100 experts invitent l'OMS à revoir sa position sur les alternatives à la cigarette

Actualité publiée le 15/11/21 10:14

Lundi 18 octobre dernier, cent médecins, chercheurs et universitaires ont cosigné une lettre ouverte à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lui demander d’inclure les alternatives à la cigarette dans les politiques de lutte contre le tabagisme.

La 9ème édition de la conférence internationale sur le contrôle du tabac (COP9) aura lieu du 8 au 13 novembre prochain au Pays-Bas. A cette occasion, 100 experts ont interpellé l’OMS, via une lettre ouverte du 18 octobre, demandant à l’organisme de santé publique de reconsidérer les alternatives sans combustion dans les moyens de lutte contre le tabagisme.

Selon les scientifiques, de nouveaux dispositifs sans combustion de feuilles de tabac, mais avec nicotine, comme les produits de vapotage, les produits du tabac chauffé, les sachets de nicotine orale ou encore le tabac sans fumée sont arrivés sur le marché au cours des dix dernières années. Des alternatives qu’ils décrivent comme « une voie prometteuse pour réduire les méfaits du tabagisme ».

Les spécialistes du monde entier s’appuient sur la science pour justifier leur positionnement. Mettant en lumière différentes études, ils affirment qu’une grande part de la nocivité du tabac réside dans sa combustion et celle du papier de cigarette. Grâce aux résultats des recherches, les experts estiment détenir « des preuves irréfutables que les produits sans fumée sont beaucoup moins nocifs que les cigarettes et qu’ils peuvent supplanter le tabagisme au niveau individuel et au niveau de la population ».

La politique de l’Organisation mondiale de la Santé prônant l’interdiction totale des alternatives sans fumée à la cigarette est donc fermement condamnée par les signataires de la lettre ouverte. Ces derniers considèrent que l’OMS « tourne le dos à une stratégie de santé publique qui pourrait éviter des millions de décès liés au tabagisme ». Par cette tribune, ils invitent l’organisme à « adopter une approche plus interrogative et plus affirmée du plaidoyer de l'OMS en faveur de ces nouveaux dispositifs »

En conclusion, les experts adressent des recommandations à l’OMS. Tout d’abord, ils exigent de « positionner la réduction des méfaits du tabac comme partie intégrante de la stratégie mondiale visant à atteindre les objectifs de développement durable en matière de santé ». Dans un deuxième temps, les cosignataires « demandent à l'analyse politique de l'OMS de procéder à une évaluation correcte des risques et des avantages de ces produits alternatifs à la cigarette conventionnelle ». Enfin, ils encouragent les pouvoir publics « à prendre en compte les conséquences involontaires, comme les augmentations potentielles du tabagisme, des décisions politiques au sujet des cigarettes sans fumée ».

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