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Agriculture bio: c'est beau, c'est bon, mais c'est difficile aussi


Actualité publiée le 22/09/17 10:29

Un verger de pommiers bio dans le Lot-et-Garonne, en février 2012 (AFP/Archives/JEAN-PIERRE MULLER)

Produire du blé ou des légumes biologiques, conduire une exploitation tout en bio, y compris les animaux, c'est grisant pour les agriculteurs. Mais c'est difficile aussi.

Au salon Tech & Bio de Bourg-lès-Valence (Drôme), qui a réuni des milliers d'agriculteurs, fournisseurs, et chercheurs autour de l'agriculture bio cette semaine, le constat est unanime: travailler en bio permet de retrouver les racines du métier d'agriculteur. Et de vivre avec les saisons en retrouvant des méthodes ancestrales d'anticipation des caprices du ciel oubliées depuis l'avènement des produits chimiques de synthèse.

"On n'est plus du tout dans l'équation agronomique +un problème, une solution+ vantée pendant des décennies par les vendeurs de pesticides, et avec laquelle j'ai été formée. Il faut tout anticiper et revenir à des savoirs paysans, à l'observation" raconte Sophie Queyron, formatrice "Produire autrement" en maison familiale rurale dans l'Isère.

"Faire du bio, nous, on adore": dans un large sourire, Sylvain Raynault, venu du Canada avec son frère Richard, dit vouloir acheter des matériels agricoles européens car ils sont "meilleurs que les nord-américains" pour leur ferme de 1.400 hectares exploitée tout en bio depuis quatre ans.


Des bananes issues de l'agriculture biologique dans un supermarché de Paris, le 18 octobre 2016 (AFP/Archives/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT)

"On se sent maître de notre réussite comme de nos échecs. Avant, c'était le vendeur d'intrants (engrais et pesticides, NDR) qui décidait de tout", dit le Quebecois à l'AFP.

- Jubilation -

Dans les allées du salon, on sent comme une jubilation entre les drones lanceurs d'insectes qui vont parasiter les oeufs de la pyrale du maïs et les pièges à phéronomes destinés à tromper et appâter les vers de la prune ou de la cerise.

Des produits à base de cuivre et de soufre, seuls pesticides naturels autorisés, voisinent avec des robots desherbeurs. L'ennemi, c'est l'herbe folle ou la tavelure du pommier, le pou de la poule, la tordeuse du pêcher ou le vulgaire puceron.

Sur le stand de l'institut de recherche Inra, les visiteurs se pressent pour demander comment se débarrasser de tel ou tel ravageur qui empoisonne leurs concombres et cucurbitacées.

"Le bio a encore un peu l'esprit pionnier, il cherche tout le temps. L'agriculture conventionnelle était plus sécurisante pour l'agriculteur", sourit Christian Hirschi, qui exploite 40 hectares bio dans le Jura Suisse.

"Et en bio, les erreurs ne pardonnent pas. Il y a moins de possibilités de rattrapage qu'en conventionnel, alors on atteint de très hauts niveaux techniques" dit-il.

Parfois, il s'agit simplement d'une perte de savoir-faire. "Chaque fois que j'ai un problème technique à résoudre avec mes moutons victimes d'un parasite par exemple, et que je ne trouve pas de solution ici, je me tourne vers l'institut technique algérien, qui, lui, n'a pas tout oublié", souligne Sebastien Blache, producteur en circuit court dans sa ferme du Grand Laval (30 hectares), dans la Drôme.

Cet ornithologue de formation a réussi le tour de force de transformer en quelques années une exploitation intensive de maïs en paradis de biodiversité peuplé d'oiseaux et bordé de haies, qui produit fruits, légumes, légumineuses, agneaux, poules et oeufs.


Un stand au salon du vin biologique "Millesime Bio" de Montpellier, le 26 janvier 2016 (AFP/Archives/PASCAL GUYOT)

Pour Alain Cottebrune, maraîcher dans le Cotentin sur 70 hectares, dont 20 en bio, "le plus dur est de trouver les informations techniques nécessaires en France". "Sur internet, on ne trouve que des infos canadiennes" dit-il.

Un guide technique pour faire du bio en grandes cultures (céréales, oléagineux...) était présenté pour la première fois sur le stand des Chambres d'agriculture, somme des trucs, recettes, et pratiques des adhérents de tout le pays. Il sera bientôt décliné pour les autres productions.

Stephane Desrieux, producteur de semences non bio dans la région Rhône-Alpes, résume le défi: "Pour trouver des semences de maïs bio en France, on est encore obligé de les commander en Autriche, les premiers producteurs en Europe, car on n'a pas assez d'agriculteurs extrêmement pointus et ultra-performants pour les produire. Le bio, c'est de l'excellence".

© 2017 AFP

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19 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

colet
22/09/17 11:07
c'est certains que des pays n'ont pas eu la bétise de perdre le savoir faire.

ik suffisait d'aller dans les pays comme la Tunisi ou le Maroc (mais bien d'autres) pour y voir des herboristeries.
Là ils se moquaient gentiment de nous qui perdions notre savoir ... et je l'entendais déjà dans les années 90 !!! et oui !

on a aussi perdu le savoir faire des soins à l'homme.

et oui, il existe des techniques pour avoir des plants SANS maladie.

pour exemple, avec cette année de fortes chaleurs suivies de grosses pluies, et bien à la sortie les plants de tomates devraient avoir le mildiou ? pas chez moi et SANS couverture. Pire ils produisent à en faire palir de rage mes voisins .... en ayant juste à cueillir ! Et elles ont un gout d'autrefois, juteuses et gouteuse , na !

c'est possible, mais pour çà faut remettre en cause le "modèle" et lutter contre son pseudo "savoir".

alors faut juste passer beaucoup de temps à trouver les infos ... bien cachées, mais par qui donc ???

Message complété le 22/09/2017 11:09:29 par son auteur.

et je présise qu'un seul tuteur à tomate n'a pas été suffisant ... pour mon plus grand plaisir

gbobola
22/09/17 11:42
et les miennes ont fini par prendre le mildiou...
furay
22/09/17 11:44
En fait c'est quoi l'agriculture bio ? Juste de l'agriculture normale.
Les deux étiquetages devraient être :
- Produit sain normal pour les bio
- produit pollué cancérigène pour le reste.
Bubu 18
22/09/17 12:05
J'y étais à ce salon ....


Mais le constat est souvent le même , le bio produit moins et donc c'est plus cher.
Si les agriculteurs bio semblent s'en sortir mieux ( et encore, je trouverai facilement 2 contres exemples ....) c'est souvent parce qu' ils commercialisent leurs productions sans passer par des intermédiaires. ...


Pour ce qui est du cliché ou d'un côté il y aurait les gentils et de l autres les empoisonneurs. ... non seulement je pense qu' il vaut mieux attendre quelques années avant de voir ( Il se pose par exemple la question de supprimer le cuivre dans les traitements bio .... com c'est bizarre !!!.), mais j invite les personnes intelligentes, et seulement celle là à se poser une question ;


- si vous avez le choix entre boire un poison chimique et en boire un autre d origine naturelle ( ou bio pour les purites...) , vous choisiriez lequel ?


...?...


.




PS; même un enfant de 4 ans sait répondre ...




😜😜😜




💪

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