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La Chine suspend in extremis l'entrée en Bourse record d'Ant Group


Actualité publiée le 04/11/20 08:12

Le cours de Alibaba lié au géant du paiement en ligne Ant Group dont l'entrée en Bourse a été suspendue, chute comme indiqué sur le tableau électronique à Hong Kong, le 4 novembre 2020 (AFP/Anthony WALLACE)

La Chine a suspendu mardi in extremis l'entrée en Bourse record du géant du paiement en ligne Ant Group, soumis à une pression croissante des régulateurs financiers.

Cette suspension a fait chuter le titre du géant du commerce en ligne Alibaba, également créé par le milliardaire Jack Ma, et auquel Ant Group est lié. Le titre a perdu 8% à Wall Street mardi et près de 10% mercredi à l'ouverture de la Bourse de Hong Kong.

Ant Group, qui compte 731 millions d'utilisateurs mensuels actifs sur sa plateforme de paiement Alipay, a contribué à révolutionner le commerce et les services de paiement en Chine, les consommateurs utilisant désormais massivement leur smartphone pour payer leurs achats quotidiens.

Mais Ant Group a aussi suscité l'inquiétude des régulateurs financiers en faisant incursion dans le secteur des prêts personnels et à la consommation, de la gestion de patrimoine et des assurances.

Le groupe a annoncé mardi qu'il suspendait son entrée en bourse prévue jeudi sur les places de Hong Kong et Shanghai, après avoir été contraint par le régulateur chinois de reporter l'introduction prévue à Shanghai. L'opération devait lui permettre de lever au moins 34,4 milliards de dollars, un record historique.

La Bourse de Shanghai s'était dite inquiète dans un communiqué distinct du risque que l'entreprise ne puisse "respecter les conditions d'émission et d'enregistrement ou les exigences (des régulateurs) en matière d'information".


Le logo d'Alipay la plateforme de paiement en ligne de Ant Group, à Shanghai le 3 novembre 2020 (AFP/Hector RETAMAL)

Le groupe lui-même a "fait état de problèmes majeurs tels que des changements dans la supervision de la fintech", a-t-elle souligné.

L'annonce fait en effet suite à la mise en place de nouvelles réglementations destinées à limiter les risques liés au secteur en pleine croissance des prêts en ligne en Chine, une "fintech" dans laquelle Ant Group a investi de manière agressive.

Elle est intervenue aussi au lendemain d'une réunion inhabituelle avec les régulateurs à laquelle avaient été convoqués Jack Ma, principal actionnaire d'Ant Groupe, le président du groupe Eric Jing et le directeur général Simon Hu. Les médias d'Etat avaient récemment mis en garde contre l'instabilité financière qui pourrait résulter de la croissance rapide du groupe.

- Reprise en main -

Les régulateurs chinois "tentent de garder le contrôle d'un secteur fintech déjà énorme, rentable et en évolution rapide", a commenté auprès de l'AFP Brock Silvers, directeur des investissements chez Kaiyuan Capital.

"En l'absence d'une réglementation établie, les régulateurs ont peut-être été, de manière compréhensible, soucieux de s'impliquer", a-t-il poursuivi.


Le siège social de Ant Group à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 13 octobre 2020. (AFP/STR)

Jack Ma, l'un des plus puissants milliardaires chinois, a été la cible des critiques des médias d'Etat après un discours fin octobre à Shanghai dans lequel il a semblé accuser les régulateurs de brider l'innovation des fintech, et s'est vanté du record boursier qu'Ant s'apprêtait à battre, après celui d'Alibaba à Wall Street en 2015 (25 milliards de dollars).

Le record a été battu l'an dernier par le géant saoudien du pétrole Aramco (29,4 milliards de dollars).

Dimanche, le Financial News, contrôlé par le pouvoir, s'est inquiété que les géants de l'internet comme Ant Group deviennent trop gros, mettant en garde contre une éventuelle "grave contagion des risques".

D'autres commentaires ont appelé à une réglementation plus stricte des prêts en ligne d'Ant Group. Pour le journal Economic Daily mardi, la suspension de l'entrée en Bourse prouve la détermination des régulateurs à "sauvegarder les intérêts des investisseurs".

Pékin encourage ses fleurons technologiques à se coter sur les places boursières nationales, plutôt qu'à l'étranger, dans un contexte de rivalité économique et politique acérée avec les Etats-Unis.

© 2020 AFP

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