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A la lutte contre l'inflation, la Banque centrale américaine s'apprête à frapper fort


Actualité publiée le 03/05/22 16:17
Le bâtiment de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), à Washington. Photo prise le 13 avril 2022
Le bâtiment de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), à Washington. Photo prise le 13 avril 2022 (AFP/Stefani Reynolds)

Le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine a entamé mardi sa réunion de deux jours à l'issue de laquelle il annoncera, sauf surprise, une hausse des taux directeurs d'un demi-point de pourcentage, la première de cette ampleur depuis mai 2000, pour tenter de contrôler une inflation record.

La réunion "a démarré à 10H00 (14H00 GMT) comme prévu", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la banque centrale (Réserve fédérale, Fed).

L'inflation s'accroît mois après mois depuis un an aux États-Unis. Aggravée par la guerre en Ukraine, elle a atteint en mars un sommet jamais vu depuis décembre 1981: +8,5% sur un an, selon l'indice CPI.

En mars, la Fed avait commencé à relever ses taux, pour la première fois depuis 2018. Mais elle avait alors lancé le mouvement prudemment, en procédant à une augmentation de 0,25 point de pourcentage pour porter les taux dans une fourchette comprise entre 0,25 et 0,50%.

Elle avait aussi signalé sa volonté de procéder à six autres hausses cette année, soit autant que de réunions d'ici à fin 2022.

Avec une pression sur les prix qui ne faiblit pas, le président de la Fed, Jerome Powell, a depuis reconnu qu'il était "absolument essentiel" de rétablir la stabilité des prix et de relever "rapidement" les taux.

La banque centrale américaine a deux missions principales: assurer la stabilité des prix et le plein emploi.

Sur le front de l'emploi, le taux de chômage est tombé à 3,6% en mars, proche de son niveau d'avant la pandémie de Covid-19 (3,5%). Les données pour le mois d'avril seront publiées vendredi.

Les entreprises sont confrontées depuis des mois à des pénuries de main-d’œuvre et à des démissions massives. En mars, 4,5 millions de personnes ont encore quitté leur emploi, alors que le nombre d'offres a grimpé à 11,5 millions, un record, selon le bureau des statistiques.

Du coup, les entreprises augmentent les salaires pour attirer les candidats et fidéliser leurs employés, ce qui a pour effet d'alimenter l'inflation.

La perspective d'une hausse des taux de la Fed a suscité lundi des remous sur les marchés. Les rendements obligataires américains à 10 ans ont touché brièvement, à la mi-journée, le seuil de 3% pour la première fois depuis fin 2018.

- Risque d'une récession -

Outre les taux d'intérêt, la banque centrale devrait acter le début de la réduction de son bilan, une autre étape majeure de la normalisation.

Les investisseurs attendent particulièrement la conférence de presse de Jerome Powell mercredi, à l'affût de commentaires sur la manière dont les taux d'intérêt pourraient augmenter au-delà de cette réunion.

Jusqu'à présent, la Fed a clairement télégraphié ses plans, annonçant en amont sa volonté de mener un tour de vis agressif à partir de la réunion de mai, ce qui a permis de limiter la volatilité sur les marchés.

Une majorité d'économistes tablent désormais sur une autre hausse encore plus agressive de trois quarts de point de pourcentage lors de la réunion de juin, ce qui serait une première depuis 1994.

La Fed est également susceptible de commencer à réduire son portefeuille d'actifs de 9.000 milliards de dollars à partir de juin, à un rythme beaucoup plus rapide que lors d'une précédente réduction de ses avoirs il y a cinq ans.

L'enjeu est de modérer l'inflation sans faire basculer la première économie du monde en récession.

Les inquiétudes à ce sujet ont augmenté ces dernières semaines, alors que la croissance s'essouffle. Le produit intérieur brut des États-Unis s'est même contracté de 1,4% au premier trimestre, en rythme annuel.

Les experts se veulent rassurants, relevant que la consommation, moteur historique de la croissance américaine, se maintient.

Mais dans un contexte de guerre en Ukraine, de ralentissement économique en Chine et en Europe, une récession ne semble plus un risque lointain.

Les dirigeants de la Fed estiment pour l'heure qu'ils seront capables de ramener l'inflation à leur objectif de 2% sans porter les taux à plus de 3% pour éviter de faire caler la demande. Il s'agit selon eux d'une fourchette "neutre" qui ne pourra ni stimuler, ni ralentir la croissance économique.

© 2022 AFP

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8 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Bob1000
03/05/22 16:54
Doucement la remontée/baisse des taux banques centrales; Pkoi ? Rester au mieux à chaque instant réversible donc très doux hausse ou baisse des taux d'où recherche équilibre inflation/déflation tjrs instable par définition mais dans ce cas avec moins de pertes par frictions ou frottements économiques et/ou sociaux d'où minimum de variation d'entropie donc effets économiques ciblés et non saupoudrés = uniformes ( correspond au max d'entropie donc de désordre tout simplement par uniformité d'où aussi manque d'information au sens probabiliste c pareil)
tirelire19
03/05/22 16:57

Vivement la hausse des taux : cela devient un MARTEAU PIQUEUR pour les indices américains .

Bientôt quand la BCE fera pareil , le Cac 40 sera atteint du syndrome MARTEAU PIQUEUR avec l' espoir de rattraper son retard sur les indices américains

Luncyan
03/05/22 18:52

Est-ce que bob tu peux parler en français ?


Et d'arrêter la boisson

Bob1000
03/05/22 21:29
En français sans le texte variations brutales des taux banques centrales = konneries. Exemples en UE 2008 austérité chère à Mme Merkel avec les russes sont tous nos amis en UE d'où dépendance énergie gaz, .... et en 2020 à l'opposé la politique du quoi qu'il coûte d'où un océan de liquidité gratuite exponentielle dans le temps. Conséquence action-réaction = inflation mécanique infernale. La solution hélas sera d'augmenter les impôts et les prélèvements sociaux pour tous sauf modération ssi le taux de chômage reste le plus bas raisonnablement possible sur de longues années ou quinquennats pour la France ?

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