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AkzoNobel: Elliott enterre la hache de guerre mais maintient la pression


Actualité publiée le 16/08/17 13:33

Logo du groupe américain PPG à Amsterdam le 8 mai 2017 (ANP/AFP/Archives/Robin van Lonkhuijsen)

Le fonds activiste américain Elliott enterre la hache de guerre avec le spécialiste de la peinture AkzoNobel après s'être engagé dans une bataille judiciaire acharnée suite au rejet de trois offres de l'américain PPG, mais la pression reste élevée et le défi de taille pour le Néerlandais.

Selon l'accord entériné entre les deux parties et annoncé mercredi dans un communiqué, Elliott apportera son soutien à la stratégie du groupe de se séparer de sa division "Chimie de spécialité" et à la nomination de Thierry Vanlancker au poste de PDG lors du vote prévu à l'assemblée générale extraordinaire (AGE) du 8 septembre.

"Sous réserve des conditions d'un accord moratoire", tous deux s'accordent également à "chercher à suspendre tout litige en cours pour au moins trois mois".

La bataille judiciaire entre le géant néerlandais et son groupe d'actionnaires s'est engagée début mai après le rejet de la troisième offre de PPG, valorisant l'entreprise à 24,6 milliards d'euros. Pour Akzo, qui commercialise notamment la marque Dulux, cette offre le "sous-évaluait" et était néfaste pour l'emploi.

Elliott Advisors, qui détient 9,5% des parts d'AkzoNobel, avait introduit deux procédures devant la justice néerlandaise, cherchant à évincer le président du conseil de surveillance Antony Burgmans, jugé réticent à un rachat.

Dans le cadre de l'action en référé introduite début juillet, le tribunal d'Amsterdam a rejeté jeudi sa requête d'inscrire un vote à ce sujet à l'agenda de l'AGE de septembre.

Le leader mondial de la peinture avait annoncé fin juillet la tenue de cette assemblée le 8 septembre pour "discuter des offres de rachat émises par PPG" et pour organiser un vote sur la nomination de Thierry Vanlancker, patron de la division "Chimie de spécialité". Akzo excluait toutefois un vote sur l'avenir d'Antony Burgmans.

Le PDG Ton Büchner avait en effet annoncé en juillet son départ "avec effet immédiat" pour des "raisons de santé" et dans la foulée, Antony Burgmans avait, contre toute attente, indiqué qu'il prendrait sa retraite "à l'issue de (son) troisième mandat en avril 2018".

Une première requête introduite par Elliott devant la chambre de commerce de la Cour d'Amsterdam avait par ailleurs été rejetée fin mai lors d'un jugement préliminaire. Une nouvelle audience est attendue le 20 septembre dans cette première affaire "pour enquêter sur les pratiques managériales chez AkzoNobel".

Avec cet accord, le fonds activiste "met de l'eau dans son vin après avoir mordu deux fois la poussière judiciaire", a réagi l'éditorialiste du site d'actualité économique et financière RTL-Z Durk Veenstra sur son compte Twitter.

Les marchés ont réagi positivement, faisant grimper le titre de 0,86% à 77,23 euros à la mi-journée (vers 11H00 GMT) dans un indice AEX de la Bourse d'Amsterdam en hausse de 0,50% à 525,30 points.

- 'Calme passager' -

Toutefois, certains actionnaires devraient continuer "à être très actifs et à mettre la pression sur Akzo", a expliqué à l'AFP Joost van Beek, de la banque d'affaires Theodoor Gilissen, évoquant un "moment de calme passager".

Car il y a "toujours un grand écart" entre la valeur actuelle des actions d'AkzoNobel et celle contenue dans les offres de son rival PPG.

Désormais, le défi d'Akzo est de prouver qu'il est capable "d'améliorer sa marge opérationnelle (...) et d'obtenir un bon prix pour sa division +Chimie de spécialité+", a-t-il ajouté. Une division dont le groupe avait annoncé se séparer en avril, face aux velléités de rachat, souhaitant regrouper les activités de peinture et revêtements industriels.

Le nouveau PDG "Vanlancker a maintenant la voie libre pour faire sortir la division de 10 milliards d'euros afin de prouver que la stratégie d'AkzoNobel est supérieure à la proposition rejetée de PPG", a analysé Bloomberg.

De son côté, plongé dans un certain "attentisme", le groupe américain de la peinture et des revêtements souhaite probablement avoir "un peu plus de clarté quant à ses chances de réussite" avant d'introduire une éventuelle nouvelle offre, qui surviendrait plutôt l'année prochaine, selon M. Van Beek.

PPG Industries avait signalé dans une "décision définitive" en juin qu'il avait "retiré sa proposition d'association avec AkzoNobel et ne lancera pas une offre publique d'achat" sur son concurrent néerlandais.

"Je ne pense pas qu'un rachat d'Akzo ne soit plus du tout sur la table", a souligné l'analyste.

© 2017 AFP

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