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Déforestation en Amazonie: Casino mis en demeure par plusieurs ONG


Actualité publiée le 21/09/20 07:57

Vue aérienne de zones déboisées près de Porto Velho, le 24 août 2019 en Amazonie (AFP/Archives/CARLOS FABAL)

Une coalition d'associations a épinglé lundi le groupe Casino sur les filières d'approvisionnement en bœuf de certaines de ses filiales en Amérique du Sud, le mettant en demeure de respecter la législation sur le devoir de vigilance.

"Ces associations françaises, américaines et colombiennes nous ont mandaté afin de vous mettre en demeure de respecter les obligations légales qui s'imposent à la société Casino Guichard-Perrachon en matière de devoir de vigilance et de risques liés à la déforestation en Amérique du Sud", ont annoncé leurs avocats dans un courrier adressé lundi au PDG du groupe, Jean-Charles Naouri.

La procédure de ces ONG, parmi lesquelles Notre Affaire à tous, Sherpa, Mighty Earth et Envol Vert, s'appuie sur un rapport de cette dernière publié en juin. Il mettait en lien quatre fermes liées à la déforestation illégale au Brésil, en Amazonie et dans le Cerrado et 52 produits "vendus en rayon et aussi dans les étals de boucher de deux magasins du groupe".

"A elles seules, ces fermes représentent 4.500 hectares de forêts coupés illégalement pour laisser place au pâturage de bovins. Des terres autochtones protégées sont également converties", dénonçait le rapport de l'ONG colombienne.

Dans la lettre de mise en demeure, les avocats font valoir que "l'enquête de terrain menée par Envol Vert a permis de démontrer que ces fournisseurs du groupe Casino [...] se sont régulièrement fournis auprès de fermes mises en cause dans des activités de déforestation et d'accaparement des terres indigènes".


Vue aérienne de zones incendiées de la forêt amazonienne, le 16 août 2020 au Brésil (AFP/Archives/CARL DE SOUZA)

Les ONG exigent que le groupe établisse une cartographie des risques, une traçabilité sur toute la chaîne d'approvisionnement ainsi que la mise en place d'un système d'alerte, notamment en cas de violation des droits des peuples amazoniens.

"Lorsque Casino dit qu'ils ont vérifié que leurs trois principaux fournisseurs s'approvisionnent directement auprès de fermes qui ne font pas de déforestation, c'est l'objet de ce dossier de leur dire que ce n'est pas suffisant", a fait valoir Me François de Cambiaire.

Si l'entreprise "ne se met pas en conformité dans un délai de trois mois", les associations se sont dites prêtes à porter l'affaire au tribunal et à "solliciter la réparation des préjudices qui en découlent", ont déclaré les ONG dans un communiqué commun.

La loi sur le devoir de vigilance invoquée oblige les sociétés de plus de 5.000 salariés en France, ou plus de 10.000 dans le monde à publier un plan de vigilance destiné à prévenir les risques en matière d'environnement, de droits humains et de corruption qui pourraient résulter de leurs activités et de celles de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants.

"Les liens entre la viande vendue par Casino et la déforestation montrent combien aujourd'hui cette loi est nécessaire", a estimé Sandra Cossart, directrice de l'ONG Sherpa, lors d'une rencontre avec la presse.

Lors des huit premiers mois de l'année, les satellites de l'Institut national de recherches spatiales (INPE) ont identifié 6.086 km2 déboisés dans la plus grande forêt tropicale de la planète.

La déforestation avait atteint un niveau exceptionnel en 2019 (9.178 km2), la première année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, très critiqué pour sa politique environnementale.

© 2020 AFP

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