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"A vendre": à Sao Paulo les magasins ferment avec le coronavirus


Actualité publiée le 18/06/20 14:52

Un magasin fermé, le 17 juin 2020 à Sao Paulo, au Brésil (AFP/NELSON ALMEIDA)

Sao Paulo reprend partiellement son activité économique, mais dans certaines rues de la plus grande métropole du Brésil, l'alignement de rideaux de fer baissés témoigne de l'impact du coronavirus: les commerçants ont mis la clé sous la porte.

Beaucoup de magasins n’avaient pas assez de fonds pour résister à la paralysie de l’activité qui dure depuis trois mois. Ils ne rouvriront pas après la crise sanitaire.

Sao Paulo, capitale économique du Brésil, avec 12 millions d'habitants, abrite 40% des petites et moyennes entreprises du pays. La multitude de restaurants et de bars, avec leurs tables sur les trottoirs, donnait vie à la mégalopole bétonnée ... jusqu'à la pandémie.

Dans le quartier Vila Madalena, l’un des plus animés en temps normal, le bilan est déjà sinistre, alors que la pandémie n'est toujours pas contrôlée: environ un commerce sur cinq porte un écriteau "A louer" ou "A vendre".

Bars, boîtes de nuit, salons de tatouage, de manucure ou de coiffure: la plupart des commerces de ce quartier ne relèvent pas des activités dites essentielles et ne peuvent pas fonctionner par vente en ligne.

Ils n’ont donc pas reçu de clients depuis mars, obligeant de nombreux propriétaires à fermer.


Un magasin fermé, le 17 juin 2020 à Sao Paulo, au Brésil (AFP/NELSON ALMEIDA)

C’est le cas de Graziela Magliano. Cette pauliste de 47 ans avait lancé son salon de beauté il y a sept ans, misant sur un service et des produits de haute qualité, qui répondraient - pensait-elle - à la demande croissante des consommateurs de produits d’origine naturelle.

En réalité: une niche qui avait déjà un public réduit avant même la pandémie.

Graziela avait peu de réserve de trésorerie. Impossible alors de payer les 8.000 réais (environ 1.350 euros) de loyer et les salaires de ses trois employés sans recevoir de clientes.

Dès l’annonce des premières mesures de quarantaine par le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo Joao Doria, elle décide de fermer définitivement.

"Ça m’a fait peur parce que je ne savais pas ce que mon secteur allait devenir après la crise, surtout que c’est un métier où on touche beaucoup les gens. Je n’ai même pas cherché à demander un prêt car je ne voulais pas sortir de cette pandémie endettée", raconte-t-elle en regardant à travers le portail clos la jolie petite maison blanche où elle avait bâti son affaire.

- "Pas avant l'an prochain" -

"On n'a pas encore le chiffre exact du nombre d’entreprises qui ne reprendront pas leurs activités mais on s’attend à ce que ce soit environ 20% d’entre elles", indique Carlos Melles, président de l’Association brésilienne d’aide aux petites et micro-entreprises (SEBRAE).


Un magasin fermé, le 17 juin 2020 à Sao Paulo, au Brésil (AFP/NELSON ALMEIDA)

Alors à quoi ressemblera, après la pandémie, cette ville gigantesque et vibrante parfois comparée à New York, capitale d'un Etat qui déplore plus de 11.000 morts du Covid-19 et est le plus grand foyer de contamination du Brésil?

"Les entrepreneurs brésiliens vont devoir se réinventer, les emplois seront dans le secteur des services, comme l’aide aux personnes âgées par exemple. Il y a aussi eu une augmentation du commerce en ligne", selon M. Melles.

Un rythme au ralenti même après la crise sanitaire, c’est aussi ce qui inquiète Raimundo Jeronimo et Federico Prim, qui discutent sur le pas de porte de leur bar-restaurants mitoyens.

Le premier a ouvert il y a 15 ans un bistrot typique brésilien, et encaissait entre 1.500 et 2.000 réais (entre 250 et 340 dollars) par jour en moyenne.

"Maintenant je gagne 15% de ça, juste assez pour payer quelques factures. J'arrive encore à payer le loyer car le propriétaire l'a baissé de moitié", dit-il -- une pratique assez généralisée dans les grandes villes pour permettre aux locataires de passer le gros de la crise.

"Mais si ça se prolonge, je ne tiendrai peut-être pas le coup financièrement", ajoute le restaurateur.

"Espérons que les espaces de loisirs, les bars de rue, qui donnaient son identité à Sao Paulo reprennent… Mais ça va prendre du temps, pas avant l'an prochain", prévoit Federico devant son petit snack-bar, complètement vide à l’heure de l’apéro.

© 2020 AFP

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