciaux avec tous les pays du monde".

Sur Channel 5, le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, l'a enjoint d'"obtenir un accord" pour "aller de l'avant" et se concentrer plutôt sur la lutte contre la pandémie.

Les milieux d'affaires se montrent plus inquiets aussi et la livre s'est orientée à la baisse pour la deuxième journée consécutive mardi.

Rompre ses engagements au péril de la paix en Irlande du Nord pourrait nuire aussi aux négociations du Royaume-Uni avec d'autres pays, principalement les Etats-Unis avec lesquels Londres veut décrocher un accord commercial ambitieux d'ici à la fin de l'année.

© 2020 AFP

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9 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

31gol
09/09/20 09:25

Des félons...il y a longtemps que certains l’ont qualifié de perfide albion

mariusb
09/09/20 09:40

Je n'ai toujours pas compris en quoi le UK ne respectait pas le droit international.
Il est tenu à certains engagements liés à l'accord provisoire, mais ça ne tient que jusque fin décembre. Après, il devra respecter l'accord définitif si il y en a un. Sinon, il fait ce qu'il veut chez lui.

jipes
09/09/20 09:59

@ 31gol


Tes propos sont démesurés en ce qui concerne le Royaume Uni et Boris Johnson.

La Grande-Bretagne est un pays qui a osé, on ne pourra jamais le dire pour le nôtre.

syjo
09/09/20 10:07

Entre royaume uni, angleterre,et gde bretagne,ils se font déjà des noeuds alors l'europe c'est trop pour eux!

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