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Amiante: les salariés de Vénissieux poursuivent Renault Trucks aux prud'hommes


Actualité publiée le 30/05/17 21:17

Manifestation pour la prévention des risques de l'amiante le 12 octobre 2013 à Paris (AFP/Archives/JACQUES DEMARTHON)

Le procès de Renault Trucks, poursuivi par les salariés et ex-salariés pour "préjudice d'anxiété", s'est ouvert mardi aux prud'hommes de Lyon à la suite du classement "amiante" du site de construction de camions de Vénissieux (Rhône).

Environ 150 personnes s'étaient rassemblées devant le tribunal pendant cette première audience de conciliation pour soutenir une cinquantaine de leurs collègues et anciens collègues, a constaté l'AFP. "Nous sommes là pour faire pression", a expliqué Olivier Jouvençon, technicien de 52 ans et représentant CGT au CHSCT.

"Sans surprise, il n'y a pas eu de conciliation possible", a indiqué à l'AFP le conseil des salariés, Me Cédric de Romanet, à l'issue de l'audience, qui sera suivie par d'autres dont les dates n'ont pas encore été arrêtées.

"L'audience de plaidoirie a été fixée pour sa part au 4 décembre 2018", a précisé l'avocat.

"Nous demandons une indemnisation de préjudice d’anxiété à hauteur de 30.000 euros" pour chaque dossier, a expliqué Me de Romanet, estimant que "le risque de maladie mortelle est identique" quelle que soit la période d'exposition.

Le site de Renault Trucks (ex-RVI), désormais filiale de Volvo, à Vénissieux a été reconnu site amiante par arrêté publié au Journal officiel à l'automne dernier, permettant ainsi aux salariés jusqu'en 1996 d'avoir droit au dispositif de retraite anticipée des travailleurs de l'amiante.

Cette inscription concerne la période allant de 1964 à 1996.

Le tribunal a par ailleurs rejeté une demande formulée par Me de Romanet concernant la production des actes de cession de l'entreprise, trois branches, dont Renault Trucks Defense, ayant été cédées au fil des années. "Je vais donc saisir les quatre sociétés, celles-ci pouvant être concernées en fonction des actes de cession", a expliqué l'avocat.

Depuis le début de l'année, une centaine de salariés ont bénéficié d'un départ anticipé et 650 personnes au total pourraient le faire valoir dans les prochaines années, selon le président de l'Association prévenir et réparer (Aper) Jean-Paul Carret, qui accompagne les salariés et retraités dans cette procédure.

"Pendant des années, la direction savait qu'on bouffait de l'amiante mais n'a rien fait", s'insurge Bernard Grand, 59 ans, dans l'entreprise depuis 1975 et qui a "toujours la crainte" de tomber malade.

Présent sur le site de Vénissieux depuis 1987, il a déposé un dossier et attend une date d'audience. "On ne vient pas pour l'argent", assure-t-il, mais dans l'espoir que "la direction soit condamnée".

Quelque 900 dossiers pour préjudice d'anxiété sont prêts, dont 150 déjà déposés auprès de la justice, selon M. Carret.

"On ne se fait pas d'illusions" sur l'issue de la conciliation, a déclaré Marie-Lise Ricci, ancienne sténodactylo partie à la retraite il y a sept ans, "qui traversait l'atelier de montage des camions plusieurs fois par jour" de 1969 à 1979.

Dans un jugement rendu le 28 avril 2015, le tribunal administratif de Lyon avait suivi les préconisations du rapporteur public qui s'était déclaré favorable au classement amiante de Vénissieux.

Il avait en revanche rejeté la demande de classement du site Renault Trucks de Saint-Priest (Rhône).

© 2017 AFP

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