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Course à l'OMC: les Etats-Unis freinent l'ascension de la candidate nigériane


Actualité publiée le 29/10/20 07:22

La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala le 15 juillet 2020 à Genève (AFP/Archives/Fabrice COFFRINI)

Les Etats-Unis, seuls contre tous, ont refusé mercredi de soutenir la nomination à la tête de l'OMC de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, lui bloquant la voie pour devenir la première femme et première africaine à en prendre les rênes.

Cette décision plonge l'Organisation mondiale du commerce dans une plus grande incertitude, alors que l'institution dont les décisions sont habituellement prises par consensus, est privée de chef depuis le départ fin août du Brésilien Roberto Azevedo, pour raisons familiales.

Lancé début septembre, le processus de sélection de son successeur devait s'achever avant le 7 novembre.

Mais l'opposition des Etats-Unis à la candidate nigériane, à qui ils préfèrent la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, grippe la procédure au moment où les Etats-Unis sont en pleine campagne présidentielle.

Lors d'une réunion à Genève, "les Etats-Unis ont déclaré qu'ils soutenaient la ministre Yoo en raison de ses 25 ans d'expérience dans le domaine du commerce, et parce qu'elle serait capable de se mettre au travail dès le premier jour. Ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas soutenir la Dr Ngozi", a expliqué aux journalistes Keith Rockwell, le porte-parole de l'OMC.

Depuis Washington, les services du représentant américain au commerce (USTR) ont confirmé plus tard mercredi soutenir la sud-coréenne qui a "toutes les compétences requises pour diriger de manière efficace l'organisation".

Une "troïka" - composée du président du Conseil général, du président de l'Organe de règlement des différends et du président de l'Organe d'examen des politiques commerciales - supervise le processus.

Cette troïka, après avoir consulté les membres de l'OMC, avait annoncé mercredi à Genève être arrivée à la conclusion que Mme Ngozi est la candidate ayant le plus de chances de réunir un consensus.

"Ils ont dit qu'elle avait de loin le plus de soutiens (...) dans toutes les régions et quel que soit le niveau de développement des pays", a expliqué M. Rockwell.

"27 délégations représentant un plus grand nombre de pays" ont pris la parole lors de la réunion et "tous ont exprimé un soutien très fort au processus et au résultat, sauf un", a-t-il relevé, en ajoutant: "Cette délégation était celle des Etats-Unis".

- 9 novembre -

Les membres de l'OMC se réuniront à nouveau le 9 novembre à Genève, après l'élection américaine du 3, pour décider de la suite. En cas de désaccord, un vote est possible mais l'OMC n'y a jamais eu recours.

"Une conclusion rapide à ce processus va permettre aux Etats membres de recommencer à travailler, ensemble, aux défis urgents et aux priorités", a déclaré une porte-parole de la candidate, dans une réaction qui ne fait aucune mention aux Etats-Unis.

En 1999, en raison d'un désaccord des pays membres, le mandat avait été divisé en deux exercices, de trois ans chacun, pour les deux candidats.

Ancienne ministre des Affaires étrangères et des Finances du Nigeria, mais aussi ex-numéro deux de la Banque mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, pourrait devenir la première femme et la première Africaine à diriger l'organisation chargée de libéraliser le commerce mondial.


La Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, lors d'une conférence de presse, le 15 juillet 2020 à Genève (AFP/Archives/Fabrice COFFRINI)

Il n'y a pas de principe de roulement géographique mais le règlement prévoit qu'en cas de candidats jugés également méritants, les pays doivent notamment tenir compte de "l'opportunité de refléter la diversité des Membres de l'OMC dans les désignations successives au poste de Directeur général".

La candidate qui l'emportera succèdera à Roberto Azevedo, qui a quitté l'OMC un an plus que tôt que prévu. Ce départ est survenu en plein marasme économique mondial, laissant l'institution en crise.

Outre la crise économique, le prochain chef de l'institution devra affronter la crise de confiance dans le multilatéralisme et dans le bien-fondé de la libéralisation du commerce mondial, le tout sur fond de guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les Etats-Unis.

"C'est une période très difficile pour l'OMC et le commerce international", a reconnu USTR, soulignant que l'Organisation avait un besoin crucial de "réformes majeures". "Elle doit être dirigée par une personne qui dispose d'une véritable expérience de terrain".

A la mi-octobre, Ngozi Okonjo-Iweala avait indiqué vouloir se donner deux priorités pour démontrer que l'OMC est indispensable.

Elle ambitionne de présenter à la Conférence ministérielle de l'organisation, prévue mi-2021, un accord sur les subventions à la pêche, ce qui constituerait la preuve que l'OMC peut encore produire des avancées multilatérales. L'autre priorité est de rebâtir l'organe de règlement des différends - le tribunal de l'OMC - torpillé par l'administration Trump et en état de mort cérébrale.

"Je suis la candidate de la réforme", avait-elle assuré.

© 2020 AFP

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